A la baisse, le marché des obligations complique la diversification

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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Même si le recul à l’unisson des obligations et des actions a de quoi déboussoler les investisseurs, il est déconseillé à ces derniers de rester sur la touche.

©Keystone

Il y a dix jours, les obligations internationales sont entrées en marché baissier pour la première fois depuis une génération. Leur baisse s’est poursuivie et l’indice Bloomberg Global Aggregate Total Return accuse un repli supérieur à 20% par rapport à son sommet de 2021. Il s’agit de la plus nette correction de l’indice depuis sa création en 1990.

Ce seuil symbolique des 20% a été franchi au terme d’un mois particulièrement éprouvant pour les investisseurs en obligations. En août, les emprunts d’Etat européens ont connu leur plus mauvaise performance mensuelle à ce jour (-5,7% pour l’indice Bloomberg Pan-European Aggregate Total Return). Quant à l’indice Bloomberg US Aggregate Bond, il accuse désormais un repli de 12,5%, plus de deux fois plus important que n’importe quelle baisse du pic au creux observée depuis les années 1970.

Néanmoins, même si les obligations ne sont pas, cette année, un très bon outil de diversification, les perspectives semblent s’améliorer. Et il existe d’autres façons de diversifier son portefeuille. Explications.

Les perspectives pour les obligations s’améliorent

L’histoire suggère que les obligations sont sur le point de reprendre leur rôle traditionnel d’instrument de diversification. Les périodes marquées par une baisse à l’unisson des actions et des obligations (rendement total négatif sur une période glissante de douze mois) sont rares mais la performance est satisfaisante par la suite. Depuis 1930, la performance sur douze mois des obligations après de telles périodes est positive dans 100% des cas, avec une performance moyenne de 11%.

En outre, les rendements obligataires sont désormais à leur plus haut niveau depuis la crise financière mondiale. Il y a dix jours, le rendement des bons du Trésor américain à deux ans a franchi le seuil des 3,5%, au plus haut depuis 2007, avant de légèrement retomber. Historiquement, le niveau initial des rendements donne une bonne idée de la performance future, ce qui suggère que les perspectives sont bien meilleures qu’elles ne l’étaient pendant une bonne partie de l’après-crise financière mondiale.

Stabilité grâce aux hedge funds

Les hedge funds continuent de prouver leur utilité pour stabiliser les portefeuilles car ils surperforment sur des marchés qui stagnent ou baissent. Cette classe d’actifs a entamé le second semestre dans le vert (+1,3% en juillet pour l’indice HFRI FWI). Depuis le début de l’année, l’indice est en repli de seulement 4,4%, tandis que les indices Bloomberg Global Aggregate Total Return et MSCI All Country World ont chuté de 12% et 15,5% respectivement.

Les hedge funds joueront probablement un rôle de plus en plus important d’ici la fin de l’année. Il est peu probable que l’humeur des marchés s’améliore durablement tant que les risques politiques, macroéconomiques et de politique monétaire ne s’atténueront pas. Les hedge funds ont tendance à signer de belles performances lorsque les taux d’intérêt augmentent aux Etats-Unis et que la dispersion, ainsi que la volatilité sont marquées, comme c’est le cas aujourd’hui. Plusieurs stratégies de hedge funds cherchent également à tirer parti des dysfonctionnements du marché pour générer de l’alpha.

La performance du private equity

La performance des fonds en actifs non cotés peut être plus élevée pour ceux lancés pendant une période défavorable aux marchés organisés. Un certain nombre de gérants de private equity ont profité de la récente correction des marchés organisés pour retirer des entreprises de la cote.

Cette tendance devrait perdurer dans les trimestres à venir. Les acquisitions complémentaires et les introductions en Bourse de filiales de grandes entreprises devraient également être pourvoyeuses de sociétés pouvant être rachetées à bon compte.

Dans le segment de la dette non cotée, les prêteurs directs jouent de plus en plus le rôle de fournisseurs de liquidités en remplaçant le crédit bancaire pour les commandités et en renégociant les prêts pour obtenir des marges plus élevées, ainsi que des clauses de sauvegarde plus exigeantes.

Quelle que soit la stratégie choisie, l’environnement actuel semble propice à l’acquisition d’actifs de qualité à des prix attrayants et les gérants axés sur le long terme en profiteront certainement. Cliquez ici pour en savoir plus.

Le maître-mot: diversification

Même si la baisse à l’unisson des obligations et des actions a de quoi déboussoler les investisseurs, il est déconseillé à ces derniers de rester sur la touche. En se montrant actifs et sélectifs, les investisseurs peuvent se diversifier davantage et constituer un portefeuille susceptible de s’apprécier à plus long terme.

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