50 ou 75 points? Les deux sont à l’ordre du jour

Dillon Lancaster, TwentyFour Asset Management

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Un message clair de Jerome Powell pour reprendre la main sur l’inflation.

©Keystone

Le 26 août, le président de la Fed Jerome Powell a profité du grand rendez-vous de Jackson Hole pour envoyer un message clair aux marchés: une politique monétaire restrictive sera nécessaire «pendant un certain temps» pour reprendre la main sur l’inflation, même si cela peut «faire souffrir les ménages et les entreprises». Ces propos n’auraient pas vraiment dû créer la surprise: avant Jackson Hole, d’autres membres du FOMC avaient déjà prudemment signalé que la Fed ne se laisserait pas griser par les chiffres encourageants du mois d’août sur l’inflation. Néanmoins, la confirmation par la présidence que la lutte contre l’inflation n’était pas encore terminée a entraîné une hausse du taux implicite des Fed Funds sur le marché et une correction des actifs risqués, avec un S&P en baisse de plus de 3% vendredi 26 août. Neel Kashkari, membre non-votant de la Fed, a renchéri en déclarant qu’il était «heureux de la façon dont le discours du président Jerome Powell à Jackson Hole a été reçu», ajoutant que «les gens comprennent maintenant le sérieux de l’engagement de la Fed à faire reculer l’inflation jusqu'à 2%».

Un mois de septembre essentiel pour les réunions des banques centrales

Jerome Powell a toutefois été moins clair sur l’ampleur de la hausse à laquelle les marchés devraient s’attendre lors de la réunion de septembre. Ce mois-ci sera en effet essentiel pour les réunions des banques centrales avec des décisions sur les taux de la Fed, de la BCE et de la BoE en l’espace de deux semaines. A l’heure où nous écrivons, les marchés sont partagés de manière égale entre ceux qui anticipent une hausse de 50 pb ou 75 pb pour les différentes banques centrales, sachant que les données publiées d’ici là pourraient influer sur les décisions. Les importantes publications à venir, comme les enquêtes IPC et ISM, les chiffres de l’emploi et les indices des prix à la production, devraient à notre avis déterminer l’ampleur de la hausse décidée par Jerome Powell, Christine Lagarde et Andrew Bailey.

L’importance de la rhétorique sur les hausses

Mais comme c’est souvent le cas, la rhétorique sur les hausses de taux pourrait être encore plus importante. Du côté de la BCE, les prévisions économiques actualisées incluront certainement des augmentations des prix de l’énergie plus réalistes dans un avenir prévisible. A l’approche du résultat de l’élection du nouveau chef du parti conservateur, la Banque d’Angleterre y verra sans doute plus clair au sujet du nouveau gouvernement britannique et doit s’atteler à renforcer sa crédibilité auprès des marchés face à des prévisions d’inflation croissantes au Royaume-Uni. Pour Christine Lagarde et Andrew Bailey en particulier, le moment est venu de souligner leur détermination à l’égard de l’inflation et d’exposer leurs perspectives pour la fin 2022 et l’année prochaine, comme Jerome Powell l’a fait à Jackson Hole. Et bien que nous venions d’entendre la Fed et les membres du FOMC, la publication des «Dot Plots» de la Fed sera très intéressante, notamment pour savoir si le taux directeur prévu par les membres du FOMC a effectivement augmenté ou si les propos récents de Jerome Powell réaffirment juste un engagement à l’égard des pronostics déjà établis.

Andrew Bailey avait dit en cours d’année que dans le monde des banques centrales, une réunion succède toujours à une autre; mais à l’heure actuelle, chaque réunion semble avoir l’importance cruciale d’un Jackson Hole.

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