Perspectives pour 2022: la reprise se poursuivra

Esty Dwek, FlowBank

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Les actifs à risque seront soutenus par des fondamentaux solides et des bénéfices en plein essor.

Malgré encore une surprise en 2021, les investisseurs se tournent vers l'année prochaine avec de bonnes performances de marché «en poche» – à moins d'un effondrement total du marché en fin d'année, ce que nous ne prévoyons pas. Alors que les investisseurs se préparent pour les fêtes, quelques événements majeurs restent au calendrier.

L'impact du Covid diminue

L'arrivée du variant Omicron a de nouveau mis les investisseurs sur le qui-vive, mais il est trop tôt pour savoir s’il modifiera les perspectives. En effet, nous avons vu que les variants Bêta et Delta ont fini par faire moins de ravages que prévu, d'autant que la vaccination s'est avérée très efficace contre les formes graves. En outre, les concepteurs de vaccins à ARNm ont déclaré qu'ils pourraient adapter les vaccins à la nouvelle variante en quelques mois seulement. 

Par conséquent, nous rédigeons ces perspectives en considérant qu'Omicron n'annulera pas des mois de progrès, même si, comme Delta, elle pourrait retarder davantage la reprise. 

La réouverture devrait se poursuive en 2022 et la croissance devrait rester solide.
La reprise est en bonne voie

A ce stade, le COVID semble devenir progressivement endémique et moins pandémique, ce qui laisse penser que la plupart des pays apprendront à vivre avec, un peu comme la grippe. 

Nous nous attendons donc à ce que la réouverture se poursuive en 2022 et que la croissance reste solide, les perturbations potentielles d'Omicron en décembre 2021 renforçant les perspectives du premier trimestre 2022. Selon nous, à moins qu'Omicron ne présente une menace beaucoup plus sérieuse que Delta, les Etats-Unis continueront à faire pression pour la vaccination et éviteront toute restriction. 

A l'approche des élections de mi-mandat, les démocrates risquent de perdre leur majorité. Il est peu probable qu'ils imposent des mesures très impopulaires qui donneraient des munitions aux républicains et pourraient avoir un impact sur la croissance. La reprise pourrait donc perdre un peu de sa vigueur, mais elle se poursuivra l'année prochaine. En effet, nous pensons que les démocrates parviendront à mettre en place «Build Back Better» de 1’750 milliards de dollars et un nouveau projet de réconciliation pour relever le plafond de la dette, ce qui s’ajoutera des dépenses permanentes, même si ce n'est pas à l'échelle de 2020/2021.

Les goulets d'étranglement s'atténuent, mais plus tard

Alors que la plupart des pays s'efforcent de limiter les mesures de confinement, la Chine a réaffirmé sa stratégie de zéro COVID, ce qui pourrait maintenir les goulets d'étranglement de la chaîne d'approvisionnement pendant un certain temps – en plus de peser sur la croissance. Cependant, il est peu probable qu'elles fassent dérailler la reprise économique.

Toujours «transitoire»?

Jusqu'à la nouvelle de la variante Omicron, la grande inquiétude était l'inflation. La question ne disparaîtra pas bien sûr, mais les inquiétudes liées à la croissance pourraient refaire surface, réduisant les craintes d'une inflation galopante et d'un resserrement agressif de la Réserve fédérale.

Nous ne croyons pas au scénario de relèvement de taux de la Fed au début de l'été, même sans les préoccupations supplémentaires d'Omicron.

Le débat sur le caractère «transitoire» de l'inflation fait rage depuis six mois, et il pourrait se poursuivre pendant six autres mois. Cependant, tout dépend de la définition du terme, sur laquelle les investisseurs ne semblent pas s'accorder. L'objectif devrait donc être une stabilisation après un bond ponctuel lié au COVID. Nous regardons les augmentations mensuelles de l'IPC de base, où la moyenne 2018-2019 était de ~0,2% par mois. Selon nous, d'ici le milieu de 2022, nous devrions revenir plus près de ces niveaux, conformément aux attentes de la Fed.

Hawks contre réalité

Tout dépend de la Fed. Nous ne croyons pas au scénario de relèvement de taux au début de l'été, même sans les préoccupations supplémentaires d'Omicron. Avec moins de soutien fiscal malgré le programme de dépenses de Biden, et avec l'essentiel du rebond post-confinement effectué d'ici l'été prochain, la croissance ralentira probablement au second semestre, ce qui enlèvera une raison à la Fed de procéder à une hausse. De plus, comme nous l'avons indiqué, la Fed et nous-mêmes nous attendons à ce que l'inflation diminue progressivement l'année prochaine, à mesure que les perturbations de la chaîne d'approvisionnement s'atténuent, que les stocks se reconstituent et que la demande diminue. 

Si l'inflation se maintient aux niveaux récents pendant des mois, la Fed devra peut-être montrer qu'elle ne dort pas au volant, en accélérant potentiellement le rythme de la réduction des rachats d’actifs au premier trimestre, mais nous ne nous attendons pas à ce qu'une campagne de relèvement commence pendant l'été. 

En conclusion

Il y a quelques nuages dans les perspectives, qui ne se limitent pas à l'arrivée du variant Omicron. La transition vers un monde post-COVID ne se fera probablement pas tout à fait en douceur, mais grâce à des fondamentaux solides, des bénéfices soutenus et le soutien continu des décideurs politiques, nous restons confiants sur les actifs risqués pour 2022. 

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