Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Elon Musk veut racheter Twitter, mais la bourse est sceptique. Les actions se négocient bien au-dessous du prix proposé.

La bourse est tiraillée de part et d’autre. Le moral fluctue, pas seulement chez les investisseurs. L’arrêt des livraisons de gaz de la Russie à la Pologne et à la Bulgarie a mis au jour la dépendance de l’Europe par rapport à l’énergie russe. Si Moscou coupe l’approvisionnement en gaz à d’autres pays, il faut s’attendre à une récession généralisée. En conséquence, la volatilité des marchés boursiers s’est considérablement accrue, mais malgré tout, les résultats du premier trimestre sont appréciables, dans l’ensemble. Le fabricant d’implants dentaires Straumann a enregistré un chiffre d’affaires record. Quant à Swisscom, l’activité de l’opérateur de télécommunications reste stable. Les géants pharmaceutiques Roche et Novartis enregistrent, eux aussi, de bons résultats: dans un environnement incertain, ils servent de béquilles à l’indice boursier du marché suisse des actions (SMI). La grande banque UBS a généré un bénéfice de 2,14 milliards d’USD au premier trimestre, faisant nettement mieux que son concurrent Credit Suisse, qui avait déjà publié un avertissement sur résultats. Le bénéfice de CS a fondu de 42%, entraînant une perte de 273 millions de francs. On ne sait pas encore si le départ du directeur financier, du directeur juridique et du responsable de la région Asie-Pacifique suffira pour remettre la banque d’aplomb. Le marché ne s’est pas montré rassuré. Kühne + Nagel, en revanche, est l’une des rares entreprises à tirer profit des problèmes qui affectent les chaînes d’approvisionnement mondiales à l’heure actuelle. Au premier trimestre, ce spécialiste de la logistique a vu ses ventes croître de 68% et ses bénéfices de 162%. Quant au groupe de chimie spécialisé Ems-Chemie, ses ventes ont grimpé de 12,7% dans le même temps. En effet, l’entreprise est parvenue à relever ses prix pour compenser la hausse des coûts de l’énergie. S’agissant de Temenos, l’éditeur de logiciels bancaires, il a évolué conformément aux attentes.

Réactions prudentes aux résultats étasuniens. Le conglomérat industriel General Electric a certes connu un bon premier trimestre, mais les perspectives décevantes ont refroidi le moral des investisseurs. Le constructeur automobile General Motors a, lui aussi, profité d’une forte demande, enregistrant un bénéfice de 2,9 milliards d’USD au premier trimestre, bien supérieur aux attentes du marché (2,45 milliards d’USD). Pourtant, les bourses ont à peine réagi. En plus, ses actions ont perdu près d’un tiers de leur valeur depuis le début de l’année. Les principaux titres technologiques américains présentent un tableau mitigé. Si Microsoft a dépassé les attentes, Alphabet, la maison mère de Google, souffre de la morosité croissante des activités publicitaires.

Twitter, une opportunité d’investissement? Après deux semaines de tergiversations sur une prise de contrôle, le rachat du service de messages courts Twitter par Elon Musk, l’homme le plus riche du monde, semble scellé. Il offre 54,20 dollars par action, pour un total de 44 milliards d’USD. Les gestionnaires de hedge funds qui souhaitent s’essayer au «merger arbitrage» peuvent à présent acheter les titres au prix de 49.11 USD, s’assurant un rendement de 10% dans l’hypothèse où l’opération se déroule comme prévu. Le risque est qu’elle ne soit pas approuvée par les autorités réglementaires, ou encore que Musk retire son offre. Dans ce cas, il y a un risque de revers important, car les actions se négocient environ un tiers au-dessus de leur cours d’avant l’entrée de Musk dans Twitter.

Les taux d’intérêt se redressent. Le 4 mai, la Réserve fédérale américaine devrait resserrer davantage sa politique monétaire, en relevant son taux directeur de 50 points de base. Comme sa priorité est la lutte contre l’inflation, on s’attend par ailleurs à des hausses supplémentaires de 0,50% en juin et 0,25% en juillet. Etant donné le faible niveau de l’inflation en Suisse, la Banque nationale suisse (BNS) n’interviendra, à notre avis, que bien plus tard. Nous n’attendons pas de hausse de ses taux directeurs avant l’an prochain.

Graphique de la semaine

Elle était polémique dès le départ: l’obligation de l’État autrichien d’une durée de 100 ans. Suite à la baisse des taux d’intérêt – qui fait augmenter la valeur des obligations – ce titre promettant un coupon de 2,1% s’est envolé, sa valeur faisant plus que doubler en deux ans. La règle empirique permettant d’estimer l’évolution du cours est la durée multipliée par la variation de taux d’intérêt. Mais cette relation va dans les deux sens. A présent, les taux d’intérêt remontent, et le cours du titre est tombé à son prix d’émission. Or, il était prévisible que cela se produirait tôt ou tard avant son échéance en 2117. Néanmoins, certains investisseurs ont pu être surpris.

GROS PLAN

Une perte pour la BNS. La Banque nationale suisse a enregistré une perte de 32,8 milliards de francs au premier trimestre.

LE PROGRAMME

Résultats semestriels d’Adecco. L’agence d’intérim Adecco publiera ses résultats semestriels le 5 mai. Ceux-ci donneront une idée de l’évolution future de l’économie, car Adecco, en tant qu’entreprise cyclique précoce, réagit souvent en avance par rapport aux autres titres.

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