Au troisième trimestre 2022, les institutions de prévoyance ont dû faire face à une réduction continue de leurs réserves de fluctuation de valeur suite à de nouvelles pertes sur les cours affectant toutes les catégories d'actifs.
Au troisième trimestre 2022, les institutions de prévoyance ont dû faire face à une réduction continue de leurs réserves de fluctuation de valeur suite à de nouvelles pertes sur les cours affectant toutes les catégories d'actifs, sans exception. Les degrés de couverture estimés ont baissé en conséquence.
Après un très faible deuxième trimestre 2022, les institutions de prévoyance privées ont subi une nouvelle baisse de leurs réserves au troisième trimestre. En moyenne, celles-ci ont diminué de 3,3 points de pourcentage pour atteindre 4,6%.
Ainsi, au 30 septembre 2022, l'écart par rapport à la valeur cible moyenne de 18% était encore plus important qu'en milieu d'année. Estimé à 104,6%, le degré de couverture s'est sensiblement écarté des niveaux records atteints en début d'année (122,1%) (graphique 1). Cela concerne également les institutions de prévoyance publiques.
Les fluctuations de cours depuis le début de l'année ont largement détérioré la couverture des engagements de prévoyance. Seuls 18,1% des caisses de droit privé et 8,3% des caisses de droit public affichent encore un degré de couverture supérieur à 115% au 30 septembre 2022 (graphique 2).
Près d'un cinquième des caisses de droit privé (19,4%) présente une sous-couverture, de même que 52,8% des caisses de droit public à capitalisation totale et 87,5% des caisses de droit public à capitalisation partielle. Les réserves importantes disponibles fin 2021 / début 2022 ont donc rempli leur fonction de réserve de fluctuation de valeur dans la grande majorité des cas.
Au troisième trimestre 2022, les institutions de prévoyance recensées ont réalisé un rendement pondéré en fonction de la fortune estimé à -2,6%. Une fois de plus, toutes les catégories d'actifs ont tiré le rendement vers le bas (tableau 1).
Et une fois encore, les obligations mondiales ont affiché une performance aussi faible que les actions suisses et mondiales. Dès le début de l'année, presque toutes les catégories d'actifs ont pesé sur la performance. La seule exception concerne les matières premières avec une contribution à la performance de +22,6% en cumul annuel et un résultat légèrement négatif de -1,5% au troisième trimestre. L'exercice d'équilibriste auquel se livrent les banques centrales, entre inflation et récession, maintiendra la volatilité des marchés financiers à un niveau élevé pendant le reste de l'année. De même, la question des pénuries d'énergie liées à la guerre russe contre l'Ukraine continuera de poser de nombreux défis à la société et aux investisseurs.
Le graphique 3 montre la répartition des rendements cumulés estimés, sans déduction des frais, depuis le 1er janvier 2022. Le rendement pondéré en fonction de la fortune de toutes les caisses s'élève à -13,15% pour cette période (et à -11,98% hors pondération). Le rendement de chaque institution de prévoyance est actualisé en fonction des rendements indiciels. Ces calculs se basent sur l'allocation d'actifs des institutions de prévoyance au 31 décembre 2021 et reposent sur l'hypothèse qu'aucun changement majeur n'est intervenu dans l'allocation.