Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Le Credit Suisse se retrouve sous pression et publie une nouvelle fois un avertissement sur les bénéfices. Reste à savoir si quelqu’un compte vraiment acquérir la grande banque. La bourse présente toutefois des lueurs d’espoir, malgré les incertitudes.

Des nouvelles positives dans une tendance baissière. La baisse se poursuit cette semaine encore à la bourse suisse. Le Swiss Market Index (SMI) a ainsi perdu environ 11% depuis le début de l’année et n’est plus qu’à 3% de son niveau le plus bas en mars avec des perspectives toujours troubles. Le renchérissement attisé par la hausse des prix de l’énergie et les problèmes d’approvisionnement impacte toujours plus fortement le quotidien et pèse de plus en plus sur le moral ou le porte-monnaie des consommateurs. Des signes positifs émanent néanmoins des entreprises, à l’instar de Burckhardt Compression, le fabricant de compresseurs. Son carnet de commandes a augmenté de 44% fin mars, date du bouclement de son exercice, et son bénéfice de 6,8% pour un chiffre d’affaires resté quasiment stable. Par ailleurs, ses prévisions pour l’année en cours sont mêmes supérieurs à l’objectif à moyen terme. Par ailleurs, Schaffner, le fabricant de composants, a confirmé ses objectifs, de même qu’Ems-Chemie, le groupe chimique. Ce dernier maintient sa prévision annuelle malgré les coûts plus élevés des matières premières et de l’énergie. Entretemps, Holcim, le groupe de matériaux de construction, poursuit sa transformation, à savoir ses opérations de ciment, et entend vendre sa majorité à Lafarge Cement Zimbabwe.

Le Credit Suisse déçoit une fois de plus. Les mauvaises nouvelles ne cessent d’affluer. Après un premier trimestre déficitaire, la deuxième banque de Suisse prévoit une perte y compris pour le trimestre en cours, en raison d’un environnement de marché défavorable et de clients moins actifs. Les investisseurs ont manifestement et rapidement changé de ton pendant le négoce après l’annonce de l’avertissement sur bénéfices. En effet, l’action a clôturé sur une hausse d’environ 4% après une baisse temporaire de 7%. L’inversion de la tendance s’explique par les rumeurs circulant en bourse, selon lesquelles State Street, un gérant de fortune américain, serait intéressé à acquérir le CS. L’entreprise a perdu 5,4% suite à cette annonce.

La prudence se répand. La Banque mondiale a réduit ses perspectives pour la conjoncture mondiale, tablant sur une hausse de 2,9% pour l’année en cours, contre un taux plus optimiste de 4,1% en janvier. Selon elle, l’économie mondiale risque de pâtir pendant plusieurs années d’une inflation galopante ainsi que d’une croissance inférieure à la moyenne. Un tel environnement de stagflation pèserait surtout sur les revenus faibles et moyens. Raiffeisen a réduit ses perspectives de croissance en mai et prévoit une hausse de 2,5% pour l’année en cours.

Cela coïncide avec les perspectives de l’OCDE, elle aussi prudente quant à la croissance du PIB suisse, selon lesquelles le taux ne devrait être que de 2,5% contre 3% initialement. Pour 2023, la croissance ne devrait atteindre que 1,3%, soit 0,5% de moins que ce qui était prévu, principalement en raison de la hausse des prix de l’énergie, des problèmes d’approvisionnement et de l’inflation qui en découle.

Le consommateur fait la grève. Target, le commerçant de détail américain, a annulé ses prévisions, pour la deuxième fois en l’espace de deux semaines. En effet, les consommateurs réduisent leurs dépenses pour les meubles de jardin, la décoration d’intérieur ou les objets électroniques, en raison du renchérissement record, et investissent plutôt dans l’alimentation et l’essence. Il serait erroné de croire que les problèmes de Target soient spécifiques à l’entreprises. Le commerçant dégage au contraire un chiffre d’affaires d’environ 100 milliards de dollars, grâce à ses 2’000 magasins dans tout le pays et peut tout à fait faire figure de baromètre pour l’économie US.

Le prix du pétrole continue de grimper. Le baril s’est négocié à plus de USD 120 cette semaine, soit à 60% de plus que son niveau en début d’année. On s’éloigne ainsi de plus en plus d’une détente sur le front de l’inflation.

Graphique de la semaine

Les rendements sûrs sont de retour. Dès à présent, les obligations d’Etat US offrent de nouveau un rendement supérieur à 3% sur un horizon de cinq ans. C’est deux fois plus que l’actuel rendement sur dividendes de l’indice directeur américain S&P 500. L’époque sans alternative aux actions semble être définitivement révolue, mais nous restons prudents quant aux obligations. A notre avis les taux d’intérêt remonteront encore un peu: ils évoluent dans la même direction partout dans le monde, non pas seulement aux Etats-Unis. Le rendement des obligations d’Etat suisses à 5 ans est d’environ 0,6% à l’heure actuelle, mais au début de l’année, seulement de -0,4%.

GROS PLAN

Des titres technologiques chinois prisés. Le secteur technologique chinois profite de la levée d’interdiction de 60 jeux vidéo par le gouvernement. Les titres de technologie, comme Alibaba ou Tencent, ont également augmenté dans ce sillage.

LE PROGRAMME

Analyse de la situation en termes de politique monétaire. La Banque nationale suisse (BNS) publiera son rapport de stabilité financière 2022 le 16 juin prochain, outre son analyse de la situation en termes de politique monétaire.

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