Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Les incertitudes font partie des opérations de placement. L’environnement peut changer, et les risques diminuer, à l’image de la semaine passée. Or, il est encoreprématuré de parler d’euphorie.

Les risques diminuent tout à coup, les investisseurs se ruent sur les actions. La bourse espagnole a augmenté de plus de 8% lundi, et fait des bonds y compris en France et en Italie, à la grande joie des investisseurs. Cette reprise du moral découle des résultats de tests, nettement meilleurs que prévus, que la biotech allemande BioNTech et le groupe pharmaceutique US Pfizer ont présentés en vue d’un vaccin candidat contre le coronavirus. La réaction des marchés des actions est sans équivoque: il y a de la lumière au bout du tunnel. En effet, il s’agit de bonnes nouvelles, car un vaccin semblerait garantir une vie sans soucis. Le résultat aussi positif des cours en Europe du Sud s’explique du fait que la pandémie a particulièrement touché ces états, et qu’ils profiteront donc le plus des perspectives d’un vaccin efficace. Bien que ce dernier change indiscutablement la donne et puisse redéfinir les règles du jeu comment endiguerle virus, il ne faudrait toutefois pas tomber dans une euphorie excessive, mais d’abord effectuer des tests supplémentaires, puis obtenir une autorisation par des autorités compétentes dans le domaine des médicaments, et, enfin, produire les doses de vaccin, les distribuer et vacciner la population. Ce processus durera probablement encore plusieurs mois dans le meilleur des cas, même si chacune de ces étapes peutêtre accélérée par des procédures d’urgence approuvées sé-parément. Entretemps, le virus décidera de notre quotidien et pèsera sur l’évolution de l’économie.

L’élection du prochain président des USA est, en revanche, terminée et s’est soldée par la victoire du Démocrate Joe Biden, qui deviendra le 46e président. Le nouveau gouverne-ment démocrate devra selon toute probabilité composeravec un Sénat à majorité républicaine, ce qui ne changera pas grand-chose au quotidien et rassure les bourses. L’élection même peut être analysée d’un point de vue politique et économique. De l’un, Biden semble plus prévisible que ne l’était le président sortant Donald Trump, critiqué maintes fois à cet égard.De l’autre, en revanche, Biden devrait moins se concentrer surl’économie que Trump, qui en a fait son cheval de bataille;mais il ne faut pas oublier que Biden a assumé pendant huit ans la charge de vice-président dès 2009, et qu’il a pris ses fonctions, alors que la crise financière était à son apogée. Le nouveau président-élu dispose donc d’une certaine expérience avérée dans la gestion de crise.

Les marchés tablent sur un programme d’aide supplémentaire visant à surmonter le choc du coronavirus. Les entreprises del’infrastructure devraientsurtout en profiter sous Biden, notamment les entreprises suisses comme ABB, LafargeHolcim, Schindler, Sika et Georg Fischer. L’indust-rie pharmaceutique risque de subirune pression supplémentaire, sachant que le nouveau gouvernement devrait s’engager en faveur d’une baisse des prix des médicaments. Enfin, la situation demeure incertaine dans le secteur des technologies. Les opportunités découlant des progrès de la digitalisation devraient contrecarrer toute menace d’actions anti-trust visant la position dominante des grands groupes sur le marché.Les marchés ont connu une certaine accalmie, soutenue par la perspective d’un prochain vaccin contre le coronavirus, et de l’issue des élections présidentielles US. Les investisseurs sont repassés en mode «risk on», à savoir qu’ils sont prêts à prendre des risques, et ont donc acheté des actions. La volatilité, autrement dit la plage de fluctuation, s’est littérale-ment évaporéecette semaine. Dans ce contexte, nous avons relevénotre quote-part en actions de «sous-pondéré» à «neutre». La lueur au bout du tunnel donne de l'espoir. Raiffeisen table sur une hausse tant des investissements des entreprises, que du moral des consommateurs. 2020 semblerait se terminer néanmoins sur unenote plutôt positive en termes de placements..

Graphique de la semaine

La livre turque a perdu un tiers de sa valeur par rap-port au franc suisse cette année, et 70% depuis 2016. Les risques que peuvent comporter les investissements en devises étrangères n'ont pas non plus été compensées par une hausse des taux d'intérêt. Le directeur de la banque centrale a été démis et le ministre des finances a démissionné. La chute du taux de change pourrait être arrêtée pour le moment. On peut se demander si cela est suffisant pour un renversement de tendance.

GROS PLAN

Lufthansa trouve de l'argent. Malgré sa perte de 2 milliards d’euros, au troisième trimestre, Lufthansa a trouvé sans difficultés 600 millions d’euros au moyens d’obligations auprès des investisseurs. La compagnie aérienne profite de l’espoir que fait renaître un éventuel vaccin, et qui pourrait entraîner une normalisation des opérations de vol.

LE PROGRAMME

Sommet virtuel du G20. Les ministres des 20 pays industriels et émergents les plus importants (G20) font, eux aussi, du télé-travail. Ils se rencontreront pour un sommet virtuel les 20et 21 novembre prochain.

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