Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Après leur repli en janvier, les bourses se sont stabilisées. Les bouclements annuels positifs contrastent avec les perspectives mitigées qui pèsent sur le moral des investisseurs. Ce n’est pas demain la veille que la situation se détendra.

La bourse suisse sous le charme des publications annuelles des résultats. Après un faible démarrage au Nouvel An, la bourse s’est reprise début février. Malgré les résultats annuels prometteurs, il n'y a sans doute pas encore de quoi être euphorique. Même si la grande banque UBS a dépassé les attentes des analystes sur l’exercice écoulé, ses gains ont sous-performé en glissement annuel. En effet, son résultat a été grevé par les provisions supplémentaires de 650 millions d’euro pour le litige fiscal en France. Néanmoins, les titres UBS ont fini par progresser de 6% en raison d'une augmentation de dividende et d'un programme de rachat des actions à hauteur de 5 milliards de francs. La preuve que le secteur bancaire fonctionne bien est Julius Baer. Sur l’exercice annuel écoulé, la banque privée a réalisé un bénéfice record à hauteur de 1,08 milliard de francs. Quant au groupe pharmaceutique Novartis, il a triplé son bénéfice net à USD 24 milliards. Toutefois, 14,6 milliards provenaient de la vente du paquet d’actions Roche. C’est la 25e fois d’affilée que Novartis augmente son dividende, pour la plus grande joie des investisseurs. Même si le concurrent Roche peut, lui aussi, ravir ses actionnaires grâce à son bouclement annuel qui satisfait les attentes, ses perspectives pour l’année en cours restent toutefois prudentes. Quant à l’entreprise technologique ABB, elle a certes un carnet de commandes mieux garni que l’an dernier (+18%), mais son chiffre d’affaires n’a augmenté que de 5% en raison des goulets d’étranglement. Cette hausse signifie tout de même une accélération au dernier trimestre. Là aussi, les investisseurs ont de quoi se réjouir grâce à un dividende plus élevé et une perspective positive sur les marges. Swisscom a également enregistré un bon résultat annuel, mais les coûts accrus pour le développement du réseau de la fibre optique pèsent sur ses marges.

L’année toute entière ressemblera au mois de janvier. Une vieille sagesse boursière dit que l’évolution des marchés des actions enregistrée en janvier présage de bons augures pour l’évolution du reste de l'exercice. En effet, le Swiss Performance Index (SPI) a suivi cette règle ces 25 dernières années: les investisseurs ont enregistré 13 fois un bon rendement et dans 11 de ces cas, l’année s'est aussi achevée sur une note positive. Il en va autrement pour les cas négatifs: le SPI a plombé 12 fois le début d’année aux investisseurs, mais dans ces cas précis, il n'a enregistré que 5 fois une baisse en fin d’année. On peut donc en conclure qu'après un mois de janvier négatif, la performance ne permet pas encore d’avoir une vue d’ensemble sur toute l’année. Les espoirs quant à une année boursière positive sont donc justifiés.

Google accélère. Alphabet, le groupe mère de Google a augmenté de 89% son bénéfice annuel 2022 à désormais à 76 milliards de dollars. Par ailleurs, l’entreprise prévoit de fractionner ses actions le 1er juillet 2022: une ancienne action d’Alphabet sera échangée contre 20 nouvelles. Cela ne change en rien l’entreprise, mais un fractionnement procure souvent un nouveau souffle aux actions, car les titres deviennent accessibles à un plus large public en raison de leur prix plus faible. Cette nouvelle a donc suscité une hausse de 7,5% des actions. Mesuré au Swiss Performance Index (SPI), la capitalisation du groupe doté de 1’800 milliards de dollars est quasiment aussi important que l’ensemble du marché des actions suisse.

Facebook s’effondre. Meta, le groupe mère de Facebook a déçu les attentes des analystes à cause de ses prévisions. Son titre a donc perdu plus de 20% après la séance boursière et 200 milliards de capitalisation de marché ont été anéantis.

Le prix du pétrole continue de grimper. Avec une hausse de 15% cette année, il ne cesse d'alimenter les craintes de taux élevés d’inflation. Même si la dynamique de la hausse du cours tend à diminuer, il ne faut pas oublier qu’il y a 12 mois, l’or noir se négociait encore juste au-dessous des 60 USD. En glissement annuel, la hausse du prix s’élève même à 50%. La décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) n’a donné lieu à aucune détente notable. Mercredi, elle a seulement affirmé de vouloir s’en tenir à son plan et d’augmenter les quotas de production de 400’000 barils par jour, dès le mois de mars.

Graphique de la semaine

Le Nouvel An chinois a lieu le 1er février. 2022 est l’année du tigre. Ce félin symbolise le courage, l’aventure, l’optimisme, la force de persuasion et la disposition à prendre des risques. Des qualités qui sont également nécessaires aux investisseurs. Après avoir enregistré une faible croissance ces derniers mois, la bourse chinoise focalise à nouveau l’attention des investisseurs. Avec un ratio cours / bénéfice (PER) de 13,5x actuellement, le marché chinois des actions présente une nette décote de valorisation par rapport au marché américain (PER 20,2x). Les incertitudes devraient alors suffisamment se refléter dans les cours des actions, notamment en ce qui concerne le marché immobilier chinois.

GROS PLAN

Des JO bon marché. Les Jeux Olympiques d’hiver de Pékin qui débutent aujourd’hui coûteront, paraît-il, 3,1 milliards d’USD. Plutôt bon marché comparé aux 50 milliards d’USD que les Jeux de Sotschi ont englouti en 2014.

LE PROGRAMME

Les valeurs financières en point de mire. Parallèlement aux PME, les deux valeurs du SMI, que sont la grande banque Credit Suisse et le groupe d’assurances Zurich, publieront la semaine prochaine leur marche des affaires pour l’exercice écoulé.

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