Don't look up – La semaine des marchés par ODDO BHF

Arthur Jurus, ODDO BHF

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Durcissement de la politique monétaire: les Minutes de la Fed envisagent une possible réduction du bilan cette année.

La politique monétaire de la Fed sera restrictive ces prochains mois. Ses Minutes, publiées mercredi, indiquent qu’une hausse du taux directeur pourrait intervenir avant le retour au plein emploi, en raison de la persistance des pressions inflationnistes (6,8% actuellement). La réduction du bilan de la Fed, qui a été très discutée, résulterait de la fin des réinvestissements sur des obligations échues, et ce de manière plus rapide qu’en 2017-2019 pour éviter un aplatissement de la courbe des taux. Enfin, certains membres souhaitent réduire en priorité les réinvestissements des titres hypothécaires (MBS) pour maitriser un marché résidentiel dont les prix et les loyers ont progressé respectivement de 20% et 17% sur un an. En réaction, les taux américains ont augmenté à 0,86% pour le 2 ans (+8 points de base) et à 1,72% pour le 10 ans (+22pb). La pentification de la courbe des taux a ainsi atteint 14 points, ce qui a pénalisé les valeurs technologiques mais a bénéficié aux actions financières et à l’USD qui s’est apprécié face à l’EUR (+0,3%) et le CHF (+0,4%).

Le principal risque pour 2022 concerne la hausse des taux. Aux États-Unis, nous anticipons une décélération de l’activité et de l’inflation à 3,9% en 2022. Cela signifie que l’inflation restera élevée et conduira la Fed à augmenter trois fois ses taux : une vue partagée par le consensus du marché et qui pourrait conduire les taux de long-terme plus proches des 2%. En revanche, une divergence sur le niveau des taux directeurs en 2023 est observée entre la Fed (1,75%) et les investisseurs (1,25%). Le risque de hausse des taux pourrait donc s’intensifier ces prochains mois à mesure que (i) les investisseurs se concentrent sur 2023, (ii) la Fed envisage une réduction de son bilan, (iii) les prix se maintiennent à des niveaux élevés.

Cet environnement restera favorable aux actifs risqués. Les actions cotées et le private equity sont capables de limiter l’érosion du capital liée à l’inflation. La croissance mondiale restera élevée à 4,5% et pourrait mener à des révisions positives sur les bénéfices des entreprises et au maintien des taux de marge net à des niveaux proches de 13%. Les valeurs les plus résilientes resteront celles de qualité, de croissance et capables de fixer leur propre prix. Il y aurait un coût d’opportunité à ne pas prêter attention (Don’t Look UP!) à ces valeurs. Les perspectives restent donc positives.

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