Le secteur Biotech en pole position

Daniel Koller, BB Biotech, Bellevue Group

2 minutes de lecture

Les principales tendances actuelles dans le secteur de la biotechnologie laissent entrevoir un avenir très prometteur.

Depuis 2022, nous constatons une nouvelle augmentation des activités de fusions et acquisitions. Les groupes pharmaceutiques et les grandes entreprises de biotechnologie visent en particulier les moyennes capitalisations qui, comme Biohaven et Global Blood Therapeutics, génèrent déjà des revenus avec des produits autorisés ou qui, comme ChemoCentryx, ont un pipeline de produits au potentiel de commercialisation prometteur. Les valorisations toujours basses de nombreuses sociétés de biotechnologie, malgré la récente reprise des cours, ont conduit à des primes d'acquisition de plus de 50% et parfois même de plus de 100%.

Dans le domaine spécifique à l’oncologie, un nombre croissant d'autorisations de produits qui activent le système immunitaire de l'organisme pour attaquer les cellules tumorales devraient être délivrées. Les médicaments à base d'ARN vont de plus en plus révolutionner le traitement de maladies par thérapie génique dans les années à venir. Les milliards de dollars de chiffre d'affaires réalisés par Moderna et BioNTech avec leurs vaccins contre le COVID-19 ne sont qu'un début. Des entreprises telles que Alnylam, avec le Patisiran, un médicament contre l'amylose ATTR avec cardiomyopathie - une maladie génétique rare, pourraient à l'avenir réaliser des milliards de revenus annuels grâce à de nouveaux produits.

Les vecteurs de croissance

La vague de ventes, qui s'est déclenchée il y a une année, a ramené les actions biotechnologiques à des niveaux de valorisation historiquement bas. Pourtant, le secteur de la biotechnologie est plus que jamais en bonne position sur le plan fondamental, comme en témoignent les nombreux succès cliniques enregistrés cette année. Les sociétés de moyennes capitalisations, ayant des produits et technologies prometteurs, ont notamment livré des nouvelles positives cette année.

Dans les années à venir, les médicaments à base d'ARN devraient également entrer dans une nouvelle phase de marché.

En 2022, les deux premiers produits basés sur l'édition de gènes pourraient franchir le dernier obstacle avant l'autorisation. L'édition de gènes vise à guérir durablement les maladies rares en coupant des fragments d'ADN humain et en les réparant par des pièces de rechange. CRISPR Therapeutics et Vertex Pharma présentent des données cliniques pertinentes pour l'autorisation de mise sur le marché pour la bêta-thalassémie et la drépanocytose, deux troubles génétiques de la formation des cellules sanguines.

Dans les années à venir, les médicaments à base d'ARN devraient également entrer dans une nouvelle phase de marché. En supposant que les récents succès dans les phases cliniques se poursuivent, le spectre d'utilisation s'étendra à des maladies qui touchent un plus grand nombre de patients. Il s'agit notamment des maladies cardiovasculaires, des troubles du métabolisme ou des fibroses organiques. En cas de succès, on peut s'attendre à ce que les nouveaux produits rapportent des milliards.

Un portefeuille concentré

Deux entreprises sont particulièrement intéressantes et présentent un potentiel encore inexploité avec une technologie déclinable pour divers champs de maladies. Premièrement Ionis, leader du marché dans le développement de médicaments basés sur la technologie antisens. Elle utilise des acides nucléiques à chaîne courte monocaténaire, pour identifier et désactiver les protéines à l'origine des maladies. Par ailleurs, Argenx a fait une percée avec une technologie d'anticorps révolutionnaire et a déposé une demande d'autorisation pour une maladie neurologique auto-immune rare.

Contrairement à ce qui se fait dans d’autres fonds, notre stratégie d’investissement à long terme consiste à laisser quatre à six participations clés de notre portefeuille devenir des positions plus importantes (telles aujourd’hui Ionis, Argenx, Neurocrine, Vertex et Moderna) et cela s'est avérée payant. Nous prenons des positions initiales lorsque nous sommes convaincus qu'une nouvelle approche thérapeutique est sur le point d'être commercialisée. Au fur et à mesure que le flux de nouvelles positives s'accroît, nous développons ces positions jusqu'à ce que la croissance atteigne son apogée.

A lire aussi...