L’approvisionnement en énergie, cette épée de Damocles – Check conjoncturel de Raiffeisen

Raiffeisen Economic Research

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La hausse continue des prix de l’énergie en raison du conflit en Ukraine ne devrait pas faire vaciller une reprise solide, mais une escalade entraînerait d’énormes incertitudes sur le plan prévisionnel.

La conjoncture suisse a pu s’affirmer en fin d’année. Seule la gastronomie a subi des pertes sensibles en raison de la vague Omicron. Or, la demande se rétablit vite dans la foulée de la suppression rapide des restrictions. La hausse continue des prix de l’énergie en raison du conflit en Ukraine ne devrait pas faire vaciller une reprise solide, mais une escalade entraînerait d’énormes incertitudes sur le plan prévisionnel. Quoi qu’il en soit, pour l’instant, les banques centrales ne se laissent pas détourner de leurs projets de normalisation. La nouvelle hausse des prix devrait progressivement amener la BCE à enclencher la normalisation des taux et ainsi élargir la marge de manoeuvre pour la BNS.

 

L’Occident a finalement répondu avec des sanctions très dures à l’agression de l’Ukraine par la Russie, avec des restrictions massives aux transactions financières et aux échanges. Or, depuis l’annexion de la Crimée en 2014, les exportations de biens vers la Russie avaient déjà perdu en importance. La Russie ne représentait plus que 1% des exportations de l’UE et de la Suisse. Les mesures devraient donc surtout affaiblir la compétitivité déjà fortement amoindrie de l’industrie russe.

En revanche, ce qui nuirait fortement aux économies occidentales est l’interruption des livraisons énergétiques russes, qui représentent plus de 40% des importations de gaz et plus d’un quart des importations de pétrole de l’UE. C’est pourquoi, l’embargo commercial intégral n’a pas été prononcé et les voies de paiement pour les livraisons de matières premières ne seront pas bloquées entièrement. La Russie non plus, ne semble pour l’instant pas vouloir abandonner sa source de financement principale. Certes, l’arrêt des livraisons russes n’entraînerait pas immédiatement de rationnement obligatoire, notamment grâce à la fin de la période de chauffage. Mais, les cours mondiaux de l’énergie, déjà très élevés, flamberaient encore un peu plus. Les consommateurs se plaignent d’ores et déjà de l’envolée des prix du gaz et de la baisse du revenu réel, quels que soient les efforts des gouvernements d’amoindrir la charge avec des subventions ou des baisses d’impôts. Malgré la faible part du gaz aux besoins en énergie primaire en Suisse, surtout parce que le gaz ne joue aucun rôle dans la production d’électricité, nous en ressentons quand même l’effet chez nous, car près de 20% des ménages chauffent au gaz. Les fournisseurs de gaz vont également répercuter la hausse des prix en ajustant progressivement leurs contrats de livraison. A cela s’ajoute que de nombreuses entreprises à forts besoins énergétiques sont concernées, car l’industrie suisse couvre ses besoins en énergie à plus de 25% par le gaz.

 

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