Hausse des actions, baisse des obligations

Steven Bell, BMO Global Asset Management

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Les marchés financiers ont vécu une nouvelle semaine riche en rebondissements.

Mouvements divergents

Tous les grands marchés ont pu constater une hausse des rendements obligataires la semaine dernière. Une augmentation qui est encore plus forte sur le dernier mois et encore davantage sur le dernier trimestre. Et pourtant, la plupart des principaux marchés actions sont eux aussi en hausse sur la même période. Ces tendances haussières des actions et baissières des obligations devraient se poursuivre.   

Les craintes liées à l’inflation ont certainement augmenté, les points morts atteignant leurs niveaux les plus élevés depuis des années au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et en Europe. Les anticipations à cinq ans, surveillées de près par les banquiers centraux, sont désormais à 2% dans la zone euro, pour la première fois depuis le lancement de la monnaie unique. En réponse, la BCE prévoit de redimensionner son programme d’achat d’obligations, la Fed va réduire ses achats d’actifs et la Banque d’Angleterre devrait annoncer le relèvement de son taux directeur la semaine prochaine.

Des actions en hausse

Mais, si les banques centrales commencent à retirer des liquidités, pourquoi les actions sont-elles en hausse? La réponse réside dans les bénéfices des entreprises. Tant que ceux-ci continuent à augmenter, les actifs à risque devraient continuer à se redresser. La saison des bénéfices aux Etats-Unis bat son plein et pas moins de 165 entreprises ont publié leurs résultats cette semaine. Les chiffres globaux sont aussi flatteurs que trompeurs: si la plupart des entreprises ont dépassé les attentes en termes de bénéfices et de revenus, c’est surtout parce que les analystes ont été modestes dans leurs estimations. Mais plus important encore, les perspectives de bénéfices se sont améliorées. Ainsi, alors que la flambée des coûts des intrants, les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement et les pénuries de main d’œuvre ont frappé de plein fouet la croissance, les entreprises ont été en mesure d’augmenter leurs prix et donc de protéger leurs marges.

Les pénuries d’approvisionnement limitent la croissance économique, mais les entreprises parviennent à protéger leurs marges.
Des craintes à relativiser

Les bénéfices sont en hausse et les actions continuent à se renforcer, mais l’augmentation des cas Covid et le renforcement des restrictions dans certains pays du nord vont-ils mettre fin à cette dynamique avec l’arrivée de l’hiver? Cela paraît peu probable au vu de ce qui se passe au Royaume Uni. Si les chiffres sont effrayants, avec plus de 50'000 nouveaux cas par jour, la pandémie semble toucher désormais essentiellement les écoliers. Une enquête récente montre que près de 8% des élèves du secondaire et près de 4% des élèves du primaire, ont contracté le Covid. Le taux d’infection dans les tranches d’âges plus élevées se limite lui à environ 1%. Comme les jeunes sont moins sujets à faire des formes graves de la maladie, les taux d’hospitalisation restent faibles. Le gouvernement se concentre maintenant sur l’administration de vaccins de rappel aux groupes les plus âgés, dont l’immunité créée par une vaccination antérieure commence à s’affaiblir. Une crise au sein du système de santé public britannique cet hiver est probable, mais les pires craintes ne devraient pas se réaliser.

Le monde apprend à vivre avec le Covid. Les pénuries d’approvisionnement limitent la croissance économique, mais les entreprises parviennent à protéger leurs marges. Les actifs à risque devraient continuer à se redresser, mais les obligations devraient sous-performer. Et la livre sterling devrait se renforcer à mesure que la Banque d’Angleterre augmente ses taux d’intérêt.

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