Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Les géants technologiques sont en ligne de mire de l’UE,qui ne cherche pas à les démanteler, mais à renforcer la concurrence par le biais de règles harmonisées.

Le combat contre les monopoles technologiques. Facebook, Instagram et WhatsApp sont les plateformes de médias sociaux les plus populaires au monde. Rien qu’en Suisse, environ 2,8 millions d’utilisateurs, un bon tiers de la population du pays, consultent régulièrement les galeries d’images d’Instagram ou y publient les impressions sur leur vie privée. Un Suisse sur deux a son propre compte Facebook. Bon nombre de personnes ne savent même pas que ces trois plateformes font partie de l’empire du fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg. En effet, le gouvernement américain ainsi que 46 Etats fédéraux vont devant les tribunaux à l’encontre de la positiondominante du «géant bleu», lui reprochant une concurrence déloyale. Il aurait utilisé sa position sur le marché pour faire taire des rivaux. La Commission fédérale du commerce aux USA (FTC) parle même d’une stratégie systématique pour développer un monopole. Dans son dossier d’accusation, elle exige le démantèlement de Facebook: si le réseau social perdait cette bataille, d’autres entreprises comme Google ou Amazon risqueraient d’essuyer des plaintes pour avoir formé un cartel. Les autorités américaines ne sont pas les seules à qui la suprématie de Facebook & Cie fait souci, l’UE aussi cherche à durcir les règles applicables aux géants technologiques: mardi dernier, les commissaires européens Margrethe Vestager et Thierry Breton ont présenté les «Digital Services Act» et «DigitalMarkets Act», à effet régulateur dès le seuil de 45 millions d’utilisateurs en Europe. Cela correspond à environ 10% de la population européenne et vise le monopole des FAAMG (nouvel acronyme pour Facebook, Amazon, Apple, Microsoft et Google). Les nouvelles règles de jeu faciliteront aux petites entreprises l’entrée en concurrence avec les grandes. En Suisse aussi, le pouvoir des FAAMG se trouve en ligne de mire, mais ce n’est pas (encore) demain la veille que la Confédération le mettra sous pression. D’un point de vue de l’économie de marché, il est bon de remettre en question les monopoles, mais toute intervention étatique de grande ampleur est susceptible de fausser la concurrence etde provoquer l’effet inverse par rapport au but recherché.

Les annonces de l’UE n’ont guère intéressé les investisseurs car les actions des FAAMG ont évolué à l’instardu marché global suivantl’indice S&P 500: la majorité d'entre elles se négociait à la hausse mardi soir: Facebook (+0,50%), Amazon (+0,26%), Apple (+5,01%), Microsoft (-0,03%) et Alphabet (maison-mère de Google: +0,51%).

La Suisse et le Vietnam, manipulateurs de la monnaie. La Fed évalue régulièrement les pratiques monétaires de ses plus importants partenaires commerciaux selon ces trois critères: l’excédent commercial d’un pays avec les USA dépasse 20 milliardsde dollars sur une période de douze mois. Ensuite, l’excédent de la balance des paiements courants excèdele seuil de 2% du PIB. Enfin, les interventions unilatérales sur le marché des changessont supérieures à 2% du PIB pendant plus de six mois. Comme la Suisse réunitles trois depuis mercredi, elle est dans le collimateur américainpour la première fois comme seul pays au monde, à part le Vietnam.

Chères lectrices, chers lecteurs. Nous vous remercions vivement de l’intérêt que vous portez à notre «Commentaire sur le marché». 2020 était une année ardue pour tout le monde. 2021 présage des temps meilleurs. Dans cet esprit, nous vous présentons nos meilleurs vœux: que la nouvelle année vous porte chance et, surtout, une bonne santé.

Graphique de la semaine

Selon un sondage du fournisseur de données Bloomberg, les analystes prévoient pour 2021 une croissance moyenne d’environ 8% pour l'indice large Stoxx Europe 600. Actuellement, les actions européennes reculent de presque 6%. Si ces prévisions s’avèrent être justes, le creux dû au coronavirus devrait être compensé d’ici deux ans.

GROS PLAN

Les économistes fédéraux, plus pessimistes. Le SECO a abaissé ses prévisionséconomiques pour 2021 au vude la deuxième vague de coronavirus. Désormais, on table surune croissance du PIB de seulement 3,2%: en octobre, le groupe d’experts de la Confédération s’attendait encore à une hausse de 4,2%.

LE PROGRAMME

Entracte pour le «Commentaire sur le marché». Notre publication «Commentairesur le marché» prend sa pause pendant les fêtes de fin d’année. La prochaine édition paraîtra le 8 janvier 2021.

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