Le mouvement latéral se poursuit

George Alevrofas, VT Wealth Management

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Le sentiment sur les marchés est meilleur que la réalité. L'engouement pour l'IA incite à la prudence.

C'est tout à fait évident. Le mouvement latéral sur les marchés dure plus longtemps que prévu. La corrélation entre les taux d'intérêt et les marchés ne peut pas être niée. Au cours des dernières années et décennies, on a quelque peu oublié l'importance des taux d'intérêt pour la formation des cours. De plus, nous n'enregistrons plus de taux de croissance comme par le passé.

Le spectre de la stagflation

Le fait que l'inflation se révèle plus persistante que prévu, d'autant plus que le chômage repart à la hausse, s'inscrit dans ce tableau mitigé. Dans ce contexte, comment s'étonner que l'on parle à nouveau du spectre de la stagflation ? Le mouvement économique latéral combiné à une inflation persistante n'est pas un mélange appétissant.

L'importance de l'évolution des taux d'intérêt se manifeste également sur le marché immobilier. Le marché de l'immobilier commercial, toujours un peu sensible, est sous pression aux États-Unis. On craint déjà que les banques européennes soient également touchées.

En Europe, cette tendance est également perceptible. En Suisse, le discours sur l'apparente nécessité de transformer les zones/bureaux commerciaux en logements n'est pas non plus le fruit du hasard. La nécessité rend inventif.

Le marché suisse a un potentiel de rattrapage

Quand on parle de la Suisse : Nous portons un jugement relativement positif sur le marché suisse des actions, bien que - ou justement parce que - le marché soit un peu à la traîne en comparaison internationale. Avec la surpondération des actions bancaires, de santé et de consommation, ce n'est pas étonnant.

Dans un contexte international, ces trois secteurs n'ont pas été très demandés ces derniers mois et ces dernières années. De ce fait, l'évolution macroéconomique relativement bonne de la Suisse (surtout en comparaison avec ses deux voisins, l'Allemagne et la France) ne s'est pas suffisamment reflétée dans les indices boursiers. Le franc toujours fort témoigne toutefois du fait que la Suisse se porte mieux, ou du moins moins moins mal, que les pays voisins.

Le fait que le marché suisse des actions soit un peu à la traîne augmente toutefois les chances qu'il évolue plus favorablement que la moyenne dans les semaines et mois à venir. Les secteurs de la finance, de la santé et de la consommation ont en effet un potentiel de rattrapage certain. Des titres comme UBS, Roche et Novartis ainsi que Nestlé pourraient donc bientôt briller à nouveau.

Dans le cas d'UBS, la rétrospective de l'acquisition du CS, dont c'est maintenant l'anniversaire, montre que l'UBS a fait une bonne affaire avec le CS.  Roche et Novartis sont à la recherche d'acquisitions et pourraient ainsi attirer l'attention. Quant à Nestlé, elle se distingue par l'accumulation de ses marques les plus connues et pourrait, ne serait-ce que pour cette raison, revenir sur le devant de la scène.

Tech, tech et tech

Mais nous n'en sommes pas encore là. D'un point de vue global, ce sont surtout les actions de trois secteurs qui sont actuellement achetées : Tech, Tech et Tech. L'engouement pour les actions du secteur de l'intelligence artificielle aurait été qualifié autrefois et en temps plus normal, de manière un peu méprisante, de hausse des ménagères. Les connaissances des acheteurs ne coïncident pas forcément avec le potentiel des actions.

L'IA apportera certainement des gains d'efficacité, et chez VT Wealth Management, nous l'utilisons déjà depuis des années pour surveiller l'immense horizon d'investissement et nous continuons à affiner son utilisation avec succès.

En principe, les risques ne devraient toutefois pas être sous-estimés. En ce qui concerne la situation de l'emploi, il est légitime de se poser des questions. En ce qui concerne les gagnants apparents sur le marché des actions, il est légitime de souligner que les joueurs les plus précoces ne sont pas toujours les plus performants à long terme.

Lacune en Suisse

Le manque d'actions technologiques d'envergure internationale en Suisse n'est pas seulement regrettable du point de vue de la mixité du marché des actions. Il se venge également du fait que la politique suisse, pourtant quelque peu paresseuse, n'a longtemps pas réalisé, notamment dans le domaine de la formation, que le secteur informatique était en pleine expansion.

Le fait qu'il y a quelques décennies encore, les écoles secondaires enseignaient ce que l'on appelait alors l'informatique sans disposer du matériel nécessaire sous forme d'ordinateurs en dit long. La politique préférait déjà se concentrer sur la résolution de problèmes qui n'en étaient pas. Qu'il en soit ainsi. Certaines choses ne changent jamais.

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