Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Une hausse des taux en Europe est de plus en plus probable et cela renforce l’euro, mais par rapport au franc suisse, il n’y aura, à notre avis, pas de revalorisation durable: la parité entre ces deux monnaies devrait être inévitable, à court ou à long terme.

Les résultats publiés viennent soutenir la bourse suisse. après un démarrage de l’année plutôt turbulent, le repli des bourses semble s’être arrêté pour l’instant, malgré les soucis monétaires et géopolitiques. Dans le courant de la semaine, le Swiss Market Index (SMI) a, par moments, atteint plus de 12’400 points. Vendredi matin, l’indice directeur suisse avait enregistré une hausse de 1,4% sur l’ensemble de la semaine. Ce sont notamment les titres financiers mais aussi les valeurs du groupe industriel ABB qui ont intéressé les investisseurs, au détriment des actions du fabricant d’arômes et de parfums Givaudan, apparemment peu prometteuses en termes de marges futures et de ce fait, peu demandées.

Une fois de plus, les solides chiffres des entreprises helvètes ont permis de soutenir les cours à la bourse suisse: le groupe d’assurance Zurich, par exemple, dont le bénéfice avait progressé de 36% à USD 5,2 milliards en 2021, a dépassé les attentes des analystes. Le 6 avril, le conseil d’administration de l’entreprise avait donc recommandé à l’assemblée générale d’augmenter de 2 francs le dividende, à 22 francs. De ce fait, les titres de Zurich sont passés, jeudi dernier, à près de 454 francs, niveau inégalé depuis 21 ans. Quant au groupe technologique AMS Osram, qui vient de fusionner, il a également battu les attentes du marché avec son chiffre d’affaires au quatrième trimestre. L’action de l'entreprise austro-allemande, cotée à la bourse SIX, a réagi – malgré ses perspectives commerciales prudentes – avec une hausse de plus de 10%. Des résultats records ont même été présentés par la banque privée Vontobel et le spécialiste des dérivés Leonteq.

Credit Suisse dans le rouge vif. Faisant doublement la une à cause des mauvaises nouvelles, la grande banque a d’abord dû encaisser une réduction des bonus sur l’ordre de la Finma, l’autorité de surveillance helvète. Rien d’étonnant que la perte sur l’année d’environ 1,6 milliard de francs a entraîné une baisse du cours dans le sillage des scandales concernant Archegos, Greensill et d’autres. Seule lueur d’espoir pour les investisseurs: un dividende de 10 centimes par action est prévu, comme pour l’exercice précédent.

Niveau record passager ou reprise durable? Selon le dicton populaire, ceux que l'on donne pour morts vivent encore longtemps! A croire que cela concerne aussi l’euro, vu l’évolution du taux de change EUR/CHF, ces dernières semaines. Depuis le début de l’année, la monnaie européenne a nettement regagné du terrain par rapport au franc suisse (+1,8%). Cette semaine, l’euro a parfois même dépassé la barre des 1,06 – un niveau inégalé depuis la fin octobre, surtout suite aux fantasmes que les taux d’intérêt annoncés lors la réunion de la banque centrale européenne (BCE) en février avaient suscités auprès des acteurs du marché. Par ailleurs, la rotation sectorielle en cours des valeurs de croissance vers les valeurs de substance suscite un renforcement des flux de capitaux en direction de la zone euro. Cela n’a pourtant rien changé de fondamental au cours de la paire EUR/CHF. La dette d’Etat élevée de certains pays membres, la différence croissante de l’inflation par rapport à la Suisse ainsi que le conflit qui s’envenime en Ukraine plaident contre une valorisation durable de l’euro. Nous maintenons donc notre estimation concernant la parité de l’euro par rapport au franc: ce n’est qu’une question de temps. A notre avis, l’euro restera à 1.01 franc, sur un horizon de 12 mois.

43 milliards d’euro pour le marché européen des puces. L’Union européenne (UE) a tiré une leçon des goulets d’étranglement dus au coronavirus dans les livraisons des puces électroniques. Selon le «European Chips Act», il est prévu d’investir environ 43 milliards d’euros dans le marché européen des semi-conducteurs, doublant ainsi la part de marché européenne à un cinquième jusqu’en 2030: trop tard au vu de l’actuelle pénurie de puces, mais utile pour éviter de futurs goulets d’étranglement.

Graphique de la semaine

Les actions de Meta, la société mère de Facebook, n’ont jamais été aussi bon marché d’après son ratio cours-bénéfice relatif (PER). Compte tenu des perspectives commerciales décevantes, elles sont actuellement négociées avec une décote de près de 40% par rapport à l’indice technologique Nasdaq 100. Toutefois, le réseau social ne constitue pas encore de «value pearl». L’orientation stratégique vers le monde virtuel «metavers» est un pari risqué. Par ailleurs, les litiges en matière de protection des données avec l’Union européenne (UE) planent au-dessus de Meta comme une épée de Damoclès. Les investisseurs doivent être conscients de ces risques.

GROS PLAN

Scandale du plagiat de la «fouine croate». La Croatie introduira l’euro début 2023. Le motif de la pièce d’un euro était déjà arrêté dans les faits avec la fouine. A présent, la banque centrale croate doit toutefois renouveler l’appel d’offres pour le design, en raison des droits d’auteur.

LE PROGRAMME

Le SMI triplement sous les feux de la rampe. La semaine prochaine, trois entreprises du SMI présenteront leurs résultats: le spécialiste oculaire Alcon, le groupe alimentaire Nestlé et le fabricant de matériaux de construction Sika.

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