Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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La Fed augmente les taux directeurs, l’inversion de la tendance monétaire prenant ainsi son envol. Les bourses suisses ont connu un début de mois volatil, et l’actuelle saison de publication des résultats manque de surprises.

Un début de mai volatil. «En mai, fais ce qu’il te plaît,» comme le dit le bon vieux dicton. Or, ce n’est pas ce qu’on observe en bourse. En effet, le Swiss Market Index (SMI) se présentait tout aussi volatil que lors des semaines précédentes, en raison d’un «flash crash» (forte baisse des cours qui ne dure que quelques minutes), probablement dû à un trader de la banque Citigroup, ainsi qu’à la décision sur les taux américains. Ce krach a fait baisser l’indice directeur suisse sous la barre des 12’000 points – malgré une tentative de reprise suite à la réunion du FOMC en deuxième partie de semaine. Vendredi matin, le SMI enregistrait une baisse hebdomadaire de 2,1%. C’est pourquoi nous recommandons aux investisseurs d’adopter un positionnement défensif à l’heure actuelle, au vu des risques de stagflation et des mois saisonniers plus faibles, et une quote-part de liquidités légèrement élevée pour le moment du point de vue de la tactique de placement. Cela leur permet de réduire les risques tout en profitant des opportunités de marché.

Moment de répit à la bourse technologique Nasdaq. Après sa récente descente aux enfers, l'indice américain des valeurs technologiques Nasdaq 100 a oscillé cette semaine aux alentours de la barre des 13’000 points. Or, les investisseurs ne devraient pas oublier que l’environnement de marché est toujours loin d’être favorable pour Amazon et Cie. En effet, le secteur souffre des problèmes dans les chaînes de production et d’approvisionnement et de la politique monétaire plus restrictive de la Fed. Par ailleurs, les consommateurs ne sont plus aussi friands de dépenser.

Le «faucon» de la Fed prend son envol. Les banquiers centraux US ont décidé de relever le taux directeur de 50 points de base, lors de la dernière réunion du FOMC, afin de contre-balancer la pression sur les prix. La fourchette se situe désormais entre 0,75 et 1,00%. Par ailleurs, la Fed entend réduire son bilan de près de neuf mille milliards de dollars à compter du 1er juin, et de retirer ainsi des liquidités du marché. Le directeur de la Fed, Jerome Powell, a laissé entrevoir de nouvelles hausses de 5 points de base pour les prochaines réunions de politique monétaire. La Bank of England (BoE) a, elle aussi, adopté une nouvelle hausse des taux de 25 points de base à 1,00% lors de sa réunion de mai, soit la quatrième hausse à la suite. Le taux directeur anglais atteint ainsi un niveau inégalé depuis février 2009.

De solides résultats d’exercice. Adecco, prestataire de services en ressources humaines, a connu une croissance plus rapide en début d’année qu’en glissement annuel, son secteur d’activité constituant un bon indicateur de l’évolution de l’économie, en raison de son caractère cyclique précoce. Par ailleurs, l’entreprise se montre optimiste pour le deuxième trimestre. Il en va de même pour le groupe industriel Oerlikon et le fabricant d’installations sanitaires Geberit. Seul bémol pour ce dernier: la pression sur les coûts au niveau de la production, qui pèse sur les marges. Entretemps, Logitech, fabricant d’accessoires pour ordinateur, a bouclé son exercice 2021/22 avec un chiffre d’affaires record, tout en retirant ses prévisions pour la nouvelle année, au vu des incertitudes économiques. Son action a accusé le coup, reculant de 6% par moments. Le réassurer Swiss Re continue de souffrir, lui aussi, et a bouclé le trimestre printanier avec une perte de 248 millions de dollars, la faute à la guerre en Ukraine, aux marchés financiers volatils et aux coûts de la pandémie de coronavirus.

L’inflation en Suisse reste faible. Que ce soient nos pâtes préférées, le croissant au chocolat ou le yaourt: l’inflation pèse non seulement sur notre portemonnaie en raison de la hausse des prix des matières premières, mais fait surtout flamber le prix de l’essence. Force est de constater, toutefois, que la pression sur les prix en Suisse est faible, comparée au reste du monde. Et rien n’a changé en avril de ce côté-là: avec une légère hausse de 0,1% (passant de 2,4 à 2,5%), l’inflation a ainsi atteint notre valeur prévue pour l’ensemble de l’année 2022.

Graphique de la semaine

Le taux d’intérêt des obligations d’Etat US à 10 ans frôle les 3,0% – soit une hausse d’au moins 1,5% depuis le début de l’année. Il n’avait plus atteint ce niveau depuis décembre 2018, juste avant que le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, n’abandonne sa position restrictive sur fond d’escalade du conflit commercial entre les USA et la Chine. Les taux d’intérêt à long terme anticipent donc déjà largement un revirement de la politique monétaire.

GROS PLAN

Mauvaise nouvelle pour les amateurs de bière. Les fédérations des brasseurs allemands tablent sur une hausse des prix de la bière jusqu’à 30% d’ici la fin de l’année. Boire une bière deviendrait un réel plaisir coûteux, si elles devaient avoir raison.

LE PROGRAMME

Aéroport de Zurich. L’aéroport de Zurich publiera les chiffres du trafic aérien pour le mois d’avril le 11 mai prochain. La comparaison avec les données pré-COVID sera particulièrement intéressante.

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