Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Le prochain renversement des taux aux Etats-Unis, les incertitudes géopolitiques et les valorisations élevées accroissent la volatilité en bourse. La période de publication des résultats va bon train et sans grandes surprises du point de vue de la Suisse.

Les turbulences se poursuivent. Avec une baisse de 3,8%, le SMI a enregistré ce lundi sa plus forte perte quotidienne depuis le 23 mars 2020 (-5,4%). L’indice directeur suisse est ainsi retombé, pour la première fois depuis octobre dernier, sous le seuil de 12’000 points. Ce sont surtout le prochain renversement des taux aux Etats-Unis et le risque d’escalade en Ukraine qui ont pesé sur le moral des investisseurs. Le SMI est resté volatil tout le restant de la semaine. Le VSMI, l’équivalent suisse du baromètre de la peur qu’est le VIX, a évolué autour de la barre des 25 points. En effet, la plage de fluctuation n’avait jamais été aussi élevée depuis l’automne 2020. D’une part, les acteurs du marché ont profité du bas niveau des cours pour acheter à des prix avantageux. D’autre part, la réunion du FOMC de la Réserve fédérale américaine, a alimenté les craintes concernant l’impact de la politique monétaire plus restrictive annoncée. Vendredi matin, le SMI a enregistré une baisse de 1,5%.

Si le SMI ne s’est pas effondré davantage, c’est sans doute parce que la période de publication des résultats bat son plein et que les chiffres majoritairement bons soutiennent l’indice. Ainsi, le spécialiste des accessoires informatiques Logitech n’a certes pas renoué, durant ce trimestre hivernal, avec les chiffres records en 2020, l’année du coronavirus, mais il a nettement surpassé les attentes. L’entreprise prévoit pour 2021/22 une forte hausse de son chiffre d’affaires. Chez Lonza, la vente de la branche chimie porte déjà ses premiers fruits. Le fournisseur de pharmaceutiques a augmenté tant son chiffre d’affaires que sa rentabilité. Les actionnaires recevront un dividende réjouissant de 3 francs par action – autant que durant l’exercice précédent. Les nouvelles sont aussi positives du côté de SGS, le groupe d’inspection et de contrôle des marchandises, qui a bien augmenté son chiffre d’affaires, son résultat et sa marge.

La Fed annonce une prochaine hausse des taux. Cette semaine, la réunion du FOMC avait attiré l’attention des investisseurs. Jerome Powell, le président de la Fed, a annoncé, comme prévu, un prochain resserrement de la politique monétaire face à la persistance de la forte inflation et à l’évolution positive du secteur de l’emploi. Le marché table à présent sur une première hausse des taux en mars. Une réduction du bilan devrait s’en suivre et les marchés des actions n’auront plus le vent en poupe, ce qui impactera surtout les valeurs de croissance chères et sensibles aux taux d’intérêt. La rotation sectorielle devrait s’accentuer, ces prochaines semaines.

Mauvaises nouvelles pour la Libra et le bitcoin. Une fois encore, le monde des crypto-monnaies a fait la une. D’une part, on a appris que Meta, le groupe Facebook, abandonnait son projet de cryptomonnaie Libra car il cherche à vendre sa technologie. D’autre part, le FMI, le Fonds monétaire international fait pression sur le Salvador pour qu’il retire au bitcoin le statut de moyen de paiement légal qu’il lui a récemment accordé. Le FMI avance comme raisons les risques pour la stabilité financière. Après sa récente chute en bourse, le bitcoin s’est stabilisé aux alentours d’USD 35’000. Les fans du bitcoin subodorent déjà une opportunité d’achat à un prix avantageux. A notre avis, les investisseurs devraient garder à l’esprit que la volatilité restera très élevée par rapport aux catégories de placement traditionnelles.

Penser à long terme. Beaucoup d’investisseurs se laissent mener par leurs émotions. Vendre de manière procyclique, quand les cours chutent, conduit irrémédiablement à des pertes. Or, les baisses de cours sont une chose normale quand on investit, et elles génèrent toujours aussi des opportunités. George Soros, le pionnier des hedge funds, a dit un jour à ce propos: «Qui craint les pertes ne peut pas faire de bénéfices.» Vu la volatilité qui devrait rester élevée pendant encore un certain temps sur les marchés, nous conseillons aux investisseurs de garder la tête froide et de s’en tenir à leur stratégie de placement à long terme.

Graphique de la semaine

Les investisseurs sont de plus en plus nerveux, compte tenu d’un éventuel relèvement des taux d’intérêt américains, ainsi que de l’escalade dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine, accompagnés de la valorisation élevée des marchés des actions. Avec un niveau de 0,82, le ratio put / call sur le marché des options de Chicago (CBOE) a atteint son plus haut niveau depuis mai 2020 et dépassé sa moyenne à long terme de 0,61, illustrant ainsi que les investisseurs se couvrent de plus en plus contre une baisse des cours au moyen d’options put. Dans ce contexte, nous maintenons notre sous-pondération en actions.

GROS PLAN

Bénéfice record pour Tesla. Le constructeur de voitures électriques Tesla a enregistré au quatrième trimestre un bénéfice record de 2,9 milliards de dollars, mais l’action a essuyé une baisse en raison des perspectives modérées suite aux problèmes dans les chaînes logistiques.

LE PROGRAMME

Levée de rideau pour Big Pharma. Au programme de la semaine prochaine figurent les bouclements annuels de Novartis et Roche, les poids lourds du SMI.

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