La Fed en mode «gestion de risque»

Axel Botte, Ostrum AM

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La Fed réduit son taux de 50pb en modifiant sensiblement le profil des taux directeurs pour l’an prochain.

© Keystone


Le suspense était insoutenable… et la Fed a finalement opté pour 50pb. Le taux directeur est ramené à 5%. Ce geste fort initie la recalibration de la politique monétaire américaine vers la neutralité qui se situerait aux alentours de 3%. Les 50pb sonnent d’ailleurs comme une assurance censée prévenir une hausse du chômage au-delà du niveau d’équilibre actuel (4,2% en août). En cas de dégradation du marché du travail, la Fed accélérerait le pas sans hésiter. Le resserrement quantitatif devrait se terminer prochainement. L’inflation s’approche de la cible avec un déflateur projeté à 2,2% en août. Les dernières données d’activité (ventes au détail, Empire, PhilFed) nous confortent dans prévision d’une croissance de 2,5% (taux annualisé) entre juillet et septembre. Dans l’ombre de la Fed, la BoE a maintenu le statu quo à 5%, sans modifier le rythme de contraction du bilan (100 Mds £ par an). La Banque du Japon laisse son taux inchangé, malgré l’inflation à 3%, tout en réaffirmant son intention de les relever en fin d’année. La volatilité du yen s’est révélée très forte cette semaine entre 140,50, après la décision de la Fed, et 144 au plus haut du dollar-yen. 

Les actifs risqués en hausse, le crédit IG et high yield en profitent

Les marchés financiers ont bien accueilli la baisse des taux de 50pb. Les actions américaines sont en hausse de 3% à 5% et également bien orientées en Europe et en Asie. La volatilité diminue (16% sur le VIX) entraînant les indices de crédit synthétique dans leur sillage. L’iTraxx Crossover (S41) plonge ainsi sous les 280pb. Dans ce contexte favorable aux actifs risqués, la hausse de l’or au-delà de 2 600 $ l’once interpelle. Il s’agit peut-être d’un réflexe défensif face au risque de bulle spéculative sur les actions.

Le T-note à 10 ans s’est stabilisé autour de 3,70% après quelques prises de profit sur les taux à long terme. Le T-bond à 30 ans (4,06%) s’échange au même taux qu’il y a un mois alors que le 2 ans a perdu 38pb. Le Bund reste moins volatil que le T-note, oscillant autour de 2,20%. La pentification s’accompagne d’une augmentation modeste des points morts d’inflation. Le breakeven du Bundi à 10 ans s’échange à 1,75%. Les flux vendeurs sur les emprunts indexés restent majoritaires. Les spreads sur la dette souveraine s’avèrent stables, à l’exception de la France, en raison de la dégradation des finances publiques. Le marché primaire était peu animé avant la Fed. Les spreads de l’UE réagissent au potentiel d’émissions, en cas d’adoption du plan Draghi avant de revenir en fin de semaine. 

Le crédit IG (-7pb) bénéficie de l’environnement financier et des flux favorables, malgré la sous-performance des cycliques (autos) qui s’observe aussi sur le marché actions européen. Le spread se réduit rapidement sur le high yield (- 27pb en Europe).

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