Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Un désarroi et une volatilité élevée marquent l’actuel contexte de placement, mais Valora est le parfait exemple qu’il existe bel et bien encore des opportunités d’achat. Ce n’est pas pour autant que les occasions de rachats foisonnent sur le marché.

Espoir d’un côté, craintes de récession de l’autre. Le début du deuxième semestre est, lui aussi, marqué par le va et vient sur les marchés des actions. Les craintes de récession et l’espoir que les banques centrales hausseront moins fortement les taux d’intérêt se suivent à tour de rôle: ces montagnes russes ont sapé le moral des investisseurs qui redoutent un ralentissement économique et ont tantôt l’impression de rater des affaires en bourse. La prochaine saison des résultats, ouverte par la Banque hypothécaire de Lenzbourg, nous dira si l’heure est aux opportunités. Pour l’instant, c’est plutôt la disette en matière de revenus et, en plus, des coûts accrus pèsent sur ses résultats semestriels. La Banque s’attend à ce que les taux accrus exercent une influence généralement positive sur la marche de ses affaires à venir. Quant au fabricant de capteurs ams-Osram, l’évolution du cours de ses actions a donné lieu à des inquiétudes. En effet, ses titres ont perdu 8.2% dans le courant de la semaine après l’abaissement de son rating par un analyste et aussi suite aux perspectives trimestrielles décevantes du concurrent Micron Technologies. Les investisseurs à la bourse n’ont pas pour autant perdu le nord: ils ont convoité les titres de l’entreprise de santé Galenica qui ont, de ce fait, gagné 4.3% pendant la semaine. Mais globalement, la propension au risque a diminué.

Valora devient mexicain. La prime de 52% est de taille, comparée au cours de clôture de lundi. L’entreprise mexicaine du commerce de détail Femsa a offert 260 francs pour chaque action Valora: des niveaux pré-pandémiques qui dédommagent les actionnaires pour la période de vaches maigres à peine passée. L’exploitant de kiosques avait été durement touché par la pandémie et le cours de ses actions ne s’est guère remis depuis lors. Il n’est donc pas surprenant que le conseil d’administration ait recommandé d’accepter l’offre.

Tout augmente, même en Suisse. Les prix à la consommation en Suisse au mois de juin ont augmenté de 3,4% en glissement annuel. Certes, l’inflation a bien moins augmenté que dans d’autres pays, mais il s’agit de la plus forte valeur depuis 1993. Il existe plusieurs raisons au fait que l’inflation soit plus faible en Suisse. En effet, la force du franc aide car les biens importés sont moins chers. Par ailleurs, il y a aussi les droits de douane à l’importation élevés qui protègent de nombreux produits suisses contre la concurrence étrangère. Si à présent les prix augmentent à l’étranger, les droits de douane baissent d’abord. En comparaison internationale, la Suisse est effectivement moins dépendante du pétrole et du gaz.

Pression baissière pour l’or. C’est terminé, d’un coup d’un seul. L’or était l’une des rares catégories de placement à avoir une performance positive après les six premiers mois de l’année. Mais, au début de ce deuxième semestre, le précieux métal jaune s’est trouvé sous pression. L’or est certes une valeur sûre en tant que protection contre l’inflation, mais ses coûts de détention prennent l’ascenseur en raison de la hausse des taux d’intérêt. Cette semaine, l’or cotait partiellement sous les 1750 dollars l’once et a donc poursuivi sa tendance baissière après avoir coté à un niveau record de 2070 dollars l’once, début mars. Les investisseurs qui calculent en francs profitent quand même d’un dollar plus fort. En francs, l’or se négocie 2% de plus. Vu que les incertitudes perdurent, nous conservons notre surpondération en or.

Des goulets d’étranglement incessants dans les livraisons. Les vélos restent une denrée rare. Selon une enquête de l’institut ifo de la recherche économique, tous les commerçants de vélos en Allemagne se plaignent de difficultés d’approvisionnement. Ils pensent que cette situation durera encore 18 mois, mais dans le secteur automobile et l’électronique de divertissement, ils sont environ 90% à penser que les problèmes de livraison vont encore durer un an au moins. Certes, ces données concernent le commerce de détail allemand, mais la plupart des nations industrielles devraient être impactées de manière similaire. Pour l’économie, une pénurie accrue des biens est synonyme de hausse des prix. Au vu de telles perspectives, l’inflation sera encore là un certain temps.

Graphique de la semaine

Les actions de Deutsche Telekom font partie des gagnants cette année, avec une hausse de 18%. Certes, elles se négocient à leur plus haut niveau depuis plus de 20 ans, mais toujours à 80% en dessous de leur sommet de plus de 100 euros, atteint peu de temps avant l’éclatement de la bulle technologique en mars 2000. L’action est tombée en disgrâce auprès d’un bon nombre de petits investisseurs, précisément à cause de cet excès au début du millénaire, car les pertes enregistrées à l’époque ne pourront jamais être compensées. Et pourtant, cette valeur du secteur des télécommunications verse des dividendes conséquents. Les dividendes cumulés s’élèvent en effet à près de 15 euros, depuis la première cotation de l’action en 1996.

GROS PLAN

Holcim rachète. Le cimentier Holcim reprend le groupe belge de matériaux de construction Cantillana et s’éloigne ainsi encore de son activité de base.

LE PROGRAMME

Partners Group présentera ses chiffres. Le 14 juillet, ce gérant de fortune publiera les chiffres concernant ses actifs sous gestion pour le premier semestre. On verra alors si la faible performance de ses actions est justifiée ou non.

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