Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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L’inflation persistante oblige les banques centrales de normaliser plus rapidement leur politique monétaire. La volatilité domine le marché des actions suisses, qui affiche un nouveau record à la hausse, après un faible démarrage en semaine.

«Politique monétaire plus restrictive en vue!». Les données des prix à la consommation et des producteurs pour novembre ont reconfirmé les risques élevés d’inflation aux USA. La reprise post-coronavirus de la conjoncture et du marché du travail se poursuit malgré une baisse de la dynamique. Aussi, la Fed a-t-elle décidé, lors de sa réunion de décembre, de réduire ses achats obligataires plus rapidement que prévu, soit de 30 au lieu des 15 milliards de dollars US initialement. Par ailleurs, les gardiens de la monnaie ont laissé entrevoir jusqu’à trois hausses de taux l’an prochain, visant un niveau de 1,6% en 2023. Cela n’a guère impressionné les marchés obligataires – ayant déjà intégré trop de choses aux cours. L’Europe anticipe, elle aussi, une politique monétaire plus restrictive. La Bank of England (BoE) a relevé son taux directeur de 0,1 à 0,25%, la BCE, quant à elle, maintient ses perspectives de taux, mais mettra fin à son programme de crise «PEPP» d’ici la fin mars 2022. Selon nous, la zone euro, tout comme la Suisse, ne devraient relever ses taux qu’en 2023. Enfin, la BNS garde le cap et continuera d’intervenir sur le marché des changes dans sa lutte contre le renchérissement du franc.

En ce qui concerne les marchés des actions, les investisseurs, s’étant concentrés sur des valeurs de croissance sensibles aux taux, devraient tourner leur attention sur des actions de qualité en 2022, en raison de la normalisation plus rapide de la politique monétaire internationale.

La bourse suisse sous l’emprise des banques centrales. Les réunions de la Fed et d’autres banques centrales en décembre ont suscité la nervosité auprès des investisseurs lors de la troisième semaine de l’avent. Le SMI avait tout d’abord perdu 200 points, pour s’établir à 12’400 points, puis pulvérisé un nouveau record historique, grimpant jusqu’à 12’817 points dans le sillage de Wall Street, en seconde partie de semaine. Les investisseurs avaient avant tout privilégié les titres du géant pharmaceutique Novartis et du groupe industriel ABB. Vendredi matin, le SMI a fini par enregistrer une hausse de 1,45%.

Une bonne année pour les introductions en bourse. Tant les investisseurs que les nouveaux venus en bourse ont profité de la forte reprise sur les marchés des actions en 2021. Selon une étude de la société de conseil EY, l’année qui s’achève est la plus forte en termes de nombre d’introductions en bourse et de volume d’émission depuis 2000. On a recensé en tout 2’388 IPOs dans le monde, soit deux tiers de plus que l’année précédente. Le volume des émissions a nettement augmenté, lui aussi, pour s’établir à 453 milliards de dollars. 13 entreprises suisses, dont le fabricant de chaussures On, le fournisseur pharmaceutique PolyPeptide et le prestataire de données sportives Sportradar, ont franchi le pas de l’introduction en bourse.

Le plafond de la dette américaine – ce qui n’est pas adapté est ajusté. La dette publique US ne cesse d’augmenter depuis des années, et s’élève à 140% du PIB. Or, on ne cesse de relever le plafond, au lieu de dépenser moins d’argent. Il en va de même ces jours-ci: le Sénat américain a adopté un relèvement de 2500 milliards de dollars, qui passe désormais à 31’400 milliards de dollars US, écartant ainsi (pour le moment) un défaut de paiement de la plus grande économie au monde et repoussant une fois de plus le problème de l’amoncellement de la dette.

Chères lectrices, chers lecteurs, nous vous remercions vivement de votre intérêt pour notre «Commentaire sur le marché»., et vous présentons, ainsi qu’à vos proches, nos meilleurs vœux: que la nouvelle année 2022 vous porte chance et, surtout, une bonne santé!

Graphique de la semaine

Les prix du commerce de gros allemand ont augmenté de 16,6% en novembre par rapport au même mois de l’année précédente. C’est la plus forte hausse depuis le début de l’enregistrement des données, due aux prix augmentés pour les matières premières et les produits primaires. De nombreuses entreprises répercuteront ces prix accrus directement sur leurs clients. Un repli de l’inflation en Allemagne et dans la zone euro n’est donc toujours pas en vue et augmente la pression pour que la Banque centrale européenne (BCE) agisse.

GROS PLAN

D’abord Nestlé, puis Novartis. Après avoir généré un bénéfice issu de la vente de parts dans Roche, Novartis investira ce produit dans un programme de rachat d’actions lourd de 15 milliards de dollars US. L’action a salué cette décision avec un bond de plus de 5,5% jeudi. La société bâloise est le deuxième poids lourd du SMI après Nestlé, à avoir annoncé un rachat d’actions.

LE PROGRAMME

Entracte pour le «Commentaire sur le marché». Notre publication «Commentaire sur le marché» prend sa pause pendant les fêtes de fin d’année. La prochaine édition paraîtra le 7 janvier 2022.

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