Le mois de janvier a été particulièrement agité pour les actifs risqués mais le calme pourrait bientôt revenir.
La semaine dernière a été brutale pour les actions et bon nombre des gagnants de l’année dernière ont enregistré de mauvaises performances. Le marché américain en général a souffert et le secteur technologique tout particulièrement. Le Nasdaq a déjà perdu 12% depuis le début de l’année et, sur le marché, la valeur prime sur la croissance. La hausse des taux d’intérêt est largement responsable de cette dynamique mais les nombreuses incertitudes provoquées par certains rapports sur les bénéfices, la faiblesse des chiffres économiques et les risques politiques – notamment en Ukraine – ont également joué un rôle non négligeable. Le sentiment général a profondément changé. Le mois dernier, le marché était prêt à passer outre quelques résultats décevants, des chiffres peu réjouissants et le variant Omicron. Mais malgré ce changement, un optimisme prudent reste de mise et un prochain mouvement haussier n’est pas à exclure.
Il est vrai que Goldman Sachs et JP Morgan ont tous deux annoncé des gains décevants sur les opérations de négoce. Mais il ne s’agit pas là d’un problème persistant. Les traders peuvent se tromper de temps en temps. L’amélioration des marges nettes d’intérêt des banques et la croissance de leurs prêts sont des facteurs bien plus encourageants et devraient, eux, se révéler durables. Quant à la forte chute des ventes au détail au Royaume-Uni et aux Etats-Unis dans le courant du mois de décembre, celle-ci reflète avant tout l’anticipation de la part des consommateurs de leurs achats de Noël par crainte des pénuries. La demande devrait ainsi rebondir, d’autant plus que les craintes provoquées par le variant Omicron sont en train de s’estomper. Malgré la compression de leurs revenus, les consommateurs continuent à disposer d’une épargne importante grâce aux politiques d’aide budgétaire des dernières années.
Les préoccupations d’ordre politique sont à l’honneur ces jours. L’élection présidentielle italienne est en cours et le sort de Boris Johnson pourrait bientôt être scellé. Mais ces évènements ne paraissent pas susceptibles de faire réellement bouger les marchés. L’invasion de l’Ukraine par la Russie aurait, elle, très certainement cet effet. Mais si les intentions de Vladimir Poutine sont difficiles à deviner, il paraît peu probable qu’il soit disposé à compromettre ses relations avec son voisin chinois en agissant avant la fin des Jeux Olympiques d’hiver de Beijing. Sans compter que les sanctions que les Etats-Unis menacent de mettre en œuvre seraient extrêmement douloureuses pour l’économie russe.
Les fondamentaux du marché, eux, suscitent plus de confiance. Il est certain que le ton adopté par la Fed est bien moins conciliant qu’avant, un fait qui a déjà été intégré aux attentes du marché. Mais un grand nombre de société pourraient bien dépasser les estimations des analystes financiers. L’économie mondiale, elle, continue de se remettre des effets de la pandémie et les bénéfices devraient augmenter de concert.
Avec le resserrement monétaire et la fin des programmes d’achat d’obligations de la part de plusieurs banques centrales, notamment la Fed et la Banque d’Angleterre, la période s’annonce très délicate pour les obligations. Les vents contraires ne sont pas moins nombreux pour les actions et, s’il est vrai que le mois de janvier s’annonçait comme agité pour les actifs risqués, l’intensité des vagues a été surprenante. Mais il y a des raisons de croire que des eaux plus calmes nous attendent.