Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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L’invasion belliqueuse de la Russie en Ukraine domine les marchés. La volatilité prend l’ascenseur face aux incertitudes. La situation actuelle fait de l’ombre aux bons résultats annuels des entreprises suisses.

La Russie attaque militairement l’Ukraine. C’est le serpent qui se mord la queue. Le rouble a perdu 11% par rapport au franc suisse ces sept derniers jours. La bourse russe a perdu près de 30% rien que jeudi. Les pertes cumulées se montent à environ 44% depuis le début de l’année: le niveau le plus bas depuis l’automne 2017. Le rendement des obligations d’Etat russes à 10 ans a grimpé de 10,6% à 15,5% pendant la semaine. Cela signifie tout simplement que les investisseurs exigent une prime de risque plus élevée.

En plus, les sanctions de l’Occident envers la Russie, qui visent avant tout l’économie, devraient encore se durcir ces prochains jours. Elles concernent le secteur bancaire et financier, le commerce, le report de la certification du pipeline de gaz Nord Stream 2 ainsi que les personnes dans l’entourage du président Vladimir Poutine. Bien que la situation actuelle soit encore floue, l’intervention militaire de la Russie signifie avant tout une chose: l’incertitude perdure et entraîne donc de fortes fluctuations sur les marchés financiers mondiaux.

La bourse suisse dans les remous de la guerre. La semaine a démarré faiblement, mais enregistré ensuite une reprise qui a toutefois été éclipsée par l’invasion des troupes russes en Ukraine faisant de l’ombre aux bons résultats annuels des entreprises suisses. Les réactions des investisseurs aux résultats annuels de Valora, par exemple, ont entraîné une hausse à deux chiffres du cours boursier de ce commerçant de détail. En effet, il est parvenu à réaliser un bénéfice en 2021, et ses actionnaires pourront, de nouveau, se réjouir d’un dividende, inexistant les deux années précédentes à l’heure du coronavirus. Kudelski, l’entreprise spécialisée dans la sécurité digitale, a également renoué avec les bénéfices: ses titres ont bondi d’environ 7%. Quant aux actions de Zehnder, le spécialiste des radiateurs et de la ventilation, elles ont enregistré une évolution similaire. Fort de son bilan annuel solide, Zehnder avait légèrement relevé ses perspectives pour 2022 ce qui lui a valu une bonne marche des affaires. S’agissant de la Banque privée EFG, elle a également présenté un résultat annuel convaincant. Grâce à une hausse du dividende, ses titres enregistrent actuellement un rendement d’environ 5%. Stadler, le constructeur de trains, a aussi présenté de bons résultats. En effet, les chemins de fer fédéraux autrichiens lui ont définitivement attribué une commande lourde de 3 milliards de francs, qui était sur la sellette depuis l’automne dernier en raison d’un vice de forme. Quant aux chiffres d’Adecco, l’ex-entreprise du SMI, ils ont également répondu aux attentes. En effet, la société de recrutement a renoué avec les bénéfices en 2021.

Augmentation de la quote-part en actions. Même si cela peut paraître un peu irrévérencieux, nous avons appliqué cette semaine l’adage boursier du baron de Rothschild, vieux de quelque 200 ans «Acheter au son du canon, vendre au son du clairon». La baisse en bourse nous a servi pour relever la quote-part en actions à neutre par l’achat supplémentaire d’actions européennes. A notre avis, les titres axés sur la valeur gagneront davantage en attrait, ce qui profitera notamment à l’Europe. Cette étape a fait l’objet de nos discussions depuis un certain temps déjà, car les actions étaient sous pression depuis le début de l’année en raison de taux d’inflation élevés et d’un affaiblissement de la dynamique conjoncturelle.

Le pétrole et l’or suivent la théorie à la lettre. Comme le démontre clairement la situation actuelle, la théorie veut que les investisseurs font appel aux valeurs refuges dans les phases incertaines où aussi bien l’or que le franc suisse sont très recherchés. S’agissant du métal jaune, nous profitons de la hausse des cours pour procéder à un rééquilibrage et réaliser une partie des gains accumulés, tout en restant légèrement surpondérés dans l’ensemble. Le prix du pétrole continue, lui aussi, à grimper: il a fini par franchir la barre des USD 100.– le baril.

Graphique de la semaine

«Enfin libres de nouveau», peut-on lire au restaurant Schreckfeld, du domaine skiable Grindelwald-First, de nouveau bien rempli, après les longues mesures anti-COVID. On y accède en télécabine de la Jungfraubahn, qui espère pouvoir transporter bientôt de nombreux touristes jusqu’au Jungfraujoch. Mais les investisseurs demeurent prudents. En effet, bien que les titres aient augmenté de 5,8% depuis le début de l’année, surperformant même le SPI (-10.5%), il faudra encore certainement attendre un certain temps avant qu’ils n’atteignent les anciens niveaux record.

GROS PLAN

Entrée en bourse prévue pour Porsche. Volkswagen a officiellement annoncé cette semaine qu’elle était en discussions avancées sur une éventuelle introduction en bourse de Porsche.

LE PROGRAMME

Gros plan sur les entreprises du SPI. La semaine prochaine, seule une valeur du SMI publiera ses résultats sur l’exercice annuel écoulé: il s’agit de Swiss Life. En revanche, de nombreuses autres entreprises du SPI, telles qu’Arbonia, Implenia, Bucher et Calida par exemple, sont sous les feux de la rampe.

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