Matières premières: l’or, l’aluminium et le sucre ternissent

AWP

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Vers 17h30, l’once de métal jaune coûtait 1921,07 dollars, après avoir reculé à 1910,30 dollars, un plus bas depuis mi-mars. Sept jours plus tôt en fin d’échanges, elle s’échangeait pour 1957,99 dollars.

Le prix de l’or a baissé sur la semaine, atteignant vendredi un plus bas depuis mars avant de se redresser, alors que les investisseurs revoient à la hausse leurs prévisions de taux de banques centrales.

Même si la Réserve fédérale américaine (Fed) n’a pas relevé ses taux directeurs en juin, son président, Jerome Powell, a évoqué jeudi la possibilité de deux hausses d’ici la fin de l’année.

Des remarques qui interviennent alors que la Banque d’Angleterre (BoE) a relevé de manière plus marquée qu’attendu son taux directeur, tout comme la Banque de Norvège.

La perspective de taux plus élevés fait monter le rendement des obligations d’Etat.

Pour les investisseurs à la recherche de valeurs refuges, ces titres deviennent alors plus attractif que l’or, valeur sans rendement.

La semaine prochaine, «le marché aurifère pourrait être bousculé par de nouveaux commentaires de Jerome Powell mercredi lors d’une conférence organisée par la BCE», la Banque centrale européenne, commente Han Tan, analyste chez Exinity.

«La publication vendredi de l’indice PCE, mesure de l’inflation préférée de la Fed, pourrait aussi être un évènement important» pour le métal, ajoute-t-il.

Vers 15H30 GMT (17H30 à Paris), l’once d’or coûtait 1921,07 dollars, après avoir reculé à 1910,30 dollars, un plus bas depuis mi-mars. Sept jours plus tôt en fin d’échanges, elle s’échangeait pour 1957,99 dollars.

L’aluminium ternit

Le prix de l’aluminium a baissé pendant la semaine sur la Bourse des métaux de Londres (LME), lesté par une légère augmentation de la production mondiale, et des craintes économiques qui pèsent sur la demande en métaux industriels.

Jeudi, l’aluminium a même chuté jusqu’à 2201 dollars la tonne, un plus bas depuis septembre 2022.

Rapportant les derniers chiffres de l’Institut international de l’aluminium, Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank, souligne que la production mondiale d’aluminium primaire par jour a enregistré une légère hausse de 0,2% en mai.

Selon l’analyste, la Chine «représente plus de 50% de l’approvisionnement mondial en aluminium et est donc le principal moteur de production».

Or «les producteurs d’aluminium de la région du Yunnan sont autorisés depuis le 17 juin à reprendre leurs activités après avoir été contraints de les réduire depuis l’automne dernier en raison du rationnement de l’électricité», explique-t-elle.

En parallèle de l’offre, les craintes à propos de l’économie mondiale, ravivées par une nouvelle salve de hausse des taux de nombreuses grandes banques centrales, pèsent sur la demande de métaux de base, sensiblement liée à la croissance économique.

Sur le LME, la tonne d’aluminium pour livraison dans trois mois s’échangeait à 2175,50 dollars vendredi, contre 2271 dollars à la clôture sept jours plus tôt.

Le sucre se tempère

Les cours du sucre ont baissé sur la semaine avec l’arrivée vers la Chine de cargaison en provenance du Brésil, important pays producteur et exportateur de sucre, mais se maintenaient à des niveaux très élevés, les tensions persistant sur le marché.

«L’un des plus grands importateurs de sucre au monde est de retour», notent les analystes de ED&F Man, avec des cargaisons de «500'000 tonnes de demande chinoise» qui devraient arriver dans les semaines à venir, à bord de navires brésiliens.

Le Brésil se dispute avec l’Inde la place du premier producteur mondial, mais les récoltes brésiliennes se faisaient attendre sur le marché.

L’augmentation de la production brésilienne n’est cependant «pas suffisante pour changer le discours sur l’insuffisance de l’offre mondiale», tempère Jack Scoville de Price Future Group.

«Nous avons toujours besoin de nouvelles solutions pour résoudre le déficit prévu en 2024», ajoutent les analystes de ED&F Man.

A Londres comme à New York, les cours du sucre évoluent en effet toujours à des niveaux très proche de leurs prix records depuis 2011, enregistrés fin avril.

«Les rapports indiquant qu’El Niño (un phénomène climatique qui pourrait perturber les récoltes, ndlr) est maintenant officiellement présent, ainsi que les signes de son émergence dans les principales régions productrices de sucre» avec des «pluies dans le Sud-Est (région brésilienne) et des sécheresses en Inde et en Thaïlande» soutiennent aussi les cours, notent les analystes de ED&F Man.

A New York, la livre de sucre brut pour livraison en octobre valait 24,37 cents, contre 26,09 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en aout valait 660,70 dollars contre 702,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

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