Le spread de l’OAT (77pb) continue de cristalliser l’attention des intervenants avant les échéances législatives du 30 juin et du 7 juillet. Le risque de contagion est toutefois contenu de sorte que les tensions s’apaisent sur les dettes européennes. Les swap spreads effacent en partie les tensions de la semaine précédente. Le crédit européen s’est ajusté, sans excès, aux tensions sur la dette souveraine. Le réflexe acheteur de Franc suisse reste d’actualité face au risque politique français malgré une deuxième baisse des taux de la BNS. L’or s’adjuge 1% sur la semaine. Le T-note américain plafonne autour de 4,25% compte tenu d’une conjoncture moins porteuse dans le secteur du logement. Les anticipations d’inflation remontent dans le sillage des prix du Brent (85 dollars). Le dollar voire les actions américaines font figure de valeurs refuge.
Signaux de ralentissement économique aux Etats-Unis
Les enquêtes conjoncturelles commencent à intégrer l’incertitude politique en France. Les PMI refluent et le sondage de l’INSEE est sans relief. La reprise en zone euro pourrait ainsi marquer le pas au 2ème trimestre après le rebond entrevu entre janvier et mars. Parallèlement, l’alternance se dessine au Royaume-Uni malgré un regain de confiance des ménages et le redressement de la consommation. Aux Etats-Unis, la croissance devrait avoisiner 2% au deuxième trimestre mais le secteur du logement fait face à de sérieux vents contraires. La confiance des promoteurs en berne (NAHB à 47) s’accompagne d’un nouveau repli des mises en chantier, tombées sous le seuil d’1,3mn en mai. Le manque de logements disponibles continuera d’alimenter la hausse des prix au moment où la Fed cherche une fenêtre pour entamer un cycle de baisses des taux. Les publications chinoises font état d’un léger rééquilibrage de la croissance. Les ventes au détail accélèrent à 3,7% sur un an alors que la production industrielle ralentit à 5,6% en mai. La situation du logement reste catastrophique. La baisse des prix immobiliers s’amplifie. L’investissement résidentiel se contracte invariablement au rythme de 10% l’an depuis 18 mois.
Sur les marchés financiers, l’adjudication d’OAT revêtait une importance particulière cette semaine. L’AFT a emprunté le maximum indiqué, soit 10,5 milliards d’euros sur les nominaux à moyen terme et plus de 2 milliards d’euros sur les titres indexés. Les prochaines émissions auront lieu entre les deux tours de la législative. Les spreads français se stabilisent sous le seuil de 80pb. L’accalmie des tensions est perceptible sur les swap spreads, les autres souverains et à un degré moindre sur le crédit. Les Treasuries, proches de 4,25% à 10 ans, constituent la valeur refuge d’autant que les publications dépeignent une croissance moins vive. La hausse du brut a toutefois ravivé les anticipations d’inflation (+10pb sur le swap 2 ans). Le crédit s’est élargi de façon modérée, par suite du mouvement des swap spreads. Le réflexe de compression des spreads high yield relativement à l’«Investment Grade» s’estompe désormais. C’est un signe d’accalmie sur les marchés comme la volatilité des actions européennes qui reflue. L’Euro Stoxx 50 reprend 2% sur la semaine effaçant une partie de son retard vis-à-vis du S&P 500 (+1%) une nouvelle fois tiré par ses mega-caps technologiques. Les financières européennes respirent (+3,4%).