Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

2 minutes de lecture

Bien que la saison de publication des résultats de l’exercice 2021 batte son plein, le SMI ne parvient pas à décoller, malgré les solides chiffres. Les cours actuels intègrent bon nombre de facteurs.

La bourse suisse peine à trouver des impulsions. Le marché suisse des actions peinait à redécoller en cette deuxième semaine de janvier. Le Swiss Market Index (SMI) s'est montré volatil. Il a évolué pendant une grande partie de la journée entre 12'600 et 12'700 points. Vendredi matin, il en résultait une baisse sur la semaine de 1,4%. Les valeurs de Geberit, fabricant de produits sanitaires, et de Lonza, fournisseur de produits pharmaceutiques, ont été les principaux perdants, contrairement à Holcim, spécialiste des matériaux de construction, ainsi que, une fois encore, aux banques et assurances.

La saison de publication des résultats pour l’exercice 2021 vient tout juste de débuter, mais peine à donner des impulsions à l’indice. Le marché a déjà intégré en grande partie les chiffres record de Sika, groupe de chimie pour le bâtiment, de VAT, fabricant de vannes à vide ainsi que de Bosshard, fournisseur industriel, après les résultats trimestriels prometteurs de l’an passé. Par ailleurs, la forte performance de Geberit, fabricant de produits sanitaires, ainsi que de Partners Group, prestataire de services financiers, n’a pas été une surprise. Lindt & Sprüngli, fabricant de chocolat, Galenica, grossiste pharmaceutique ainsi que Huber + Suhner, groupe industriel, présenteront leur marche des affaires la semaine prochaine.

Les perspectives sont plus passionnantes que les rétrospectives. La dynamique économique diminuera au prochain trimestre, après la forte reprise conjoncturelle en 2021, avec, en même temps, une pression des prix entrants élevés sur les marges des entreprises. Ainsi, les bénéfices devraient afficher une croissance plus faible en 2022, et les taux d’intérêt en hausse impacteront en particulier les entreprises axées sur la croissance. Les entreprises disposant d’un modèle d’affaires robuste et le pouvoir de fixer les prix devraient être clairement avantagées. C’est pourquoi, du point de vue de la tactique de placement, nous conseillons de privilégier les valeurs intrinsèques.

L’euro met fin à sa tentative de redressement. Nouvelle année, nouvelle chance? C’est ce que le taux de change EUR / CHF aurait pu laisser croire récemment. Après la chute en décembre à 1,0333 franc, la monnaie unique est repartie à la hausse cette année, grâce à l’inquiétude décroissante des investisseurs face au variant Omicron, et a même franchi la barre de 1,05 franc cette semaine, avant d’arrêter nette sa progression, en raison d’une trop forte différence d’inflation entre la zone euro et la Suisse. A nos yeux, la parité avec l’euro n’est plus qu’une question de temps; en effet, nous tablons sur un cours EUR / CHF à 1,01 d’ici la fin de l’année.

Airbus a le vent en poupe. Bien que l’apparition de la pandémie de coronavirus ait ressemblé à un grounding pour le trafic aérien international, le secteur est reparti à la hausse grâce à la reprise de la demande l’an dernier, ce qui avantage Airbus, le constructeur européen d’avions, qui a livré plus de 600 avions commerciaux en 2021 (+8% par rapport à 2020) et donc dépassé ses propres objectifs. Selon toute probabilité, l’entreprise devrait devancer son concurrent direct Boeing et prendre la place de leader mondial pour la troisième fois consécutive.

La pression inflationniste se poursuit aux USA. L’inflation aux USA a augmenté de 0,2 points de pourcentage, passant de 6,8% à 7,0% en décembre, soit son plus niveau le plus haut depuis 1982. Les marchés avaient déjà largement intégré cette évolution et n’ont donc pas été impressionnés. Or, la pression continue d’augmenter sur la Fed, pour durcir sa politique monétaire. En effet, les gardiens américains de la monnaie envisagent non seulement de relever les taux d’intérêt mais également de réduire leur total du bilan. A nos yeux, les effets de base dus au coronavirus s’estomperont ces prochains mois, et la politique monétaire plus restrictive de la Fed devrait alors pouvoir diminuer la pression inflationniste aux USA. L’inflation annuelle pour 2022 devrait atteindre 4,5% selon nos estimations.

Graphique de la semaine

La Fed envisagerait d’augmenter ses taux d’intérêt – à deux reprises cette année, selon nous – ce qui alimente la pression de vente pour les obligations d’Etat. Avec un rendement de 0,026%, les obligations de la Confédération à 10 ans se situent à nouveau en terrain positif depuis novembre 2018. Or, le potentiel de croissance est limité, la BNS se tenant (pour l’instant) à l’assouplissement de sa politique monétaire. Nous tablons donc sur un rendement des obligations de la Confédération à 10 ans à 0,10%.

GROS PLAN

BMW et Porsche passent la vitesse supérieure. Malgré la pénurie de semi-conducteurs, BMW et Porsche n’ont jamais autant vendu de voitures qu’en 2021, en particulier les modèles électriques et principalement sur le marché américain. Ainsi, le modèle électrique Taycan est passé en tête des ventes, devant la 911.

LE PROGRAMME

Prix des producteurs en Suisse. L’Office fédéral de la statistique publiera ses chiffres de décembre relatifs à l’évolution des prix des producteurs, le 18 janvier prochain. Après une hausse annuelle de 5,8% au mois derniers, nous estimons qu’ils auront une fois de plus dépassé ce seuil.

A lire aussi...