La BCE accélère le rythme

Axel Botte, Ostrum AM

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Christine Lagarde souligne les risques d'une baisse de l'activité pour justifier une baisse de taux de 25 pb.

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La BCE accélère le mouvement, conformément aux anticipations des intervenants. Christine Lagarde a donc annoncé une baisse des taux de 25 pb (3,25%) motivée par les risques baissiers sur l’activité de la zone euro et l’inflation revenue à 1,7% en septembre. L’allègement constitue un soutien aux actifs risqués, amplifié par les données économiques favorables aux États-Unis et une éclaircie en Chine en fin de troisième trimestre. Les tensions sur les taux à long terme sont sans préjudice pour les marchés du crédit souverain ou du secteur privé. L’or monte toutefois, surpassant les 2’700 dollars l’once pour la première fois, alors que la monnaie nippone décroche encore en rejoignant le seuil de 150 yens contre le dollar.

La croissance américaine a probablement dépassé 3% au troisième trimestre. Les ventes au détail ont vivement progressé entre juillet et septembre, sans dégrader le solde extérieur. L’investissement en équipement est dynamique et l’emploi a ralenti modérément. La production industrielle a toutefois subi l’effet des grèves chez Boeing et les deux ouragans. En zone euro, l’inflation ressort finalement à 1,7% en septembre, grâce à la baisse des prix de l’énergie. Les prix des services se situent à 3,9% sur un an. En Chine, la croissance se redresse lentement au troisième trimestre (0,9% ou 4,6% en glissement annuel), grâce à l’amélioration de la production industrielle et des ventes au détail. Les prix du logement continuent de chuter.

Actions américaines en hausse, Treasuries sous pression

La baisse des taux de la BCE engendre une demande receveuse de swaps, alors que la réduction du bilan induit une pression haussière sur les rendements obligataires. Les swap spreads sont tombés à 20pb. Le Bund remonte au-dessus de 2,20% avec la reprise de la pentification issue de la posture de la BCE. L’emprunt allemand reflète également la tendance des taux américains intégrant les statistiques solides. Le T-note est orienté à la hausse au-delà de 4,10%. L’hypothèse d’une victoire de Donald Trump en novembre suscite des achats d’actions au détriment des Treasuries. Parallèlement, le dollar est ferme, en raison du risque de relèvement tous azimuts des tarifs douaniers.

La tendance favorable au crédit dans son ensemble perdure. Les spreads souverains se resserrent, notamment les BTP italiens (120pb contre Bund) portés par les efforts de consolidation budgétaire avant les décisions des agences de notation vendredi. L’OAT profite de l’embellie, malgré la dernière décision de Fitch d’abaisser les perspectives de notation de la France. Le crédit IG s’échange autour de 82pb contre swap. Le high yield est également bien orienté. Les bons résultats des banques tirent les marchés américains vers de nouveaux sommets. Le S&P file vers les 5’850 points. En Europe, l’exposition à la Chine pénalise les valeurs du luxe. L’automobile rebondit, alors que les perspectives d’ASML font plonger la technologie.

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