Focus sur la «marque» suisse avec Chris Beauchamp d’IG Bank.
Même si l’indice vedette SMI poursuit une évolution moins spectaculaire que certains de ses voisins européens, IG Bank est optimiste sur le potentiel haussier du marché des actions suisses en raison de son exposition aux pharmas, aux medtechs, à la gestion de patrimoine ainsi qu’aux valeurs industrielles. Chris Beauchamp, Chief Market Analyst, estime aussi qu’«isolée des préoccupations liées au Brexit et à l'euro, la stabilité de la place financière helvétique en fait une destination majeure pour les capitaux des investisseurs». Confiants sur la «marque» suisse, près de 85% des traders sont longs sur l'indice Switzerland Blue Chip. Sélection de trois entreprises performantes.
Pilier dans le paysage de la banque privée et de la gestion de fortune, Julius Baer a présenté en juillet un bénéfice record de 606 millions de francs suisses en partie dû à son programme réussi de compression des coûts. IG Bank en parle en termes élogieux: «La banque fondée à Zurich est retournée à son plus haut niveau. Depuis mars 2020, elle affiche un rebond impressionnant». L’afflux net de fonds a également contribué à cette performance solide: «Les investisseurs privés ont massivement augmenté leur patrimoine grâce aux initiatives gouvernementales», ajoute-t-il. Et cette tendance n’est pas près de s’arrêter: selon le rapport Wealth-X Billionaire Censensus 2021, les milliardaires du monde ont vu leur richesse augmenter de 5,7% alors même que le PIB mondial s'est contracté au cours de 2020.
Dans la plus grande discrétion, le fabriquant bâlois de soins dentaires a bondi de 63% sur les dix derniers mois. De l’avis d’IG Bank, le rallye sur le titre a encore du potentiel: «L’augmentation du revenu disponible durant la pandémie, l'exposition à la région Asie-Pacifique ainsi que le vieillissement de la population qui augmente la demande de produits de soins de la santé, contribuent à la croissance récente et future du titre», explique Chris Beauchamp à propos de cette société fondée en 1954 dont le cours de l’action a triplé en 2020 et dont la valorisation (74x les bénéfices) est pleinement justifiée à l’égard de ses fondamentaux.
Après le rallye des titres technologiques, Chris Beauchamp estime que les investisseurs sont en train de les délaisser au profit des valeurs industrielles qui procurent davantage de rendements. Raisonnablement valorisé, le fleuron industriel suisse s’échange à 12 fois ses bénéfices pour un rendement du dividende de 2,60%. «Une augmentation internationale des dépenses d'infrastructure durable, une demande croissante pour la robotique ainsi que son rôle de fournisseur d'énergie verte et autres solutions industrielles durables lui assurent un avenir radieux», estime-t-il.