Maurizio Bernasconi souligne le rôle toujours plus décisif joué par les sociétés biotech en matière d’innovations dans les sciences de la vie.
La pandémie de COVID-19 a mis en évidence le rôle clé joué par les sociétés biotechnologiques pour la recherche et l’innovation dans le domaine des sciences de la vie. Deux des entreprises qui ont développé les vaccins les plus utilisés actuellement en Europe, soit l’allemande BioNTech, qui a collaboré avec le géant américain de la pharma Pfizer, et l’américaine Moderna, sont des sociétés biotech. Cotée à la bourse suisse, la société de participations BB Biotech est bien placée pour savoir qu’il vaut la peine d’entrer suffisamment tôt dans le capital de ces sociétés, même s’il n’est pas nécessaire que cela soit tout au début de leur développement. La société, fondée en 1993 et dont la capitalisation boursière avoisinait les 4,7 milliards de francs à fin septembre, a investi pour la première fois au premier trimestre dans Moderna, qui constitue désormais plus de 12% de son portefeuille d’investissement et représente maintenant sa première participation parmi la trentaine de titres dans lesquels BB Biotech investi.
La participation dans Moderna a largement contribué à la surperformance réalisée sur cinq ans par l’action BB Biotech (+17,5% par an) par rapport celle de l’indice de référence, le Nasdaq Biotech Index (+11,5% par an) durant la même période. Pour autant, la biotech américaine est la seule à dépasser une part de plus de 10% dans le portefeuille de BB Biotech qui se focalise généralement sur des petites et moyennes capitalisations. Selon Maurizio Bernasconi, le segment de marché le plus attrayant se situe à mi-chemin entre les sociétés biotech «early stage» et les entreprises qui atteignent ensuite un stade de développement plus mûr.
Outre son investissement dans Moderna à partir de 2018, BB Biotech a, notamment, placé de l'argent dans des sociétés telles que Agios Pharmaceuticals, Generation Bio, Ionis Pharmaceuticals, Neurocrine Biosciences, Relay Therapeutics ou encore dans Vertex Pharmaceuticals lorsqu’elles se trouvaient dans cette phase de développement, qualifié de «sweet spot» par l’expert de BB Biotech. «Il faut commencer à investir ni trop tôt, ni trop tard», a résumé Maurizio Bernasconi, qui s’exprimait lors d’une présentation effectuée dans le cadre d'Investors’ Day qui s’est tenu jeudi dernier à Genève.
Une approche d’investissement orientée à long terme qui s’est révélée payante pour BB Biotech puisque cette stratégie a permis à la société d’obtenir un retour sur investissement de l’ordre de 15% par an. Si BB Biotech concentre actuellement son portefeuille autour de 5 à 8 participations principales, elle part d’un univers d’investissement initial beaucoup plus large constitué de plus de 1’000 entreprises et qui est, par étape, ramené successivement à une sélection de 100 sociétés candidates, avant que celle-ci n'aboutisse à un portefeuille de 25 à 30 entreprises.
Plus généralement, Maurizio Bernasconi est convaincu que le secteur des biotechnologies continuera de bénéficier d’une forte dynamique ces prochaines années. Parmi les raisons évoquées figurent notamment la productivité plus élevée de ces entreprises en termes de recherche et développement. A titre d’exemple, le nombre de produits issus de sociétés biotech qui ont été approuvés par les autorités américaines de la FDA est passé de 21 en 2010 à 53 en 2020, avec un pic de 59 produits en 2018. «Seulement la moitié des nouveaux produits autorisés sur le marché sont développés par les grandes entreprises pharmaceutiques, l’autre moitié provient des sociétés biotech», a comparé le spécialiste. Durant la même période, le chiffre d’affaires global réalisé par les sociétés biotech a, lui, plus que doublé entre 2010 et 2019, un montant qui devrait encore grimper augmenter de près de 60% d’ici à 2024, met en perspective BB Biotech dans ses documents de présentation.