La hausse du risque s'est brusquement essoufflée – Baromètre Pictet AM

Luca Paolini, Pictet Asset Management

2 minutes de lecture

Les taux officiels sont susceptibles de stagner bien plus longtemps que ne le pensait le consensus du marché.

La hausse du risque qui a marqué le début de l'année s'est brusquement essoufflée en février. Les investisseurs s'étaient convaincus que le grand resserrement monétaire de 2022 se terminerait en beauté; que l'inflation diminuerait rapidement tandis que l'économie resterait solide. Aujourd'hui, les investisseurs ont changé d'avis. L'inflation stagnante a ravivé les craintes concernant le plafond des taux d'intérêt officiels et la durée de leur maintien à ce niveau.

«Nous prenons les développements de ces derniers mois avec prudence. Nous pensons depuis longtemps que les taux officiels sont susceptibles de stagner bien plus longtemps que ne le pensait le consensus du marché. Et bien que l'économie soit plus résiliente que prévu, nous pensons que la solidité généralisée observée grâce aux données relatives à l'industrie et à l'emploi pourrait être surestimée par des facteurs saisonniers et un temps plus clément que prévu. En outre, même si les données relatives à l'inflation ont été décevantes, nous continuons à penser que les facteurs économiques fondamentaux permettront d'atténuer les pressions sur les prix au cours des prochains trimestres et nos prévisions de baisse de l'inflation américaine restent inchangées», a commenté Luca Paolini, Pictet Asset Management.

Allocation d’actifs: Nous restons sous-pondérés en actions, surpondérés en obligations et neutres en liquidités. Nous sommes conscients de l'attrait du rendement exceptionnellement élevé des liquidités, mais nous pensons que la valorisation du risque de duration reste attrayante et conservons donc notre surpondération en obligations.

Actions: Tous les chemins mènent aux marchés émergents. Selon nos modèles, c'est dans les pays émergents que les investisseurs en actions trouveront les meilleures valeurs, les perspectives de croissance économique les plus fortes et les conditions de liquidité les plus favorables:

  • Nous maintenons notre surpondération des marchés émergents et des actions chinoises. L'activité manufacturière chinoise se développe à son rythme le plus rapide depuis dix ans et le secteur des services connaît également une forte croissance. Les consommateurs chinois disposent d'une puissance de feu considérable, ce qui se traduit par une demande accrue d'importations et une augmentation du tourisme chinois, deux facteurs qui devraient stimuler les perspectives d'autres économies asiatiques telles que Singapour, le Vietnam et la Thaïlande. Les actions chinoises semblent particulièrement intéressantes compte tenu de leur récente correction. Les révisions des bénéfices des entreprises chinoises sont devenues positives et nous voyons un potentiel pour de nouvelles améliorations. Le positionnement des investisseurs sur les actions chinoises est baissier, ce qui constitue un solide argument en faveur de la classe d'actifs.
  • Nous restons prudents à l'égard des actions américaines et européennes. Nous restons sous-pondérés dans le secteur industriel, en raison des valorisations élevées de ces titres, qui se retourneraient brutalement en cas d'affaiblissement de la croissance mondiale. Le secteur de la santé reste notre secteur défensif préféré, mais nous apprécions également les services de communication qui, selon nous, offrent une exposition à des sources structurelles de croissance à une valorisation attrayante.

Revenu fixe: Nous maintenons notre surpondération des bons du Trésor américain. Pourquoi? Les valorisations sont assurément attrayantes. Les obligations d'État américaines offrent une bonne valeur étant donné que le rendement de référence à 10 ans a atteint 3,95%, ce qui est supérieur à notre estimation de la juste valeur à long terme de 3,5%. Nous apprécions également les obligations américaines indexées sur l'inflation, dont les rendements réels à 2 ans d'environ 2% semblent particulièrement intéressants. Par ailleurs, nous continuons à surpondérer la dette des marchés émergents en monnaie locale. Cependant, nous continuons à nous défier des obligations à haut rendement, car nous pensons que les prix actuels du marché sont en contradiction avec les fondamentaux de la classe d'actifs.

A lire aussi...