Comme l'incertitude reste forte, il est naturel que les investisseurs cherchent à se protéger des risques baissiers.
Ces derniers temps, les actions ont vu leur cours baisser et les valeurs refuges ont rebondi car un certain nombre d'Etats fédérés américains ont marqué une pause dans leur déconfinement face à l'accélération de la propagation du coronavirus.
Il y a une dizaine de jours, le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a rétabli la fermeture administrative des bars et imposé aux restaurants de limiter leur fréquentation à 50% de leur capacité d'accueil, contre 75% jusqu'ici. Ceci après que le nombre de nouveaux cas de Covid-19 a franchi la barre des 5000 individus pour le quatrième jour consécutif.
Dans d'autres Etats comme l'Arizona, l'Arkansas, le Delaware, l'Idaho, la Louisiane, le Maine, le Nevada, le Nouveau Mexique et la Caroline du Nord, les gouverneurs ont annoncé une pause dans le déconfinement.
Autre nouvelle qui a pesé sur le moral des investisseurs: le sous-indice S&P 500 relatif au secteur bancaire a cédé 4,5% après l'annonce par la Réserve fédérale (Fed), dans la foulée des tests de résistance annuels, de nouvelles restrictions visant le secteur bancaire.
au regard de l'ampleur du soutien monétaire qu'elle apporte.
La Fed a souligné que certaines banques avaient envisagé des scénarios économiques excessivement optimistes dans la planification de leurs fonds propres. Ces derniers sont en effet susceptibles de retomber à leur niveau minimum si jamais la conjoncture économique devait encore se dégrader. Les grandes banques devront désormais geler le montant de leurs dividendes entre le deuxième et le troisième trimestres. Elles sont également tenues de suspendre leurs rachats d'actions au troisième trimestre.
Les derniers développements sur le front de la situation sanitaire sont dès lors susceptibles de ralentir la reprise mais pas de la casser. Alors que le nombre de cas de Covid-19 continue d'augmenter aux Etats-Unis, une approche par tâtonnement du déconfinement semble plus probable mais les éventuelles nouvelles restrictions seront certainement localisées.
En Allemagne, par exemple, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie a rétabli un confinement «allégé» dans deux cantons après l'apparition d'un foyer épidémique dans un abattoir. Les gouvernements ne semblent guère enclins à rétablir un confinement à l'échelle nationale.
Les données relatives à la mobilité des individus et les enquêtes de conjoncture auprès des entreprises suggèrent une tendance à la normalisation. Jusqu'ici, il n'y a guère de signes que l'accélération de l'épidémie sème la peur au point de peser sur la consommation, même si l'on ne peut exclure que le nombre de cas de Covid-19 continue d'augmenter.
Quand bien même la limitation des versements de dividendes et des rachats d'actions par les grandes banques imposée par la Fed a fait dévisser les valeurs bancaires il y a dix jours, il convient de la replacer dans son contexte: la Fed a jugé que la situation du secteur de la finance était bonne dans l'ensemble.
Son vice-président Randal Quarles a estimé que le secteur était «une source de vitalité pendant cette crise». Outre la question de la stabilité financière, la Fed soutient le système bancaire en injectant des liquidités. Il est donc logique qu'elle refuse que ce soutien serve à financer des rachats d'actions.
Les restrictions imposées par la Fed sont anecdotiques au regard de l'ampleur du soutien monétaire qu'elle apporte. La thématique de la liquidité centrale restera certainement le principal déterminant de l'évolution des cours des actifs risqués à moyen terme.
des revenus d'une exposition aux obligations.
Il est important de rester investi car les actions ont encore un potentiel de hausse, même s'il risque d'y avoir des turbulences car le spectre d'une «deuxième vague» alimente la volatilité. Une stratégie financière rigoureuse peut permettre aux investisseurs d'éviter de vendre sous le coup de la panique ou de perdre de l'argent en restant sur la touche.
Toutefois, la volatilité est également une opportunité. La Recherche d’UBS recommande de procéder à des achats échelonnés pour constituer une exposition à long terme. Les investisseurs qui peuvent recourir aux options peuvent vendre des options put afin d'améliorer leur rendement.
C’est particulièrement opportun lorsque la volatilité implicite est plus marquée (l'indice VIX se situe aujourd'hui à 36 points, un niveau quasiment deux fois plus élevé que sa moyenne à long terme). Ils peuvent aussi envisager d'autres stratégies sur produits structurés pour maximiser leur participation à la hausse des marchés grâce à l'effet de levier.
Comme les taux devraient rester durablement bas, il est également recommandé de chercher des moyens de tirer des revenus d'une exposition aux obligations. La Recherche d’UBS apprécie les obligations américaines investment grade et à haut rendement, les obligations crossover de la zone euro et les obligations souveraines émergentes libellées en dollars.
Dans la mesure où elle table sur une accélération de la reprise économique dans l'année qui vient, la Recherche d’UBS pense également qu'en matière d'actions, il convient de mettre l'accent sur certaines valeurs cycliques et certaines valeurs décotées.
Elle préfère les mid caps américaines, qui sont davantage exposées aux tendances macroéconomiques. Par ailleurs, elle apprécie les valeurs industrielles allemandes et européennes pour des raisons similaires. Et elle décèle aussi des opportunités aux Etats-Unis, en Asie et en Europe parmi les titres susceptibles de profiter du redémarrage de l'activité économique.
Enfin, comme l'incertitude reste forte, il est naturel que les investisseurs moins enclins à prendre des risques cherchent à se protéger des risques baissiers. Les stratégies telles que l'exposition à certains hedge funds, à l'or et aux actions internationales de grande qualité sont donc à privilégier.