Les pénuries demeurent – Check conjoncturel de Raiffeisen

Raiffeisen Economic Research

1 minute de lecture

A travers le monde, les entreprises industrielles font état d’un grain de sable dans l’engrenage.

La détente conjoncturelle s’essouffle graduellement, alors que la demande demeure élevée. Cela contribue à l’aggravation des goulets d’étranglement mondiaux. A cet égard, la pression accrue sur les prix dure plus longtemps qu’escompté. De plus en plus de banques centrales précipitent par conséquent la normalisation de leur politique monétaire, comme la Fed, qui va tout d’abord réduire ses achats d’emprunts. La BCE, quant à elle, estime que les risques de prix à moyen terme pour la zone euro sont plus équilibrés et que la hausse des anticipations de taux est inadaptée. A son tour, la BNS s’adonne de nouveau moins à des fantaisies d’une hausse des taux, mais est une fois de plus préoccupée par un franc fort.

A travers le monde, les entreprises industrielles font état d’un grain de sable dans l’engrenage. Sur le baromètre conjoncturel suisse du KOF, les indicateurs de l’industrie se sont récemment replié pour tous les segments partiels de l’activité, accompagné d’une évaluation quasi inchangée de la pénurie des biens intermédiaires. 

Dans les pays voisins, la situation, hormis l’industrie du bois, s’est encore une fois aggravée au début du dernier trimestre dans tous les secteurs. Un nombre encore plus important d’entreprises rapporte des perturbations du processus de production en l’absence de biens intermédiaires. C’est dans l’industrie automobile que la situation est la plus tendue car tous les constructeurs sont touchés par des coupes de production parfois massives. En Allemagne et aux Etats-Unis, le nombre de nouveaux véhicules qui sortent des chaînes de production a baissé de moitié par rapport à l’automne dernier.

Les délais de livraison record se reflètent notamment dans l’important blocage des conteneurs maritimes. A l’heure actuelle, près de 10% des capacités mondiales en conteneurs est bloquée dans des files d’attente dont la moitié concerne les ports américains de Los Angeles, Long Beach et Savannah. C’est pourquoi le président américain Joe Biden a ordonné que les ports fonctionnent 24/24 heures, pour améliorer la situation. Or, leur infrastructure vieillissante ne permet pas l’extension des capacités. La pénurie concerne les aires de stationnement des conteneurs, les grues et les poids lourds, mais aussi les chauffeurs routiers. Après l’élimination d’un goulet d’étranglement, le prochain engorgement se présente. Aussi longtemps que la demande de biens ne baisse pas significativement depuis les niveaux accrus, les chaînes de création de valeur mondiales instables devraient continuer à patiner, et la production industrielle pas vraiment progresser.


 

A lire aussi...