Le moment est venu de revenir sur cette terrible première moitié d'année, marquée par la pandémie mondiale du coronavirus.
Depuis son sommet du 19 février, le S&P 500 a chuté de 20% en 16 jours seulement, son plongeon le plus brusque de tous les temps en territoire récessionniste. Le 23 mars, il avait perdu 34%, une baisse équivalente à la moyenne des marchés baissiers depuis 1946.
Les banques centrales et les gouvernements ont réagi avec des mesures de relance budgétaires et monétaires sans précédent, permettant aux actifs à risque de rebondir. Au deuxième trimestre, le S&P 500 a enregistré sa meilleure performance depuis fin 1998, terminant juin à peine 3% plus bas sur l'année en termes de rendement total. L'indice Nasdaq, fortement axé sur les technologies, a bénéficié de la sédentarisation, affichant un rendement de 12,7% sur le premier semestre.
Au premier trimestre, avec la baisse des taux directeurs et la hausse de la demande de valeurs refuges, les rendements des obligations d'Etat ont fortement chuté et, à la fin du deuxième trimestre, restent bien inférieurs aux niveaux précédents. Les rendements des bons du Trésor américain à dix ans, par exemple, sont passés de 1,88% en début d'année à un plancher de 0,57% en mars, et ne sont depuis remontés qu'à 0,69%.
Les autres actifs refuges se sont également redressés. Au premier semestre, l'or a gagné 17% pour atteindre son cours le plus élevé depuis 2012. Mais bien que les marchés financiers aient récupéré la majorité de leurs pertes, un nouveau paradigme a vu le jour. Il est temps à présent de «se réinitialiser» pour la reprise.
certainement notablement par rapport à leurs niveaux actuels.
Dans un monde post-COVID-19, plus endetté, moins mondialisé et plus digital, les principaux objectifs pour les investisseurs seront de: a) trouver des revenus, b) gérer la volatilité, et c) distinguer les gagnants des perdants. Voici quelques pistes.
Pour stimuler la reprise, les banques centrales ont abaissé les taux d'intérêt à zéro (ou en dessous) et se sont lancées dans des programmes d'assouplissement quantitatif inédits. On peut s’attendre à ce qu'elles continuent d'injecter d'énormes quantités de liquidités, ce qui soutiendra les actifs à risque.
Ces prochaines années, les taux directeurs resteront également très faibles. Par ailleurs, les rendements des obligations souveraines varieront certainement notablement par rapport à leurs niveaux actuels, ce qui pose problème aux investisseurs qui recherchent les revenus tout en contrôlant la volatilité du portefeuille.
La Recherche d’UBS pense également que les banques centrales pourraient admettre une période d'inflation un peu plus élevée (de 2 à 5%) pour limiter le fardeau de la dette. En bref, les liquidités et les obligations les plus sûres devraient, dans un avenir prévisible, générer des rendements réels négatifs. Les investisseurs devraient donc limiter leurs liquidités au strict nécessaire.
L’approche «Liquidité, Longévité, Legs» recommande de mettre de côté deux à cinq ans de dépenses nettes en liquidités et en obligations de haute qualité et d'investir le reste du capital dans la croissance à moyen et à long terme. Les investisseurs devront chercher leurs revenus dans les dividendes et le crédit à haut rendement. La nécessité d'accepter un risque plus élevé pour obtenir des revenus augmente la valeur de la diversification et d'une gestion prudente du portefeuille. Les investisseurs feraient bien de déléguer ces décisions à un gestionnaire professionnel.
Après des années de volatilité minimale sur le marché des actions, l'indice VIX a battu des records en mars, au plus fort de la crise. Il est retombé depuis, mais reste au-dessus de sa moyenne de long terme. On peut s’attendre à ce que la volatilité se poursuive, ce qui pourrait constituer un défi pour les investisseurs, étant donné que les couvertures de portefeuille traditionnelles offrent des rendements infimes.
Une volatilité élevée peut attiser l'indécision et confiner trop longtemps les investisseurs aux actifs sûrs à faible rendement. Cependant, la volatilité peut également offrir des opportunités pour bâtir une exposition à long terme aux marchés. Les investisseurs devraient adopter une approche disciplinée pour rééquilibrer leurs portefeuilles ainsi que pour élaborer et respecter un plan d'entrée sur le marché.
prévoient une nouvelle appréciation des actions.
Il peut être déconcertant d'investir en période de volatilité: la délégation ou l'automatisation des décisions peut alors être un bon moyen de maintenir la discipline. Les investisseurs peuvent également fonder leur décision d'entrée sur les signaux ou indicateurs quantitatifs.
Même avec la volatilité plus élevée, les marchés d'actions dans leur ensemble sont maintenant proches de leurs anciens sommets, bien que la crise ait entraîné des divergences importantes entre les marchés et les secteurs. La Recherche d’UBS s’attend à ce que ces divergences entre gagnants et perdants relatifs perdurent à mesure que la reprise s'étend. Les scénarios, central et à la hausse, en lien avec le Covid-19 prévoient une nouvelle appréciation des actions.
Les investisseurs doivent s'assurer d'être bien positionnés pour bénéficier des tendances accentuées par le Covid-19, en adoptant une approche plus thématique au sein des portefeuilles d'investissement. En remplaçant une partie de leur allocation d'actions régionales ou mondiales par un panier d'actions thématique, ils peuvent améliorer le potentiel de performance à long terme de leurs portefeuilles.
Les investisseurs peuvent aussi envisager une approche «noyau-satellite», combinant un portefeuille de base bien diversifié et des investissements périphériques dans divers thèmes. Cela permet de marier une gestion prudente des risques avec une exposition aux tendances en croissance. Depuis le début de l'année, les actions et les obligations exposées aux placements durables ont surperformé. Elles devraient bien tirer leur épingle du jeu dans le monde post- Covid-19.