Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Les actions Nestlé étaient très demandées cette semaine, car on ne vit pas que d’amour et d’eau fraîche. Cela leur confère un caractère défensif. Quant aux actions des banques cantonales, elles sont aussi sorties gagnantes cette année, la hausse des taux aidant.

Nestlé joue son atout. Les actions du géant alimentaire font ce que l’on attend d’elles: stabiliser le portefeuille en périodes d’incertitudes. Ces derniers jours turbulents en bourse, les titres Nestlé étaient très demandés et ont clairement surperformé le marché élargi des actions. Depuis le début de l’année, ces actions ont même moins perdu (14%) que le Swiss Market Index (SMI) qui a fléchi de 18% pendant cette période.

Malgré une volatilité accrue, les entreprises se bercent à l’heure actuelle dans un calme quelque peu tendu. Les investisseurs aspirent aux prochains chiffres semestriels. Il n’y a toutefois pas de quoi se réjouir. Cette semaine, le Centre de recherches conjoncturelles de l’EPFZ (KOF) s’est également montré prudent et a réduit de 3% à 2,8% ses prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour l’année en cours. Pour 2023, le KOF table sur une croissance de 1,3%. Par ailleurs, une récession prochaine n’est pas non plus exclue.

Les actions d’un certain nombre de banques cantonales sont très demandées. Elles s’opposent presque toutes à la tendance en bourse qui est baissière, à l’heure actuelle. De nombreuses banques cantonales ont enregistré une performance positive depuis le début de l’année, tandis que le Swiss Performance Index (SPI) perd environ un cinquième de sa valeur. En hausse de près de 12%, les titres de la BC du Valais ont connu la plus forte évolution. Elles battent ainsi le SPI d’environ 33%. Il y a plusieurs raisons à ce bon résultat. En effet, la plupart des banques cantonales sont fortement impliqués dans les opérations d’intérêts et la hausse des taux d’intérêt leur profite. Par ailleurs, elles sont considérées comme solides en raison des participations majoritaires que détiennent leurs cantons d’origine respectifs. Un dividende stable arrondit le tout.

Glencore remplace Adidas. Les matières premières ont actuellement plus la cote que les baskets. C’est la raison principale pour laquelle le groupe de matières premières Glencore s’est substitué au fabricant d’articles de sport Adidas dans l’indice STOXX Europe 50 cette semaine. Alors que les actions Adidas ont perdu environ un tiers de leur valeur en bourse cette année, celles de Glencore ont augmenté de bien 20%. L’entreprise fait ainsi de nouveau partie des tops cinquante en Europe. Or, la semaine a été tout sauf réjouissante pour Glencore qui a été déclarée coupable en Grande-Bretagne d’avoir payé des pots-de-vin dans cinq pays d’Afrique dans le but d’obtenir un accès privilégié au pétrole.

Tesla réagit au ralentissement de l’économie. Elon Musk, le chef du constructeur de voitures électriques, entend licencier environ 3,5% de ses effectifs en raison la récession qui menace. Cela correspond à environ 3’500 collaborateurs. Dans le même temps, l’entreprise recherche beaucoup de personnel en Allemagne, mais en vain car les salaires proposés semblent être trop bas.

L’inflation pèse en Grande-Bretagne où les biens et services coûtaient en moyenne 9,1% de plus au mois de mai par rapport à il y a un an. C’était prévisible, mais donne du fil à retordre. Selon un sondage, deux tiers des Britanniques chauffent moins pour épargner de l’argent. Un quart des personnes interrogées ne mangent pas à leur faim. Et ce n’est que le début des problèmes: la banque centrale britannique table sur un taux d’inflation de 11% en octobre.

Le prix du pétrole se stabilise à un niveau élevé. Alors que le prix du baril de Brent cotait généralement au-dessus d’USD 120 ces dernières semaines, la situation s’est entretemps détendue avec une baisse des prix sous la barre des USD 110. Ce n’est pas pour autant que les craintes inflationnistes sont bannies, car le cours moyen utilisé pour calculer l’inflation était encore bien plus faible, c’est-à-dire à USD 76 pendant le deuxième semestre 2021.

Graphique de la semaine

Les actions du technicien sanitaire Geberit ont perdu environ 40% de leur valeur cette année. Elles font ainsi partie des valeurs les plus faibles du Swiss Market Index (SMI) et se négocient à l’heure actuelle au même niveau qu’il y a cinq ans. Avec un ratio cours–bénéfice de 21, la valorisation se situe à plus d’un quart sous la moyenne sur cinq ans de 29. L’avenir nous dira si la baisse de la dynamique économique est déjà intégrée au cours. Geberit ne perd pas la foi en soi. Ayant racheté depuis septembre 2020 ses propres titres pour 500 millions de francs, voilà qu’un nouveau programme de rachat est lancé, cette fois-ci à hauteur de 650 millions de francs.

GROS PLAN

«Zur Rose» chute. Les actions de la pharmacie en ligne ont déjà perdu deux tiers de leur valeur cette année. Rien que mercredi, les titres ont fléchi jusqu’à environ 10% par moments à cause d’une estimation négative des analystes.

LE PROGRAMME

Baromètre conjoncturel. Le 30 juin 2022, le Centre de recherches conjoncturelles (KOF) de l’EPFZ présentera son baromètre conjoncturel pour le mois de juin.

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