Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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La saison de publication des résultats reprend doucement, avec des entreprises toujours prudentes, malgré l’absence de déceptions. Les incertitudes sont grandes. L’or et le franc sont de nouveau prisés comme valeurs refuges.

Une bourse démotivée. Le Swiss Market Index (SMI) a eu de la peine à trouver une direction claire, en cette semaine écourtée de Pâques, inquiétée par la hausse des taux d’intérêt, les taux élevés d’inflation et la guerre qui continue en Ukraine. L’or et le franc suisse, valeurs refuges réputées, se sont renchéris en conséquence. La saison de publication de résultats qui reprend lentement n’a, elle non plus, réussi à donner des impulsions – malgré des perspectives positives à l’image de Barry Callebaut, le fabricant de chocolat, qui a présenté, fin février, de bons résultats pour le semestre écoulé. Quant à Bossard, le technicien de connexion, ce dernier a même dépassé les attentes du marché avec son chiffre d’affaires au premier trimestre, mais affiche une certaine prudence, en raison de nombreuses incertitudes vis-à-vis de ses prévisions annuelles qu’il publiera avec son résultat semestriel. Sika, le fournisseur du bâtiment, affiche un chiffre d’affaires de 2,4 milliards de francs (+20%), battant ainsi lui aussi les attentes du marché. Par ailleurs, l’entreprise prévoit une croissance disproportionnée de son bénéfice opérationnel. La croissance était également supérieure aux attentes du marché au premier trimestre pour Givaudan, le fabricant d’arômes et de parfums. Malgré ces bons résultats, la prudence est toutefois de mise, car une forte évolution du chiffre d’affaires n’indique aucunement une bonne rentabilité, qui pourrait être sous pression en raison de la hausse des coûts de production.

Inflation, inflation, inflation. Le taux d’inflation est passée à 8,5% aux USA, et à 7,3% en Allemagne, soit à leurs plus hauts niveaux depuis 1981. A l’époque, la première guerre du Golfe avait fait augmenter les prix du pétrole, tout comme c’est le cas à l’heure actuelle. A cela s’ajoutent des difficultés d’approvisionnement, sachant que Shanghai est en confinement. Malgré une détente prévue en cours d’année, nous tablons sur un taux annuel de 7,0% aux USA et de 6,5% dans la zone euro pour 2022. Les banques centrales sont de plus en plus sous pression pour durcir leur politique monétaire accommodante.

La France mise sur la continuité. L’actuel locataire de l’Elysée, Emmanuel Macron, a remporté le premier tour des élections présidentielles en France, s’imposant contre son adversaire, Marine Le Pen, avec un écart plus élevé que prévu initialement. Par ailleurs, presque tous les candidats battus se sont prononcés en faveur de Macron pour le second tour, qui aura lieu le 24 avril. En effet, sa réélection plébisciterait une certaine continuité et une Europe forte.

Le chocolat, ça rend heureux. Joyeux anniversaire au célèbre lapin doré de Lindt, mondialement connu! En effet, ce dernier fait le pur bonheur des amateurs depuis Pâques 1952, qui en dégustent 170 millions dans le monde entier chaque année. Le lapin doré est un bien d’exportation depuis la fin des années 1990 seulement, mais disponible dans plus de 60 pays depuis. Ce qui réjouit les investisseurs également. Le cours de l’action nominative est le plus élevé du SPI, à 114’000 francs. Les actions se sont avérées des trésors de rendement par le passé, tout en étant légèrement à la traine du marché suisse élargi, avec une performance de -6,7%. Quiconque avait acheté une action à 7’600 francs début 2000 aura multiplié sa mise par quatorze environ. Par ailleurs, il aura encaissé des dividendes à hauteur de 12’000 francs et reçu la fameuse «mallette bleue de chocolats» lors de chaque assemblée générale.

Ce qu’on peut apprendre du lapin de Pâques. Ne pas mettre tous les œufs dans le même panier. La règle générale pour le lapin de Pâques prévaut tout autant pour les investisseurs. En effet, une bonne répartition du patrimoine sur différentes catégories de placement permet de réduire les risques et donc d’améliorer le profil de risque-rendement du portefeuille. Les importants écarts de rendement du Swiss Market Index (SMI) illustrent la pertinence de cet aspect. Contrairement aux actions de Partners Group, le gérant de fortune, qui ont presque perdu un quart de leur valeur, Zurich Insurance affiche une croissance de 13%.

Graphique de la semaine

Les matières premières sont actuellement très demandées. Il ne s’agit pas seulement de pétrole et de gaz. Les prix de nombreux métaux ont flambé à cause des difficultés d’approvisionnement, de la protection contre l’inflation et du fait de leur rôle clé dans la transition énergétique. L’électricité propre est impensable sans le cuivre, le nickel ou le lithium: sans eux, les batteries, les câbles et les panneaux solaires n’existeraient pas. Cette situation profite aux actionnaires des sociétés métallurgiques et minières. Après plusieurs années de vaches maigres, ces titres ont vu leur valeur moyenne augmenter d’environ un quart cette année alors que le marché dans son ensemble continue d’essuyer des pertes.

GROS PLAN

Manipulation de marché chez Blackstone Resources. Blackstone Resources, le groupe de matières premières, aurait manipulé le marché et violé ses obligations de divulgation, selon les constats de la Finma. Le cours de l’action a baissé de 20%.

LE PROGRAMME

La saison des publication bat son plein. ABB, Nestlé et Holcim, des entreprises du SMI, présenteront l’évolution de leur chiffre d’affaires et de la marche de leurs affaires du premier trimestre, dans la semaine écourtée après Pâques.

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