Les femmes au cœur de la relance post-COVID-19

Rosa van den Beemt, BMO Global Asset Management

1 minute de lecture

L’égalité des genres est mise à mal par la pandémie. Il est primordial de poursuivre nos efforts d’inclusion pour une relance forte et responsable.

Bien que certains progrès aient été réalisés ces dernières années, notamment en ce qui concerne la représentation des femmes aux postes de direction, la pandémie de COVID-19 a mis à nu et a creusé des inégalités déjà existantes.

Les femmes représentent 70% des travailleurs de première ligne dans le monde. Elles sont donc confrontées à des risques sanitaires plus élevés. Par ailleurs, 75% des tâches non rémunérées sont effectuées par des femmes et selon le King's College of London et Forbes, la pandémie a augmenté de manière disproportionnée le temps qu’elles consacrent aux tâches domestiques, ajoutant une pression à la fois mentale et physique et des risques d'épuisement professionnel.

Le constat est particulièrement inquiétant chez les femmes issues des minorités ethniques et raciales. Ainsi, le Washington Post rapporte que les femmes noires sont presque deux fois plus susceptibles d'être licenciées, mises à pied, ou de voir leurs heures de travail et/ou leur salaire réduits à cause de la pandémie. Les femmes issues de groupes autochtones, en particulier celles qui vivent dans des communautés isolées, se heurtent à des obstacles dans l'accès aux soins de santé d’après OpenDemocracy. Si elles reçoivent des soins, elles sont plus susceptibles d'être victimes de discrimination et de mauvais traitements.

Pourtant, les recherches menées par Mercer nous ont appris que la performance de nos économies et l’épanouissement de notre société sont directement corrélées à l’inclusion des femmes.  Pour reconstruire un meilleur après-COVID afin de soutenir une économie et des entreprises plus résistantes, nous devons alors placer les intérêts des femmes au cœur de la reprise. 

Les investisseurs peuvent jouer un rôle essentiel

En tant qu’investisseurs, nous devons continuer à œuvrer pour que les entreprises dans lesquelles nous investissons adoptent des politiques et des pratiques qui soutiennent la participation égale des femmes au marché du travail, y compris les congés de maladie payés, l'aide à la garde d'enfants, les congés pour soins, les programmes de développement professionnel, les congés parentaux et les régimes de travail flexibles.

Aussi, nous devons plaider en faveur d'une meilleure représentation des femmes au sein des conseils d'administration et des cadres supérieurs, notamment en ce qui concerne les femmes issues des minorités ethniques et raciales, et demander aux entreprises d'améliorer leurs stratégies de diversité et d'inclusion pour prouver qu'elles s'efforcent de combler les écarts de rémunération entre les sexes et les races.

Enfin, pour responsabiliser les entreprises et faire état de leurs progrès, il serait utile de disposer de meilleures données sur leur stratégie et leurs performances en matière de gestion du capital humain en leur demandant, par exemple, de les communiquer à la Workforce Disclosure Initiative.

Les femmes sont souvent les premières à ressentir les effets négatifs des défis ESG systémiques. C’est le cas des crises de santé publique et de celles liées au changement climatique. Nous avons pourtant besoin de femmes pour relever ces défis : les recherches menées par PwC montrent que les administratrices accordent systématiquement la priorité aux questions ESG, contrairement à leurs homologues masculins, et qu'elles peuvent mieux voir les liens entre les questions ESG et la stratégie de l'entreprise.

Mettons tout en œuvre dans les années à venir pour accélérer plutôt que ralentir les progrès en matière d'égalité des sexes.

A lire aussi...