L’avenir des AMC passe toujours plus par l’attractivité des plateformes digitales

Stefan De Bellis, BCV

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Leur flexibilité a fait la renommée des Actively Managed Certificates ou certificats activement gérés. Leur évolution passe inévitablement par une toujours plus grande numérisation.

Toujours aussi recherchés, les AMC, pour Actively Managed Certificates ou certificats activement gérés, voient leur évolution être liée à l’attractivité des plateformes digitales qui facilitent toujours plus leur gestion et leur suivi. Les AMC permettent en effet à des gérants de proposer à leur clientèle leur stratégie de placement, avec efficacité, avec rapidité, à moindres coûts et, désormais, de manière toujours plus digitale.

Pour commercialiser sa stratégie de placement, un gestionnaire de fortune peut opter pour différents schémas de gestion. Traditionnellement, il reçoit une procuration de sa clientèle pour la gestion de ses actifs déposés dans une banque de son choix. Cette solution offre une totale transparence sur toutes les positions et sur tous les mouvements du portefeuille. Elle présente cependant certaines limites. Difficile, en effet, de répliquer efficacement une stratégie auprès d’un nombre croissant de clients et clientes employant différentes banques dépositaires. A cela s’ajoute le fait que certains actifs demandent un montant minimum d'investissement élevé, ce qui complexifie une diversification efficace des portefeuilles. Des gestionnaires d'actifs décident ainsi de lancer leur propre fonds de placement pour mieux diversifier et pour mieux répliquer leur stratégie d’investissement auprès de plusieurs investisseurs. Alors, les AMC se présentent comme une alternative.

Alternative aux fonds

Créer un certificat activement géré permet en effet la commercialisation d’une stratégie de placement sans devoir passer par la création d’un fonds de placement qui peut prendre plusieurs mois. Sans avoir non plus à trouver les montants minimaux d’investissement pour couvrir raisonnablement les coûts liés à la mise en place d’un fonds. L’ensemble des gestionnaires n’a en effet pas nécessairement le même montant disponible qu’un investisseur institutionnel, tel qu’une caisse de pensions.

Le secteur des AMC participe pleinement à la vague de digitalisation du secteur financier avec l’émergence de nombreuses plateformes rendant la tâche des gestionnaires toujours plus aisée.

Ceci dit, les investisseurs institutionnels s’intéressent également aux AMC, notamment pour la flexibilité qu’ils offrent. Ce peut être le cas lorsqu’il s’agit de diversifier un portefeuille par des thématiques porteuses, à implémenter rapidement, dans des volumes plus restreints et en gardant la possibilité d’intervenir avec flexibilité dans leur gestion. Quitte à, ensuite, transformer l’essai en fonds de placement. Un exemple de thématique porteuse? Dans un contexte où l’inflation est une préoccupation majeure pour le pouvoir d’achat, les investisseurs pourraient se montrer particulièrement sélectifs. Ils pourraient ainsi décider de privilégier dans leur portefeuille des sociétés dotées d’un certain pricing power, soit qui ont démontré leur capacité à imposer leurs prix dans la durée, tant en amont (fournisseurs) qu’en aval (clientèle) de leurs activités.

L’attrait des AMC n’a fait que croître ces dernières années. La raison de ce succès réside avant tout dans le fait qu’ils sont toujours plus flexibles en termes de classes d’actifs couvertes, toujours plus diversifiés et, bien sûr, toujours plus digitalisés. Le secteur des AMC participe pleinement à la vague de digitalisation du secteur financier avec l’émergence de nombreuses plateformes rendant la tâche des gestionnaires toujours plus aisée. Elles leur permettent notamment d’accéder à leurs certificats de manière complètement digitale et de manière encore plus transparente.

Recomposition en quelques clics

En comparaison, il y a quelques années encore, les gestionnaires d’AMC devaient passer leurs ordres de recomposition, activité très chronophage, par e-mail ou au moyen de tableurs. Les solutions digitales leur permettent aujourd’hui d’effectuer la recomposition de leur portefeuille en tout temps et en quelques clics seulement. Ces plateformes, en perpétuelle évolution, ont dû s’adapter en parallèle à l’offre croissante des AMC durant la dernière décennie. Elles ont ainsi dû relever un défi majeur, à savoir: intégrer le fait que les AMC permettent aujourd’hui l’accès à un large éventail de classes d’actifs (actions, ETF, fonds de placement, obligations, produits structurés, options, produits de couverture FX ou futures).

Les services offerts par les plateformes ont fortement évolué. Elles ne peuvent plus se cantonner à un outil permettant uniquement de transmettre des ordres de recomposition. Les gestionnaires bénéficient dorénavant de plateformes leur servant de point d’entrée unique pour la gestion complète et le suivi de leurs AMC. Les utilisateurs et les utilisatrices peuvent notamment profiter d’une valorisation en temps réel de leurs produits, d’outils d’analyse de performance, d’accéder aux documents réglementaires, comme les termsheets ou les KIDs (Key Information Document), ou encore générer tous types de reporting (rapport de performance, rapport de management fees ou historique des transactions effectuées).

Enjeu stratégique

L’éventail des services offerts par les plateformes a pris une telle ampleur ces dernières années que les aspects de tarification tendent à passer au second plan dans la sélection d’un émetteur de certificats. En effet, l’expérience digitale du gestionnaire dans sa gestion des AMC devient un élément toujours plus prépondérant dans sa décision. C’est la raison pour laquelle l’évolution constante des plateformes d’AMC devient un axe stratégique primordial pour les acteurs de la place financière.

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