Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Une inflation persistante. Une politique monétaire plus restrictive. Un ralentissement de la dynamique conjoncturelle. La guerre. Au premier semestre, les investisseurs n’avaient pas de quoi se réjouir. La saison des résultats approchant, la volatilité en bourse reste élevée.

Une mi-temps à oublier. Pendant le premier semestre 2022, les investisseurs ont réduit leur exposition au sein du portefeuille en raison des incertitudes macroéconomiques. Les cours des actions le reflètent fidèlement. En effet, le marché suisse ne cessait de fléchir par rapport au SMI, ces derniers mois. Par moments, l’indice se comportait même comme un marché baissier (en comparaison avec le dernier plafond, la perte de valeur était d’au moins 20%). A l’heure actuelle, la baisse se chiffre à en tout cas 16% (c’est-à-dire -14,3% dividendes compris).

Par rapport à l’indice directeur SMI, les valeurs cycliques Sika (-42,1%) et Geberit (-38,4%) font triste mine et les perspectives troubles de la conjoncture leur donnent encore du fil à retordre. Les titres financiers n’ont guère réjoui les investisseurs. Face aux nouvelles négatives qui n’en finissaient plus, les actions de la grande banque Credit Suisse ont perdu environ 39% de leur valeur. Partners Group, le prestataire de services financiers, a été particulièrement impacté par la hausse des taux qui frappera certainement aussi les placements sur le marché privé. S’agissant des actions, elles étaient à la traîne, avec une baisse de plus de 43%. Par rapport au large SPI, le fournisseur aéronautique Montana Aerospace (-56,5%) et la pharmacie en ligne Zur Rose (-69,6%) ont fait partie des plus grands perdants.

Quant aux bonnes nouvelles par rapport au SMI, le groupe d’assurances Zurich (+3,7%), Swisscom (+2,5%) et le géant pharmaceutique Novartis (+0,7%) ont, depuis début janvier, coté en territoire positif. S’agissant des entreprises de moyenne et de petite capitalisations, le fabricant de composants électroniques Elma Electronic ont enregistré une performance mirobolante de 54%. Les entreprises industrielles U-Blox, Meier Tobler et Schlatter avaient également la faveur des boursicoteurs. Leurs titres ont progressé de 25% à 40%.

La résurrection des obligations d’Etat. Ces dernières années, les investisseurs ont boudé les obligations d’Etat, mais au premier semestre 2022, il y a eu un revirement en raison des taux directeurs qui sont partis à la hausse un peu partout dans le monde. En effet, les courbes ont pris l’ascenseur dans de nombreux pays. Les rendements des obligations de la Confédération à 10 ans sont passés de -0,15% en début d’année à même 1,56% par moments. A notre avis, les taux à long terme ont achevé la majeure partie de leur ascension. Si les craintes de récession venaient à se matérialiser, acquérir des obligations d’Etat au niveau actuel en vaudrait la peine.

La saison des résultats approche. Profitant de l’élan de la semaine précédente, le SMI n’a d’abord cessé de grimper, mais il s’est ensuite arrêté à la barre des 10’900 points, cette semaine. En effet, le revirement tant attendu par bon nombre d’investisseurs, s’est révélé n’être qu’un simple rallye de marché baissier, c’est-à-dire un bref mouvement inverse dans une tendance générale fortement baissière. Malgré les valorisations plus alléchantes ces derniers temps, les effets de la correction sur les marchés des actions perdurent: les bourses ont encore une rude épreuve à passer lors de la publication des chiffres semestriels qui permettront de savoir comment les entreprises se sont comportées dans ce contexte ardu suite à l’érosion des marges. La Banque hypothécaire de Lenzbourg lancera le coup d’envoi mercredi prochain et, le 19 juillet, la société générale de surveillance SGS et le géant pharmaceutique Novartis, qui représentent le SMI, emboîteront le pas.

Parité de l’euro, deuxième! Après début mars, l’euro est de nouveau passé sous la parité du franc suisse, cette semaine, et se trouve de plus en plus sous pression depuis la hausse surprise des taux d’intérêt par la BNS. La chute des cours la plus récente s’est déclenchée avec les chiffres publiés sur l’inflation en Espagne et en Allemagne (juin: +10,2% resp. +7,6%). A notre avis, il ne faudra pas s’attendre à un revirement du cours EUR/CHF tant que la BCE ne s’opposera pas fortement à la pression inflationniste.

Graphique de la semaine

L’indice VIX, baromètre de l’inquiétude des marchés financiers, a tourné autour 26,4 points en moyenne sur les six derniers mois. Cela fait du premier semestre 2022 le troisième plus volatil depuis le début de ce siècle, dépassé uniquement par la grande crise financière et la crise du coronavirus. La guerre en Ukraine, l’inflation tenace, le resserrement des politiques monétaires et le ralentissement de la conjoncture ont semé l’incertitude chez les acteurs du marché. A l’approche de la saison des résultats des entreprises, la volatilité devrait rester élevée.

GROS PLAN

Pessimiste comme jamais. En termes de shopping, les allemands ont le moral dans les chaussettes. Le baromètre des consommateurs de la plus grande économie d’Europe est passé en juillet de -26,0 à -27,4 points. Un plancher historique!

LE PROGRAMME

Inflation en Suisse. Le 4 juillet 2022, l’OFS publiera les chiffres de l’inflation pour le mois de juin. Le mois précédent, l’inflation en Suisse est montée à 2,9%, le niveau le plus haut depuis l’automne 2008.

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