A l’équilibre face à des risques opposés

Clémentine Gallès, Société Générale Private Banking

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Les risques géopolitiques alimentent le contexte de nervosité des marchés, bien qu’un scénario sans effondrement se profile.

La guerre Israël-Hamas a jusque-là un impact limité sur les marchés mondiaux ce qui devrait perdurer tant que le conflit ne s’élargit pas. Mais elle ajoute de la nervosité dans un contexte de marchés déjà agités depuis plusieurs semaines. En effet, ces derniers jours, les tensions sur les marchés obligataires, qui ont débuté à la fin de l’été, s’accentuent. Les taux d’intérêt de la plupart des grandes économies ont dépassé leur point haut de la Grande Crise Financière de 2008. Quatre raisons expliquent ce mouvement:

  1. Une économie américaine qui continue de surprendre par sa vigueur
  2. Des craintes persistantes sur l’inflation
  3. La communication toujours dure des principales banques centrales
  4. Des discussions budgétaires dans différents pays, qui ravivent les craintes de soutenabilité de l’endettement public

Ainsi, des risques de natures très différentes, entre tensions géopolitiques et tensions sur les taux, bousculent les perspectives.

Vers un ralentissement sans effondrement des principales économies

Si les risques augmentent, un tassement des économies développées au cours des prochains trimestres semble se profiler du fait de la normalisation des politiques budgétaires et de l’impact retardé des resserrements des politiques monétaires. L’ajustement restera cependant modéré par la résistance des marchés du travail ainsi que le tassement de l’inflation qui redonnera du pouvoir d’achat aux ménages. Les Etats-Unis continueront d’afficher une meilleure résistance de leur économie relativement à la zone euro et au Royaume-Uni. De son côté, l’économie chinoise a certes vraisemblablement touché son point bas mais elle restera pénalisée par l’ajustement en cours du secteur immobilier. Dans l’ensemble, après plusieurs années de forte croissance et compte tenu de la normalisation des politiques budgétaires à venir, le scénario le plus vraisemblable reste celui d’un ralentissement de l’économie mondiale.

Repli (trop) progressif de l’inflation

Du côté de l’inflation, dans la plupart des économies, la décélération s’est poursuivie. Un retour progressif vers les cibles des banques centrales est en cours mais ne sera pas immédiat. Dans ce contexte – et compte tenu de marchés du travail toujours tendus – les banques centrales continueront de signaler que leurs politiques monétaires resteront restrictives pendant longtemps (high for longer).

Un positionnement équilibré et moins exposé au marché obligataire américain

Un positionnement global très diversifié qui permet de bénéficier de la dynamique favorable des marchés actions depuis le début de l’année, tout en offrant une certaine protection en cas de nouvelles turbulences, reste un bon choix. Dans le contexte de maintien de tensions sur les taux d’intérêt de long terme américain, réduire son exposition aux obligations souveraines du pays et passer en surexposition au dollar paraît pertinent. Enfin, compte tenu de perspectives d’activité plus favorables aux Etats-Unis, privilégier les marchés actions américains semble judicieux.

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