Zone euro: les conditions de crédit se sont durcies, selon la BCE

AWP

1 minute de lecture

D’avril à juin, les banques ont «resserré considérablement» les normes de crédit en direction des entreprises en particulier en Italie et en France, et beaucoup moins en Allemagne, indique un rapport trimestriel de l’institut.

Les banques en zone euro ont nettement durci leurs critères d’octroi de prêts à l’économie lors du deuxième trimestre dans un contexte de grande incertitude et d’anticipation d’un resserrement monétaire, a indiqué mardi la Banque centrale européenne.

D’avril à juin, les banques ont «resserré considérablement» les normes de crédit en direction des entreprises en particulier en Italie et en France, et beaucoup moins en Allemagne, indique le rapport trimestriel de l’institut sur les conditions de crédits en zone euro.

Le fait que ce resserrement soit perceptible de manière différenciée selon les pays montre un signe de «fragmentation» dans la zone euro, commente Bert Colijn, économiste chez ING.

La fragmentation signifie que les coûts d’emprunts en général commencent à diverger selon les pays, reflétant des conditions de marché différentes pour les Etats émettant de la dette.

Un handicap pour la BCE qui voudrait que sa politique monétaire soit partout transmise de manière adéquate et qui pourrait dévoiler jeudi les détails d’un outil «anti-fragmentation visant à gommer les divergences des conditions financières dans la région.

L’institut aura connaissance de la présente enquête en décidant aussi jeudi de relever ses taux pour la première fois depuis 11 ans face à l’inflation galopante, comme annoncé dès juin.

La politique monétaire devenant déjà moins accommodante ces derniers mois, avec l’arrêt progressif des rachats nets d’actifs, les banques doivent se refinancer à des coûts plus élevés et les répercutent sur leur politique de prêts, précise la BCE.

Ces critères de prêts devraient continuer à se resserrer «de manière similaire» au troisième trimestre concernant les prêts aux entreprises, et plus modérément côté ménages, selon cette enquête réalisée courant juin auprès de 153 établissements.

Parallèlement, la demande de prêts par les entreprises a été élevée au deuxième trimestre en Allemagne bien plus qu’en France, tandis qu’elle stagnait en Italie.

Les entreprises frappent à la porte des banques pour financer leur coûts d’exploitation renchéris par la hausse des prix d’énergie et des matières premières.

L’investissement a en revanche eu un effet modérateur, signe de l’attente d’un meilleur environnement avant de se lancer, note la BCE.

La demande pour les prêts au logement a aussi diminué en raison de la «baisse de confiance» des ménages et du «niveau général des taux d’intérêt».

Les banques s’attendent à une «nette diminution» de la demande de prêts au troisième trimestre tant côté entreprises que pour l’achat de logements.

A lire aussi...