La politique de la Fed, le regain de la pandémie et la présidentielle US sont les trois grands thèmes qui dictent l’évolution des marchés.
La semaine dernière, la Réserve fédérale américaine a annoncé qu'elle achèterait, pour la première fois de son histoire, des obligations d'entreprises sur le marché secondaire. Le président des Etats-Unis, Donald Trump, a indiqué qu'il n'avait pas exclu la possibilité d'un «découplage total avec la Chine», qu'il a une nouvelle fois tenue pour responsable de la pandémie de coronavirus. Il y a quelques jours, la Californie, le Texas, la Floride et l'Arizona ont enregistré leur taux d'infection hebdomadaire moyen le plus élevé.
Ces différents sujets d'actualité illustrent les trois grandes thématiques qui dictent aujourd'hui l'évolution des marchés: la relance monétaire ininterrompue des banques centrales (la politique de la Fed), la thématique de la deuxième vague et celle de la présidentielle américaine. Laquelle de ces thématiques sera la plus puissante, la plus stable et la plus durable?
La politique de la Fed n'a jamais été aussi explicite. Lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion du FOMC (Federal Open Market Committee), son président, Jerome Powell, a déclaré: «Nous n'envisageons pas de relever les taux. Nous n'envisageons même pas d'envisager un relèvement des taux. Notre réflexion porte sur le soutien à l'économie.»
similaires à celles en vigueur avant la crise du coronavirus.
A minima, la Fed a l'intention de rétablir des conditions financières similaires à celles en vigueur avant la crise du coronavirus. Les achats d'obligations d'entreprises annoncés constituent la dernière mesure prise à cet effet.
D'autres instituts d'émission de premier plan comme la Banque centrale européenne, la Banque d'Angleterre et la Banque populaire de Chine continuent de soutenir leur économie à grand renfort de relance monétaire. La semaine dernière, la Banque d'Angleterre a augmenté de 100 milliards de livres l'enveloppe allouée à son programme d'assouplissement quantitatif.
Le battage médiatique autour d'une possible deuxième vague pourrait laisser penser qu'il s'agit du principal élément déterminant l'évolution des marchés. Ces deux dernières semaines, l'augmentation du nombre de cas à travers le monde, y compris à Pékin et dans un certain nombre d'Etats fédérés américains, a fait craindre aux investisseurs une deuxième vague de cas de COVID-19, avec un regain de volatilité à la clé.
d'alimenter la volatilité, la reprise pourrait s'intensifier dans l'année qui vient.
Néanmoins, il est important de se souvenir que a) cette résurgence est encore modeste par rapport aux capacités d'accueil des établissements de santé, b) divers gouvernements, notamment celui des Etats-Unis, ont déclaré qu'il n'y aurait pas de reconfinement à l'échelle nationale, c) le spectre d'une deuxième vague épidémique n'a pas eu d'impact négatif sur la consommation des ménages et d) la recherche d'un vaccin et de traitements enregistre encore des avancées.
Par conséquent, même si le spectre d'une deuxième vague pourrait continuer d'alimenter la volatilité, la reprise pourrait, en définitive, s'intensifier dans l'année qui vient.
Les tensions sino-américaines deviennent un enjeu de la campagne présidentielle aux Etats-Unis. Toutefois, cette dernière n'est pas encore devenue la première préoccupation des investisseurs mais devrait gagner en importance lors des quatre prochains mois.
Les sondages suggèrent que la course à la Maison-Blanche sera serrée et, compte tenu des bouleversements économiques engendrés par le coronavirus, certains points des programmes politiques des candidats restent à préciser.
Les élections américaines sont susceptibles d'alimenter la volatilité sur les marchés si jamais les investisseurs jouent à se faire peur. Ces derniers redoutent aussi bien une victoire écrasante du Parti démocrate se traduisant par des hausses d'impôts, un durcissement de la réglementation et des mesures antitrust contre les géants technologiques, qu'une réélection du président Trump sur un programme anti-chinois. Toutefois, ni l'une ni l'autre de ces issues n'est acquise.
de relance monétaire aussi près du scrutin.
Par conséquent, la Recherche d’UBS déconseille aux investisseurs de se positionner dans l'optique d'un résultat électoral donné, en particulier à ce stade. Néanmoins, il est clair que l'enjeu de la présidentielle américaine est indissociable de celui de la politique de la Fed.
Pour éviter de donner l'impression d'un parti pris politique, il est peu probable que cette dernière réduise son effort de relance monétaire aussi près du scrutin. De plus, le Parti républicain comme le Parti démocrate appelleront probablement à un nouvel effort de relance pour s'attirer les faveurs des électeurs.
Dans l'ensemble, la Recherche d’UBS pense que la deuxième vague et la présidentielle américaine continueront d'alimenter la volatilité sur les marchés, l'actualité soufflant le chaud et le froid quant à la vitesse et à la vigueur de la reprise économique.
La politique de la Fed aura une influence à moyen terme. Pour reprendre une citation de Theodore Roosevelt, la Fed «parle doucement mais porte un gros bâton». Dans ce contexte, les investisseurs feraient mieux de rester exposés plutôt que de rester sur la touche.
La Recherche d’UBS est optimiste pour les actions comme pour les obligations. Au second semestre, les bénéfices devraient rebondir et l'excédent de liquidités continue de soutenir les actifs risqués. Dans ces conditions, les actions mondiales pourraient avoir encore un potentiel de hausse, notamment dans les secteurs qui n'ont pas autant rebondi jusqu'ici.
Les taux d'intérêt durablement bas et les achats d'actifs considérables des banques centrales continueront de soutenir le marché du crédit. La Recherche d’UBS a une préférence pour les obligations à haut rendement en dollars, les obligations à haut rendement asiatiques et les obligations souveraines émergentes libellées en dollars.