Pourquoi faut-il rester investi dans les actions?

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

2 minutes de lecture

Le monde de l'après Covid-19 sera plus endetté, moins mondialisé, et plus digitalisé. Il est conseillé de «réinitialiser» les portefeuilles pour la reprise.

Les marchés continuent d'être menés par l'interaction entre l'économie et l'épidémiologie. Actuellement, les investisseurs et les responsables politiques évaluent le soutien qu’entraînerait une injection de liquidités sans précédent des banques centrales face aux inquiétudes d'une seconde vague.

Selon la Recherche d’UBS, le scénario des liquidités reste le plus fort. En effet, malgré les gros titres des médias sur la hausse continue du nombre d'infections au Covid-19 aux Etats-Unis et dans d'autres pays, les marchés des actions ont continué à grimper. La semaine dernière, le S&P 500 a, par exemple, gagné 1,2%, avec déjà une hausse de 4,1% le mois dernier.

A l’heure actuelle, les responsables politiques ne réimposeront probablement pas de nouveau confinement pour contrôler la propagation du Covid-19. En outre, une nouvelle hausse des actions devrait avoir lieu au cours des prochains mois suite à l'effet de rattrapage de la demande, aux plans de relance des gouvernements et aux taux d'intérêt réel négatifs.

Reconfinement peu probable

Les pays n'imposeront vraisemblablement pas de nouveaux confinements à l'échelle nationale. Les estimations concernant les taux de mortalité et de transmission du virus ont chuté depuis le début de la pandémie et une part significative de certaines populations a déjà contracté le virus. Cela permettra aux décideurs d'adopter des mesures moins destructrices pour l'économie, telles que le port du masque, le suivi des contacts et la distanciation sociale, tout en contenant les nouveaux foyers d'infection.

L'effet de rattrapage de la demande
devrait favoriser une reprise

Au Texas par exemple, le port du masque a récemment été rendu obligatoire et les bars ont été fermés. Mais la semaine dernière, le gouverneur Greg Abbott a déclaré: «Les gens paniquent, pensant que je vais à nouveau reconfiner le Texas. La réponse est non. Ce n'est pas le but. J'ai été on ne peut plus clair.»

A plus long terme, les nouvelles concernant le développement de vaccins sont également positives. Ce mois-ci, Pfizer et Moderna ont simultanément lancé un essai clinique préliminaire de phase 1 pour un vaccin. Par ailleurs, ils ont indiqué que les deux vaccins étaient sans danger et qu'ils semblaient tous deux déclencher une réponse immune au moins aussi forte que celle constatée chez les patients qui ont guéri du COVID-19.

La demande à la hausse

L'effet de rattrapage de la demande devrait favoriser une reprise. A ce jour, le rebond de l'activité économique a globalement dépassé les prévisions du consensus, avec des économies répondant de manière plus positive que prévu à la levée des mesures de confinement. La consommation est tirée en partie par un effet de rattrapage de la demande.

Aux Etats-Unis, le taux d'épargne privé a atteint un record en avril et reste à un niveau trois fois supérieur à celui d'avant la pandémie. Une partie de cette épargne sera certainement dépensée. En effet, en juin, les ventes au détail ont augmenté de 7,5% en glissement mensuel, après une hausse mensuelle record de 18% au mois de mai. En retour, l'augmentation des dépenses se répercutera sur la production et le commerce mondial.

Les programmes de relance budgétaire

Partout dans le monde, les gouvernements mettent en place des mesures de relance budgétaire substantielles. Les démocrates comme les républicains ont intérêt à proposer de nouveaux programmes de relance budgétaire aux Etats-Unis pour attirer les électeurs en vue du vote de novembre. Cette semaine, le chef de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, devrait présenter un projet de loi. Après de dures négociations, les Européens sont parvenus à mettre sous toit un ambitieux programme de relance.

Les liquidités et les obligations de qualité supérieure devraient,
dans un avenir proche, donner des rendements réels négatifs.
Préparer son portefeuille à la reprise

Sur le long terme, il n'y a aucune alternative à la détention d'actions pour obtenir un rendement réel positif. La Réserve fédérale (Fed) a été plus explicite que jamais sur son engagement à soutenir l'économie pendant la crise et sur sa résolution à accepter une hausse des cours des actifs. La semaine dernière, le président de la Fed de New York, John Williams, a réitéré le message, à savoir que pour le moment aucune «stratégie de sortie» n'était envisageable. Les cours à terme basés sur le marché indiquent que les marchés ne s'attendent pas à une hausse des taux pour les prochaines années.

Autrement dit, il sera ardu de générer un revenu sur les portefeuilles, tandis que les liquidités et les obligations de qualité supérieure devraient, dans un avenir proche, donner des rendements réels négatifs. Malgré la reprise, et sur la base des primes de risque des actions, les actions mondiales sont relativement bon marché par rapport aux obligations, se négociant dans le 10e centile de valorisation relative depuis 1997.

La Recherche d’UBS maintient une allocation d'actifs qui tient compte du risque général en préférant les actions mondiales et les différentes catégories d'obligations. Il est recommandé de positionner les portefeuilles d'actions à la hausse, tout en utilisant la volatilité pour mettre en place une exposition à long terme des actions.

Le monde de l'après Covid-19 sera plus endetté, moins mondialisé, et plus digitalisé, aussi il est également conseillé de «réinitialiser» les portefeuilles pour la reprise.

A lire aussi...