Le doute s’installe sur les marchés

Steven Bell, BMO Global Asset Management

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A court terme, l’heure est à la prudence sur les actifs à risque. Nous pouvons rester optimistes à plus long terme.

 
Vers une augmentation des taux aux USA et au Royaume-Uni

Les principales banques centrales se sont réunies la semaine dernière et ont été uniformément bellicistes. La politique actuelle n'a pas été modifiée, mais la Fed et la Banque d'Angleterre ont toutes deux indiqué qu'elles pourraient relever les taux d'intérêt officiels plus tôt que prévu.

La Banque d'Angleterre a encore plus surpris les marchés car les récentes données britanniques ont montré un net ralentissement de la croissance. Mais celle-ci a estimé que ce ralentissement reflétait des pénuries d'approvisionnement plutôt qu'une demande plus faible et a mis en garde contre une hausse de l'inflation à venir. La hausse du prix de l’énergie et les pénuries de carburant faisant la une des journaux, il est difficile de ne pas être d'accord.  

La politique monétaire très souple n'est plus nécessaire

La hausse des taux officiels est évidemment une mauvaise nouvelle pour les obligations, et les rendements ont augmenté la semaine dernière. Les actions ont toutefois bien résisté. En effet, alors que nous anticipions une correction de 5 à 10% il y a 15 jours, seule une baisse de 4% a été observée en cours de journée, et la plupart des marchés d'actions développés sont toujours en phase haussière.

Les entreprises devraient largement dépasser les attentes des analystes, mais les marchés se concentreront sur les perspectives.

Cette vigueur doit beaucoup aux bonnes nouvelles sur le front pandémique. Les taux d'hospitalisation, qui avaient augmenté dans le sud des Etats-Unis, sont maintenant en baisse. Certes, les taux de vaccination et de port du masque sont généralement plus faibles dans le sud, mais la météo joue ici un rôle important. Il faut s’attendre à ce que les bonnes nouvelles sur le COVID changent avec l'arrivée de l'hiver. 

Le boom des investissements est favorable aux actions

Les bénéfices des entreprises des marchés développés ont connu une reprise impressionnante après la récession de l'année dernière, grâce à un soutien politique généreux. La saison de publication des résultats du troisième trimestre débute le mois prochain. Les entreprises devraient largement dépasser les attentes des analystes, mais les marchés se concentreront sur les perspectives. Les marges bénéficiaires vont-elles être comprimées par les pénuries de main-d'œuvre et la hausse des coûts des intrants, ou les entreprises vont-elles accroître leur productivité et maintenir la croissance de leurs bénéfices? A court terme, il faut être prudent sur les actifs à risque en général, mais à plus long terme, l’optimisme est de mise. Il y a un boom des dépenses d'investissement aux Etats-Unis et ailleurs, ce qui est très positif pour les actions. Les actifs à risque sur les marchés développés restent donc intéressants à long terme et même si une correction de 5 à 10% reste possible, elle représenterait une opportunité d'achat.

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