Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Les bourses peinent à retrouver le calme, en raison du resserrement conséquent de la politique monétaire, de la saison des publications en cours et de l’inflation persistante. A présent viennent s’ajouter les récentes turbulences sur le marché obligataire britannique.

Les inquiétudes autour des taux pèsent sur la bourse suisse. Après un début de trimestre dynamique, le marché des actions suisse a de nouveau évolué à la baisse sur une grande partie de la période. Le Swiss Market Index (SMI) a atteint cette semaine un nouveau plus bas annuel à 10'010 points, effaçant ainsi les gains réalisés jusqu'ici en octobre. Les valeurs financières ainsi que les titres de Givaudan, suite à des résultats décevants, ont été particulièrement malmenés. Le Credit Suisse, qui se trouve à nouveau dans le collimateur des enquêteurs fiscaux américains, a également fait la une des journaux. Les faibles cours s’expliquent principalement par les inquiétudes des investisseurs concernant les taux, qui occupent à nouveau le devant de la scène. Selon les investisseurs, les récentes données du marché de l’emploi US sont un signe indiquant que le vent contraire monétaire devrait continuer. En effet, les procès-verbaux de la dernière séance du FOMC et les déclarations de Thomas Jordan, le directeur de la BNS, lors de la conférence annuelle de la Banque mondiale et du FMI ont confirmé leur interprétation: la banque centrale US (Fed) et la Banque nationale suisse (BNS) entendent continuer leurs hausses des taux jusqu’à ce que l’inflation revienne à son niveau cible.

Feu vert pour la saison de publication. Le créateur de parfums et d’arômes Givaudan est la première entreprise à publier ses résultats du trimestre précédent. Bien que le chiffre d’affaires ait augmenté de juin à septembre dans tous les secteurs et toutes les régions, la croissance organique a néanmoins cédé et n’a pas atteint les attentes du consensus. En revanche, Bossard poursuit sa croissance au même rythme soutenu. Le chiffre d’affaires du fournisseur industriel a augmenté de 16,9% par rapport au troisième trimestre 2021. L’action a même salué le résultat par un bond intermittent de 4%. Il en va de même pour le chiffre d’affaires du fabriquant de vannes sous vide VAT qui a lui aussi nettement augmenté, soutenu par ses activités en plein essor dans le domaine des semi-conducteurs, à l’exception du carnet de commandes, qui lui a stagné quelque peu. Pendant la même période, la banque privée EFT a généré plus de bénéfices, tout en gérant un patrimoine plus faible ces neufs derniers mois. L’établissement a également présenté ses objectifs stratégiques – très ambitieux – d’ici 2025. Or, la saison des publications des résultats ne démarrera vraiment qu’avec Nestlé, Roche et Sika la semaine prochaine.

Les boursicoteurs espèrent que les chiffres du troisième trimestre les éclairciront sur l’ampleur de l’impact que le ralentissement de l’économie a eu sur les entreprises. En ce qui concerne les estimations de bénéfices – selon nous trop optimistes –, les surprises positives devraient faire figure d’exceptions. De ce fait, nous conseillons aux investisseurs d’adopter encore un positionnement plus défensif.

Turbulences sur le marché obligataire britannique. La Bank of England (BoE) a été contrainte à deux reprises cette semaine d’adapter ses achats obligataires d’urgence afin d’éviter le désastre financier qui se dessinait. Doublant tout d’abord le volume d’achat les autorités monétaires ont élargi leur activité moins de 24 heures plus tard, en achetant non seulement des obligations d’Etat à long terme (les soi-disant GILTs), mais également des emprunts d’Etat indexés sur l’inflation. L’analyse des rendements pour les GILT sur 10 ans permet de constater la gravité de la situation: en effet, ils ont doublé depuis la mi-août et sont actuellement aussi élevés qu’en 2008, avec 4,2%.

«Le pire reste à venir». Tel est l’avis des économistes du Fonds monétaire international (FMI) qui ont abaissé leurs prévisions globales de croissance pour 2023 à 2,7% (-0,2%), en raison de l’inflation élevée, de la guerre en Ukraine et des conséquences de la pandémie de COVID-19. Il s’agit des prévisions les plus faibles depuis environ 20 ans, à l’exception de celles formulées pendant la pandémie et la crise financière mondiale.

L’inflation aux USA a moins reculé en août que prévu. La baisse de l’inflation aux Etats-Unis en septembre a été moins marquée que prévu. Le taux est en effet passé de 8,3 à 8,2% pour les prix à la consommation, et de 8,7 à 8,5% pour ceux à la production, alors que les économistes avaient tablé sur 8,1, voire 8,4%. Les bourses se sont d'abord montrées déçues.

Graphique de la semaine

L’indice de la peur VIX est actuellement coté à 32 points. La marge de fluctuation sur le marché américain des actions se situe donc clairement au-dessous du niveau de panique (qui débute à 40 points de pourcentage). Mais la tendance est claire: depuis le début de l’année, la volatilité a plus que doublé. Au vu de la situation économique incertaine ainsi que des résultats du troisième trimestre qui seront bientôt publiés, la nervosité sur les marchés boursiers devrait s’intensifier dans les semaines à venir. Il est donc recommandé aux investisseurs de conserver un positionnement plutôt défensif.

GROS PLAN

Amazon goes green. Quelques 3’000 camions électriques circulent sur les routes d’Europe pour Amazon à l’heure actuelle, et ce chiffre devrait grimper jusqu’à plus de 10’000 en 2025. La marque débourse pour ce faire plus d’un milliard d’euros. Décarboniser le réseau de transport est une étape cruciale pour Amazon qui souhaite atteindre la neutralité carbone d’ici 2040.

LE PROGRAMME

Joyeux anniversaire, Zurich! La compagnie d’assurances Zurich fêtera son 150e anniversaire le 22 octobre prochain. A cette occasion, l’entreprise prend en charge tous les frais de déplacements en transports publics zurichois.

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