Alerte sur l'Inflation – La semaine des marchés par Landolt & Cie

Arthur Jurus, Landolt & Cie

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Un choc sur les prix s’affirmera rapidement comme le principal risque pour les investisseurs en 2021.

Les matières premières sont les grandes gagnantes de la semaine! Les prix des produits agricoles s’envolent en raison des aléas climatiques et politiques. La sécheresse au Brésil raréfie le maïs (+57% sur les cours cette année), réduit l’offre de biocarburant et reporte la demande sur le sucre (+13%) qui bénéficiait déjà de l’incapacité de l’Inde à exporter sa production. En Colombie, les manifestations réduisent l’offre de café dont le prix progresse de… 60% cette semaine. Cet engouement, dans un contexte de reprise mondiale, se diffuse aux autres marchés. Le prix du baril de pétrole augmente de 40% sur l’année, celui de la tonne de cuivre gagne 30%, tandis que l’insatiable appétit du secteur automobile soutient une hausse de 25% du cours du palladium.

Dans cet environnement, est-il encore justifié d’attendre un choc temporaire sur l’inflation? Les dernières publications économiques ne vont pas dans ce sens. Aux États-Unis, l’augmentation des prix s’intensifie, notamment pour les biens à la consommation. Les entreprises anticipent une forte montée des prix en 2021 et des délais de livraison car ils épuisent leur stock à défaut de produire davantage. Depuis une décennie, les entreprises répercutent peu la progression des coûts de production sur les prix à la consommation. Mais la reprise économique, le renchérissement du transport, et la hausse des matières premières inverseront cette tendance. L’évolution des prix à la production deviendra donc une publication à suivre.

Ni les banquiers centraux, ni les investisseurs ne sont préparés à un régime d’inflation durablement élevé. Les premiers évoqueront des risques «exogènes» et internationaux sur les prix pour maintenir leur politique accommodante. Certes, les pressions désinflationnistes liées au vieillissement des populations et à la digitalisation des économies persisteront. Mais un choc inflationniste est un risque à considérer qui n’a plus été observé depuis cinq décennies. Cela amènera les investisseurs à sur-réagir aux risques de hausse des taux. La baisse des marchés ce mercredi, suite aux propos de la Secrétaire au Trésor américain Janet Yellen, en est l’illustration. L’inflation est comme une bouteille de Ketchup: rien n’en sort malgré les secousses, puis tout se déverse rapidement.

 


 

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