Quand est-ce que les actions toucheront le fond?

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

2 minutes de lecture

Aujourd’hui, il est recommandé de se concentrer sur l’atténuation des risques baissiers à court terme, tout en conservant l’exposition à la hausse à moyen et long terme.

Si l’on se réfère à l’histoire, les marchés ne toucheront pas le fond avant que les investisseurs n’entrevoient une baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) ou une stabilisation de l’activité économique. Ou encore que les valorisations soient si faibles qu’elles reflètent un scénario pessimiste. Aujourd’hui, aucune de ces conditions n’est réunie.

Premièrement, les derniers chiffres de l’inflation et de l’emploi aux Etats- Unis suggèrent que la baisse des taux directeurs n’est pas pour demain, même s’il est probable que la Fed cesse de les relever au premier trimestre 2023.

L’inflation sous-jacente des prix à la consommation est à son plus haut niveau depuis 1982 et le marché de l’emploi est tendu. Or, la Fed a constamment laissé entendre qu’elle préférait resserrer excessivement sa politique plutôt que de courir le risque de ne pas en faire assez.

Scénario pessimiste pas encore pris en compte

Deuxièmement, les estimations de bénéfices du consensus, qui table sur une croissance de 5% au niveau mondial en 2023, ne semblent pas intégrer pleinement les éventuelles conséquences négatives d’une période de resserrement monétaire. De nombreux indicateurs avancés sont orientés à la baisse. La Chine, toujours aux prises avec le Covid-19 et une crise immobilière, reste une source de risques à court terme.

La diminution des valorisations absolues et la hausse des rendements obligataires ont amélioré les perspectives de rendement à plus long terme pour les investisseurs diversifiés.

Troisièmement, la hausse continue des taux d’intérêt signifie aussi que les valorisations, malgré une baisse dans l’absolu, ne reflètent pas encore entièrement un scénario pessimiste, notamment aux Etats-Unis. La correction des actions est presque entièrement imputable à la hausse des taux d’intérêt, tandis que les cours des actions ne reflètent pas encore la perspective d’un ralentissement de la croissance.

Embellie en vue

Une lueur d’espoir à l’horizon tout de même: la croissance économique devrait toucher le fond vers la mi-2023. Et si la Fed cesse de relever ses taux au premier trimestre, les marchés se mettront à spéculer sur le moment où elle commencera à les baisser.

La diminution des valorisations absolues et la hausse des rendements obligataires ont amélioré les perspectives de rendement à plus long terme pour les investisseurs diversifiés. En outre, la volatilité qui sévit aujourd’hui sur les marchés peut être une belle occasion pour les investisseurs de long terme d’accroître leur exposition.

Se concentrer sur les risques baissiers

Depuis plusieurs mois maintenant, face au resserrement de la politique monétaire et à la perspective d’un ralentissement économique, l’allocation d’actifs de la Recherche d’UBS est axée sur les thèmes de la défense, de la diversification, du revenu et de la valeur. La forte inflation et la poursuite de la hausse des taux d’intérêt créent, dans l’immédiat, un contexte défavorable aux actifs risqués.

Aujourd’hui, il est recommandé de se concentrer sur l’atténuation des risques baissiers à court terme, tout en conservant l’exposition à la hausse à moyen et long terme.

Les titres à privilégier

S’agissant des actions mondiales, la Recherche d’UBS affiche une préférence pour les stratégies de protection du capital, pour les valeurs décotées et pour les valeurs de rendement de qualité. En outre, elle apprécie les secteurs de la santé et de la consommation de base. Les valeurs de croissance, technologiques et industrielles sont notées Least Preferred. D’un point de vue géographique, le Royaume-Uni et l’Australie sont privilégiés aux Etats-Unis.

En ce qui concerne les obligations, la préférence va aux titres investment grade de grande qualité au détriment des titres à haut rendement américains. Sur le marché des changes, la Recherche d’UBS préfère les devises refuge que sont le dollar américain et le franc suisse à la livre sterling et à l’euro.

A lire aussi...