Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Après un feu de paille en début d’année, de nombreuses bourses s’affaissent. La peur de voir les taux directeurs augmenter plus vite que prévu pèse sur le moral des investisseurs. Les taux d’intérêt à plus long terme anticipent le durcissement de la politique monétaire.

Faible démarrage des bourses en début d’année. Après un envol la dernière semaine de négoce, le Swiss Market Index (SMI) a d’abord continué sa chasse aux records pour se hisser au plafond de 12’997 points en début d’année, pour se consolider ensuite brièvement et finir par entamer une correction. Sur le marché suisse, les gagnants de l’an dernier étaient sous pression: le gérant de fortune Partners Group, le fournisseur pharmaceutique Lonza et le spécialiste oculaire Alcon. En revanche, les banques et les assurances étaient très demandées.

La raison de ce changement d’humeur des investisseurs dans le monde était due aux procès-verbaux publiés par la Réserve fédérale américaine (Fed) dont certains membres se sont apparemment mis d’accord pour relever le taux directeur plus tôt ou plus fortement que prévu, et réduire le total du bilan le plus rapidement possible. En fonction de son mode opératoire, la Fed met le marché plus ou moins sous pression, rendant ainsi les investisseurs de plus en plus nerveux.

Aux USA, ce sont surtout les actions du secteur des technologies qui ont été vendues: le Nasdaq, axé technologies, était nettement à la traîne du Dow Jones, plus substantiel. Ce changement dans les titres «value» a également profité au marché européen élargi, qui a été beaucoup moins plumé, en comparaison, et a même pu terminer la première semaine en hausse.

Les taux évoluent. La perspective de taux directeurs plus élevés avait déjà fait bouger les durations plus longues, en début d’année. Le rendement des obligations d’Etat américaines s’est amélioré de 21 points de base à 1,72%. Cette hausse des taux implique une perte de cours de 1,9% de l’obligation sous-jacente et met en exergue le risque de fluctuation des taux. Quant aux obligations de la Confédération, leur rendement a évolué en ce même sens, mais de façon moins marquée: la première semaine de négoce, le rendement de celles sur 10 ans a atteint 11 points de base passant à -0,06% et se situant donc seulement très légèrement en territoire négatif. Plus les rendements sont élevés, plus l’attrait de la catégorie de placement augmente au regard de l’avenir, mais plus ils pèsent aussi sur les cours. Dans la perspective d’autres hausses de taux dans le courant de l’année, nous maintenons notre sous-pondération en obligations, sans pour autant y renoncer complètement, pour des raisons de diversification. En effet, les obligations permettent de réduire les fluctuations d’un portefeuille grâce à la faible corrélation avec d’autres catégories de placement.

Le secteur automobile souffre. 2,62 millions de nouvelles voitures ont été immatriculées en Allemagne, l’an dernier, donc un million de moins qu’avant la pandémie. 1985 était la dernière fois qu’un nombre aussi peu élevé de véhicules a été immatriculé en Allemagne. La raison est due aux goulets d’étranglement dans les livraisons, entretemps connus, de l’industrie des semi-conducteurs. En effet, cette situation demeure très particulière, car la demande pour les voitures existe, surtout pour celles à moteurs hybrides et électriques qui font d’ailleurs l’objet de subventions du nouveau gouvernement en Allemagne. De quoi rester optimistes concernant ces chiffres de vente momentanément bas: ce ne sera que partie remise.

Perspectives 2022. Malgré un faible début d’année, nous nous attendons à une normalisation sur de nombreux fronts pour la nouvelle année avec une croissance qui ralentira mais restera positive: la politique monétaire se resserrera et les rendements baisseront. La phase d’exagérations devrait, pour le moment, être révolue. Les dividendes regagneront en importance dans un tel contexte. L’important sera de conserver un portefeuille toujours largement diversifié pour relever les défis posés par les turbulences sur le marché et par l’inflation.

Graphique de la semaine

L’année 2021 a été une année record, y compris en termes d’introductions en bourse. 2’388 entreprises se sont ouvertes au public et ont amassé 453,3 milliards de dollars US. La plupart proviennent du secteur technologique. Nous avons atteint un nombre record au premier trimestre 2021, avec 730 introductions en bourse. L’environnement reste propice aux IPO: les taux d’intérêt sont bas et la propension au risque est là. La situation est néanmoins plus complexe en raison des prévisions de volatilité accrue. C’est pourquoi les candidats doivent échafauder un plan B pour collecter des fonds au cas où leur entrée en bourse échouerait.

GROS PLAN

Apple est demandé. Les actions du groupe technologique Apple ont bien commencé l’année, si bien que la capitalisation de marché a progressé à plus de 3’000 milliards de dollars: un record mondial.

LE PROGRAMME

La saison de publication des résultats débute par les chiffres d’affaires. La semaine prochaine, Sika, Geberit, Bossard et Zehnder publieront leurs chiffres d’affaires pour l’exercice écoulé.

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