Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

2 minutes de lecture

Les bonnes nouvelles se raréfient ou se font éclipser par des incertitudes. Depuis la crise financière, les investisseurs ont le moral dans les chaussettes. Ce n’est pas pour autant qu’il faille envisager un engagement massif sur le marché.

Les bonnes nouvelles sont masquées. La bourse baisse, l’incertitude monte. C’est ce à quoi se résumerait la semaine. S’agissant de la récession et des taux d’intérêt, les investisseurs se montrent actuellement très inquiets. Pourtant, il y a aussi un certain nombre de bonnes nouvelles à signaler. Par exemple, le groupe d’assurance Zurich qui a enregistré de bons résultats, ce premier trimestre. Rien d’étonnant que cette année, ses titres font partie des plus performants du Swiss Market Index (SMI). Quant aux actionnaires d’Alcon, le groupe fabriquant des produits oculaires, ils avaient de quoi se réjouir en début d’année, car le groupe a doublé son bénéfice et enregistré une nette hausse des marges. Swiss Life, le groupe d'assurance, a certes encaissé davantage de primes et de frais au premier trimestre en glissement annuel, mais les recettes de primes n'ont pas répondu aux attentes. Roche, le groupe pharmaceutique, a essuyé un revers: un traitement nouveau, censé combattre le cancer, n’a pas apporté les résultats escomptés, mais comme de nombreux investisseurs s’attendaient à une issue positive, le cours de l’action a fini par fléchir.

En raison de la situation de risque actuelle, le moral des investisseurs a atteint, mesuré à l’écart bull-bear, un niveau plancher, en tout cas depuis la crise financière. En temps normal, une telle situation serait propice pour les achats, mais à ce jour, les cours n’ont pas encore suffisamment reflété le fait que les investisseurs ont le moral dans les chaussettes. En effet, le SMI cotait sous les 11’000 points en mars, mais à l’heure actuelle, il se situe à 11’506 points, c’est-à-dire qu’il y a encore de quoi descendre.

Le secteur technologique perd des milliards. La correction en bourse réclame son tribut. Depuis le début de l’année, les actions des grandes entreprises de technologies et de services que sont Apple, Microsoft et Alphabet, le groupe mère de Google, ont perdu entre 20 et 24%. Une valeur de plus de 1’200 milliards s’est volatilisée, donc tout autant que la capitalisation de marché du Swiss Market Index (SMI). Et ce ne sont que les trois plus grandes entreprises technologiques américaines.

Les cryptomonnaies en soldes. Pour la première fois depuis dix mois environ, le bitcoin est passé sous la barre des USD 30’000.– perdant plus de 50% depuis son plus haut niveau en novembre 2021. Le bitcoin a donc échoué comme diversificateur de portefeuille. Le manque d’intérêt s’empare aussi de la bourse des cryptomonnaies Coinbase qui a vu son chiffre d’affaires reculer de 35% les trois premiers de cette année. Le bénéfice de l’exercice précédent à hauteur de 387,7 millions de dollars a donc basculé en une perte de 429,78 millions. Rien que cette année, les actions de Coinbase ont perdu près de 80% de leur valeur.

Bayer sous pression. Revers pour ce groupe agricole et pharmaceutique. Le gouvernement américain conseille à la Cour suprême de débouter la demande d’appel dans le litige juridique relatif aux risques de cancer présumés du désherbant Roundup et de ce fait, l’espoir de mettre une fin aux plaintes s’amenuise. Après un fort démarrage en début d’année, les titres de Bayer ont perdu environ 9% mercredi. Les titres ne se sont pas davantage effondrés grâce au fait que Bayer avait provisionné USD 4,5 milliards, il y a un an, de crainte que le tribunal ne se prononce pas en sa faveur. Ces problèmes, Bayer les avait hérités lors du rachat de Monsanto.

Légère accalmie sur le front de l’inflation. Aux USA, elle était à 8,3% en avril, ce qui représente un léger recul après que l’inflation avait grimpé à 8,5% en mars, la valeur la plus élevée depuis 1981. Cependant, ces chiffres sont de mauvaise augure, car tout le monde s’était attendu à un repli à 8,1%. La Fed continuera donc de durcir sa politique monétaire et devra jouer les équilibristes, car il faudra arriver à freiner l’économie sans l’étouffer pour autant et finalement l’amener vers une récession.

Graphique de la semaine

Cette année, le dollar américain s’est déjà apprécié de près de 10% par rapport au franc suisse. Ni l’importante dette publique, ni les taux d’intérêt réels négatifs, ni même le ralentissement économique n’ont pu le faire fléchir. Cette évolution souligne que le «billet vert» est bel et bien la monnaie de négoce internationale et qu’elle est aussi une valeur refuge en cas de crise. Les taux d’intérêt nominaux en forte hausse ont également stimulé la demande. Entretemps, le rendement des obligations d’Etat américaine à 10 ans a grimpé à 2,9% et est ainsi nettement supérieur au rendement sur dividendes de l’indice S&P 500 de 1,6%. Ainsi, les placements à rémunération fixe s’imposent de plus en plus comme une alternative crédible.

GROS PLAN

La fin de l’iPod. Le groupe technologique Apple cesse la production de l’iPod. Le lecteur MP3 avait révolutionné l’industrie de la musique et posé la pierre angulaire du succès d’Apple.

LE PROGRAMME

Résultat de Richemont. Le 20 mai, ce groupe de bijoux et de montres publiera le résultat de son exercice annuel qui vient de s’achever fin mars.

A lire aussi...