Zone euro: la BCE remarque une nette tension des conditions de crédit au quatrième trimestre

AWP

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D’octobre à décembre, l’institut monétaire a observé un «resserrement substantiel des normes de crédit pour toutes les catégories de prêts» à l’économie.

Les banques en zone euro ont de nouveau nettement durci leurs critères d’octroi de prêts à l’économie au quatrième trimestre 2022, conséquence du resserrement monétaire agressif mené depuis l’été pour combattre l’inflation, a indiqué mardi la Banque centrale européenne.

D’octobre à décembre, l’institut monétaire a observé un «resserrement substantiel des normes de crédit pour toutes les catégories de prêts» à l’économie, indique le rapport trimestriel de l’institut sur les conditions de crédits en zone euro.

La BCE mène depuis juillet une politique choc de taux d’intérêt destinée à refroidir l’activité économique, dans l’espoir de ramener l’inflation vers une progression annuelle de 2%, alors qu’elle a culminé à plus de 10% à l’automne.

Cette politique va se poursuivre lors de la prochaine réunion jeudi de l’institut monétaire. Pendant ce temps les banques doivent se refinancer à des coûts plus élevés, qu’ils répercutent sur leur politique de prêts.

Les normes de crédits aux entreprises en particulier ont connu le resserrement «le plus important signalé depuis la crise de la dette souveraine de la zone euro en 2011», le phénomène touchant également le crédit au logement et à la consommation, mais dans une moindre mesure, note la BCE.

Ces critères de prêts devraient continuer à se resserrer au premier trimestre concernant toutes les catégories de prêts, selon cette enquête réalisée entre décembre et janvier auprès de 151 établissements.

La hausse des taux pèse aussi considérablement sur la demande de prêts, mais de façon nuancée en zone euro.

La demande de prêts aux entreprises était en nette diminution en Allemagne lors du trimestre écoulé, tandis qu’elle a augmenté en Espagne et en France.

Les entreprises frappent à la porte des banques surtout pour financer leur coûts d’exploitation renchéris par la hausse des prix d’énergie et des matières premières.

Comme lors des trimestres précédents, l’investissement a lui eu un effet modérateur plus important sur la demande de prêts, signe de l’attente d’un environnement moins incertain avant de se lancer, note la BCE.

La demande pour les prêts au logement a fortement diminué, surtout en France et en Allemagne, traduction d’un niveau plus élevé des taux d’intérêt.

Les banques s’attendent à une «nette diminution» de la demande de prêts au deuxième trimestre tant côté entreprises que pour l’achat de logements.

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