Infrastructures cotées en bourse: le meilleur des deux mondes?

Nick Parsons, ThomasLloyd Group

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Sur fond de volatilité et d’inflation, les trusts dans les énergies renouvelables représentent pour les investisseurs une solution pour protéger et faire fructifier leur capital.

©Keystone

Les actifs réels tels que les infrastructures sont généralement associés à l'illiquidité et donc considérés comme pertinents que pour les investisseurs pouvant se permettre de ne pas accéder à leurs actifs pendant de longues périodes. Un obstacle à l'investissement pour beaucoup dans une classe d'actifs qui, par ailleurs, est particulièrement attrayante, tant en termes de rendement financier que de diversification.

Aujourd'hui, les sociétés de placement à structure de type fermée cotées en bourse, telles que les trusts, permettent aux investisseurs institutionnels et privés d'accéder à ces classes d'actifs tout en bénéficiant de la liquidité quotidienne du marché boursier. Leur structure permet d'éviter le conflit traditionnel entre la détention d'actifs à long terme et le besoin de liquidités immédiates. En effet, disposant de plusieurs canaux de négociation et de liquidités infrajournalières sur le marché secondaire, les investisseurs peuvent adapter leur stratégie de façon plus fluide.

Les trusts constituent aujourd'hui l'une des solutions les plus rentables et efficaces pour les investisseurs souhaitant investir dans des actifs réels. Et dans le cas des infrastructures d'énergie renouvelable, elles offrent également la possibilité de concilier des investissements à impact réel et mesurable avec des investissements boursiers ; un domaine habituellement dominé par les stratégies ESG dont l’impact reste moins tangible.

Un modèle qui a fait ses preuves

Les trusts de la Bourse de Londres (LSE) existent depuis plus de 150 ans. Ils offrent une structure juridique éprouvée, et ceux cotées sur le segment premium du LSE répondent aux normes britanniques et européennes les plus strictes en matière de réglementation et de gouvernance. En outre, un trust confie généralement les contrôles préalables juridiques, financiers et techniques à des prestataires externes et agréés, gage de sécurité pour les investisseurs.

Ce n'est pas un hasard si ce modèle continue d’attirer : en 2021, les trusts du LSE ont levé 15,1 milliards de livres sterling de fonds propres, le montant le plus élevé jamais enregistré sur une année civile. Comme pour les fonds communs de placement ou d'autres instruments d'investissement, les stratégies et les performances peuvent varier, car il existe un large éventail au sein de l'univers des trusts et tous ne sont pas directement comparables. Il convient de noter qu'en 2021, la levée de fonds dans cet espace a été menée par les trusts du secteur des infrastructures d'énergie renouvelable, qui ont collecté pas moins de 3,4 milliards de livres sterling.

Aujourd'hui, la capitalisation boursière de l'ensemble des 22 trusts infrastructures d'énergie renouvelable cotés sur le LSE s'élève à près de 18 milliards de livres. Un signe des temps, alors que de nombreux investisseurs cherchent à diversifier leur portefeuille tout en reconnaissant l'importance cruciale de ce type d'infrastructure pour lutter contre le changement climatique et assurer la sécurité énergétique dans le monde.

Les arguments en faveur de l’Asie

Les effets de l’invasion Russe en Ukraine montrent l'importance de la sécurité énergétique pour les Etats. L’expansion des énergies renouvelables soutient directement les efforts des gouvernements pour s'affranchir des fournisseurs de pétrole et de gaz, sur lesquels il n’est pas toujours possible de compter dans un contexte géopolitique difficile. Sans même parler de l’urgence climatique et de la nécessité d'une transition verte.

Dans ce contexte à la fois urgent et favorable, les perspectives des trusts dans les énergies renouvelables semblent particulièrement positives.

Pourtant, alors que les investisseurs européens ont tendance à favoriser les projets proches de chez eux, c’est sur les marchés émergents et à forte croissance d’Asie que la classe d’actifs a le plus le vent en poupe. Soutenue par une forte croissance économique et démographique ainsi qu’une rapide urbanisation de la population, la demande d'électricité dans ces pays devrait augmenter de manière spectaculaire. En effet, les investissements dans l'énergie propre et durable dans les pays émergents devront augmenter de 700% d'ici 2030 pour répondre à cette demande en croissance rapide.

Les nombreux défis posés par les investissements dans les infrastructures sur les marchés émergents - qu'il s'agisse de la complexité de la planification, des retards éventuels ou du temps nécessaire pour que les actifs génèrent des flux de trésorerie et un retour sur investissement - ont par le passé dissuadé les investisseurs qui se sont plutôt tournés vers les actions traditionnelles cotées en bourse. Aujourd’hui, le développement des trusts dans les énergies renouvelables offre la possibilité de surmonter cet obstacle et d'accéder à une classe d'actifs particulièrement attrayante en raison de leur résistance avérée à une forte volatilité et à l'inflation, sans pour autant faire de compromis sur les coûts d'investissement et le besoin en liquidités.

Cette nouvelle convergence d'intérêts entre les investisseurs et le besoin d'infrastructures renouvelables dans les pays émergents crée un environnement idéal pour ces trusts, conçus pour saisir ces opportunités.

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