La croissance à un prix raisonnable

Salima Barragan

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Guillaume Chieusse d’ODDO BHF AM présente la stratégie GARP (Growth at Reasonable Price).

Dans l’univers des petites capitalisations boursières européennes, la croissance n’est pas toujours synonyme de surcote. Guillaume Chieusse, responsable du pôle Gestion Active chez ODDO BHF AM et gérant d’un fonds, sélectionne des valeurs selon la stratégie GARP (Growth at Reasonable Price) qui combine les styles d'investissement de croissance et de valeur: «ces actions affichent à la fois un rendement souvent supérieur à la croissance globale du marché, tandis que leur valorisation reste acceptable compte tenu de leur profil de croissance». Sélection de 3 pépites dans son portefeuille.

Verbio*: l’expert de l’énergie recyclé et recyclable

Cette capitalisation boursière de 4 milliards d’euros basée en Allemagne, fabrique des biocarburants (biodiesel et biogaz) selon des procédés maison par lesquels elle recycle des résidus issus de l’agriculture. «Leur expertise leur permet de récupérer et extraire les différentes molécules chimiques biologiques dont le biométhane en valorisant les déchets de la paille, du soja ou du colza; un processus bien plus rapide que les millions d’années nécessaires pour produire de l’énergie fossile», explique Guillaume Chieusse. En plus d’être écologique, la méthode est également rentable. Son EBIT est compris entre 200 et 250 millions d’euros. La société est partie à la conquête des gigantesques marchés américains et indiens: «Verbio a conclu des accords avec des entreprises aux Etats-Unis où ils ouvriront leur seconde usine, ainsi qu’avec des coopératives en Inde pour recycler les résidus de blé, de céréales et de riz ordinairement brûlés, ce qui a des conséquences néfastes sur le climat», ajoute-t-il. Des flottes de camions et de bus sont déjà équipées pour rouler au bio méthane de Verbio.

Unipharm, dont la capitalisation boursière avoisine 1 milliard d’euros, est déjà bien implantées en Europe du Nord et en Allemagne.
Unipharm*: au service des grands groupes pharmaceutiques

Si son cœur d’activité est une franchise classique de pharmacies avec une plateforme d’achats et de logistiques, les aspirations du groupe irlandais ne s’arrêtent pas là. Fort de leur effet de taille et de leur carnet d’adresse, ils ont développé deux nouvelles activités moins courantes: «Unipharm fournit un réseau commercial pour l’externalisation des équipes de vente et de marketing à ses contacts dans la fabrication de médicaments. Ce qui permet aux grandes pharmas de se concentrer sur la découverte de molécules. De plus, Unipharm s’occupe aussi de recruter des patients spécifiques (qui valent de plus en plus chers) pour tester des médicaments; un métier singulier qui vient compléter le réseau de pharmacies qui est la véritable vache à lait du groupe», détaille Guillaume Chieusse. La société dont la capitalisation boursière avoisine 1 milliard d’euros, est déjà bien implantée en Europe du Nord et en Allemagne. Elle continue de se développer en Europe Continentale avec son catalogue de produits partenaires. Elle a également des liens très forts avec les Etats-Unis.

Antin*: le «Partners Group» français

Introduit en bourse en septembre, Antin est une société de private equity dans les infrastructures telles que les énergies renouvelables, les télécoms ainsi que le monde hospitalier. «Alors que le marché est éduqué avec du private equity industriel, Antin se démarque de ses pairs. Ils ont la capacité de dénicher de bons gérants pointus dans les infrastructures, un secteur de duration longue qui bénéficie d’une bonne visibilité», estime-il. La société française qui gère 20 milliards de participations et emploie 200 personnes, pèse 5,7 milliards. «Elle bénéficie d’une vraie culture de small cap et d’une approche pure avec les personnes clés qui valorisent les participations et alignent les intérêts avec les actionnaires», conclut-il.

 

* Ces commentaires ne constituent pas une recommandation d’investissement
 

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